jeudi 31 décembre 2009

Bilan année 2009

Voilà, l'heure est au bilan. Chaque année est une aubaine pour les fans de musiques que nous sommes tous. Nous, critiques de musiques chevronnés, qui avons la parole divine, vous lecteurs habitués, qui vous délectez de ce nectar que nous vous prodigons dans ces quelques pages.
Vous savez ô combien il est important de trouver dans tout site .blogspot.com un top de l'année. D'ailleurs l'an dernier nous nous étions aussi prétés au jeu, et devant les retours plus que convainquants que nous avons eu, nous nous sommes dits que cette année aussi nous devions jouer votre jeu, chers lecteurs.
Tout d'abord nous voulions remercier tous les labels pour l'interêt porté au projet. Putain, deux ans comme dirait l'autre. Et ouais, déjà deux ans, deux ans de dures galère, à écumer les salles, à charger le camion du matos, à se ballader en Europe pour partager notre science. Deux ans de galère financière, avant qu'enfin nous trouvions ce fameux financement. Alors oui, vous l'avez tous vu. Maintenant, nous sommes sponsoriés. Tout comme Satyricon, ou encore Opeth, nous avons refusé l'éthique si chère à ces jeunes enfants de Daïtro qui ont refusé un split cd avec Thursday, parceque ce groupe était trop gay. Nous avons vendus notre âmes de métalleux coreux electroniciens fans de hip hops et de musiques savante au diable. Nous avons signé pour blogspot. Et oui. Maintenant à nous la gloire, à nous tous ces lecteurs assidus qui tous les jours achétent nos chroniques pour pouvoir enfin lire ces quelques mots dans leur boite mail, mais aussi pour pouvoir faire des allers retours expresso sur leur engin. Nous sommes les post rock du journalisme. Nous avons refusé la censure pourtant. Nous sommes sans concession, nous utilisons des gros mots, des mots interdits, nous n'aimons plus Isis ni Converge. Oui nous aussi nous sommes fans de Erykah baduh, voire encore fuck buttons. Mais surtout nous brillons par notre savante culture lorsqu'il s'agit de musique indépndante. Nous aussi nous trouvons que Sonic youth c'était mieux avant, que rien ne vaut les nouvelles tendances prodiguées par ATP. Oui, Deerhunter et Health sont les nouveaux Suicide. Et c'est pour ça que ce top 10 de l'année 2009 s'impose.
En vous remerciant encore pour votre soutien, tous ces disques envoyés qui nous permettent d'agrémenter ce blog d'encore quelques articles récents. Nous vous remercions encore pour vos nombreux mails qui nous réchauffent le coeur lorsque l'hiver se fait trop froid dans les pays nordiques. Nous vous remercions aussi pour vos dons au telethon.
En bref, 2009 était un grand cru. Preuve en est:

1- Philippe des 2B3.
2- Michael Jackson
3- Vic Chesnutt
4- Ma grand mére
5- Alain Bashung.
6- (et numéro complémentaire) Johny Hallyday.

Espérons que 2010 soit aussi franche et artistiquement compléte. En attendant, pour les dons, veuillez récuperez mes coordonées bancaires par email.

mercredi 30 décembre 2009

TODD-Big Ripper


Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur ce qu'on appel le "noise rock". Toutes les références que vous aviez lu sur le genre sont réduites en cendres, parce que Todd prouve ici que le "noise rock" est composé de deux mots: Noise, qu'on écarte finalement bien trop souvent de la mixture et rock, ce que la plupart des groupes associé au genre sont la plupart du temps. Todd est bruyant, extrêmement même, et injecte suffisamment de sonorités parasites dans sa mixture immonde pour rappeler que le bruit a du sens ici bas, bien plus que chez tous les propres sur eux qui jouent quelques accords un peu plus couillus que chez les groupes "indies" classiques. On parle de jesus lizard comme des maitres du genre mais au vu du niveau gentiment agréable de bruit, on émettra des réserves. Aujourd'hui, Todd est peut-être ce que certain ont vu chez Black Cobra il y'a une bonne paire d'année: les seuls a pouvoir tenir tête aux Melvins. Et leur "noise" est ici salement signifiante au même titre que les White Mice, que Geisha, que Greymachine (on parle d'intentions, pas de qualité) ou que... Shit & Shine. Le rapprochement n'a jamais eu autant de sens qu'aujourd'hui. Si le groupe partage non seulement un lieu (todd ranch) et une écurie (riot season) mais aussi des membres (Clouse, au moins), $&$ n'apparait plus aujourd'hui comme la simple anti-chambre à répétition de Todd, mais bel et bien son équivalent, ni plus ni moins. Un binôme malsain allant dans le même sens désormais: le bruit. La production est en cela très proche de "grils against shit", tout dans le rouge, toute en saturation crades, en débordements et en aproximations précises (!). En somme, la formation texanglaise à monter d'un cran la folie de sa musique, rendant par la production ultra-saturée son oeuvre comme plus éloigné d'une forme de réalité commerciale (car ces disques s'achètent) déja longuement ignoré de par chez eux. En effet, depuis "Purity Pledge" Todd a toujours fait grimper sa cote d'inaccessibilité, chaque album-disque étant un echellon supplémentaire vers un point de non retour (la fin du projet annoncé l'an dernier, qui n'a pas eu lieu). Entre un solo par-ci, un feeling blues par là, la distinction avec $&$ est maintenant fine, mais Todd propose ici son meilleur album, et peut-être un des disques les plus réussis de la sphère rock de ces derniers temps avec son profond mépris de tous les codes et respects esthétiques en vigueur. Une galette qui rétame beaucoup d'autres ersatz d'audacieux à guitares, qui fait justice au rock à taches.

