
Kickback a un pouvoir incroyable: celui de faire pousser une paire de couilles à tous ceux qui tentent de chroniquer un de leurs disques. Vous n'avez jamais remarqué? Un mec qui tente de causer kickback se met toujours dans la peau du vicieux qui aime le sang dans la bouche, jouer avec ses excréments, enduire de sa semance ses compagnes (le chroniqueur devient polygame) et qui se roule dans ses différents fluides corporelles (putrides de préférence). Incroyable, alors que la plupart du temps, ceux qui prennent le temps d'écrire sur le groupe sont plutot les gentils qui restent à l'écart pendant un pit de peur de se faire fracturer les lunettes.
Le triple K donc, de retour après un EP qui date sévèrement, et un dernier album dont la date de sortie se calcul en décennie. La musique semble se préciser, s'éloigne de l'écrin sur-compressé que leur avait concocté Jamie Locke pour aller respirer plus encore que lorsqu'Ed Rose tritura la console. Kickback dispose désormais d'un groove certain, même si le batteur précédent avait déja largement ouvert la brêche rythmiquement. Il faut dire que le changement de Line Up ne change pas en profondeur la musique du groupe, même si les commentateurs ont remarqué l'arrivée d'un blackeux dans la troupe. Pourtant la communauté Black crie au scandale, ne perçoit pas la haine musicale qui se dégage de la musique administrée ici- préférant considérablement le blast beat sportif et le cri de ghoule sur basse en deuil. Kickback reste Kickback, même si on peut déplorer que les compositions prêtes vers 2002-2003 (rappel-toi le fameux concert au pulp), alors promises comme un croisement entre leeway et black sabbath ont disparues. Le rock de Kickback est dure, sombre, rageur, comme un black flag remodernisé en mode Parisien, ou un Gehenna fasciné par l'asie déviante. Oui, dans sa déviance, Kickback a un coté asiatique, rapellant la folie douce des Japonais les plus entamé, comme une mise en son urbaine de Suehiro Maruos, comme un Tetsuo ou Philosophy of a knive auditif. L'énorme progrès que la formation a ici accompli semble à mon sens son traitement des thématiques: les 150 passions étaient un disque musicalement riche mais aux paroles laborieuses, trop spontanées et non réflechies. Ici, Bessac semble avoir murement réflechi son propos, à tel point que la première phrase qui revient, qui ressort, et qui se retient de ce disque explique l'intention, et pourquoi Kickback reste Kickback, pourquoi le groupe demeure hérmétique et incompréhensible aux yeux de n'importe qui d'autres qu'eux-même: This is for us, this is not for you. Teigneux.