mardi 29 décembre 2009

MOS DEF-the ecstatic


Pire qu'un Amen Ra au stade final, autre maladie, autre population. Nas aurait, paraît-il les mêmes symptômes: sortir un excellent album dès le début et se retrouver dans l'incapacité derrière d'assurer une suite convenable. Black on both side est, va savoir pourquoi, mieux que la suite, même si new danger avait de la gueule et du charme, beaucoup même-et admettons quand même que ce jugement est partiellement lié à la présence de Bernie Worrell, Keyboards hero de feu funkadelic. Finalement, the ecstatic est l'album que Mos, entre deux tournage, aura fait attendre cruellement en distillant quelques pièces sur scène bien avant la sortie du machin. Recette simple: faire appel au crew Stones throw et a feu Jay Dee. J'aurais parié sur un morceau d'El-p même à la première écoute. Le problème c'est que l'album ressemble à une mixtape avec des bouts de Beat Konducta par ci, de Oh No par là, de Georgia Ann Muldrow au bout etc... Le fait est que si il est possible de faire abstraction de ça, l'album est tout simplement bon. On pointe du doigt Mos, mais n'oublions pas que forcément, tout le monde a donné son accord et a participé au résultat final, Dante Smith n'ayant pas pillé sans demander l'avis de Madlib, par exemple. En résulte un album au groove profond et obsédant, habité d'une passion quasi palpable. Supermagic s'ouvre sur ce genre de beat très Madlib-esque, pas franc, qui parait en retenu avec ses samples improbables tout comme sur Wahid; plus loin, le très machinale Life In Marvelous Times rappel le maitre de chez Def Jux avec ses claviers stellaires tiré des sessions de Vangelis sur Blade Runner et qui suit un quiet dog, révélant toute la malice du MC New Yorkais. On se serait passer volontier du No Hay Nada Mas pour demander une double dose Revelations. Sur History, Mos Def retrouve Kweli, son pote de toujours sur un exceptionnel morceau que le duo a récemment bravement reproduit sur scène chez Fallon avec les Roots. Un peu le pendant 100% hip hop du Blakroc en allant un peu vite, un disque dont se dégage une sensation agréable, de confort. Bien classe.

jeudi 24 décembre 2009

Prodigy - Invaders must die

Parceque mon collégue est un putain de fanboy, et surtout parceque sans vivre en Hollande il peut pas comprendre l'essence de ce disque, ou alors parceque tapper sur mon clavier devient trop difficile. Prodigy livre ici un des disques les plus importants qu'il ait eu a composer. WE ARE THE PRODIGY: Ils le rappellent, au cas où on ait acheté de la contrefaçon, ou des remix (même merde). Retour aux sonorités kitshs, mais surtout retour à l'énergie live, à la sonorité pas en carton des claviers, fameux qui tamponnnent le syphon tout le long de l'effort. Sûrement que mon collégue est aussi concquis que moi, voire même plus vu qu'il fréquente les malfaiteurs depuis plus longtemps. Toujours la même édition en main, ne possédant pas le patrimoine me permettant de reitérer un achat, ces types là n'auront que les plus mauvais d'entre nous, ceux qui se prostitueront pour avoir la dernière version de quelque chose plus passésiste que notre comportement. Fixette sans oubli. Même les singles renvoient tous les tubes électro récents à la maison, sous pretexte de mélodie putassière, de gros beats malfaisants, contre lesquels même guetta et sa piscine remplie de putes sur le retour ne peuvent rien. It's an omen, c'est même plus un hommage. Un joyeux nôel sans les bons accents de notre part. Sans concertation. Sans concensus, parceque finalement c'est sans aucun que nous sont livrés ces objets au prix fort. Quand est ce qu'un quelconque label daignera nous fournir du support pour alimenter ce blog? Oui c'est un appel.

PRODIGY-Invaders Must Die


Le groupe qui fait face au manque de compréhension, du moins chez nous, le plus remarquable. Aujourd'hui, on reproche à Prodigy d'avoir tout fait trop vite, trop fort, et probablement trop bien. Quand les premiers journaux électroniques en France militaient pour une reconnaissance plus importante de leur musique, le groupe à la fourmi offrait le plus beau défonçage de portes de l'histoire avec Fat of the land, hold up sonique mais réel travail d'ofrèvre au vue des 2 années passées à terminer l'animal. Couvertures de tous les grands magazines, emblême de la génération en cours, Prodigy ruinait tout sur son passage, laissant au passage une petite place pour Daft Punk, fierté chauvine oblige. Au bout de deux ans seulement, certains de ces magazines concentré en putes se demandaient quelle avait été la réelle importance du groupe, comme si Howlett s'était lui-même payé les kilos de pages de ces canards 24 mois plus tôt. Certains ont maintenu leur version le temps de Baby's got a temper. En revanche, ils n'étaient pas nombreux à défendre encore les Anglais quand ils revinrent déssoudés pour causer d' Always Outnumbered, Never Outgunned, album certes trop attendu mais qui signé par n'importe quelle autre groupe aurait eu le droit à un consécration electroclash digne de ce nom. Bien sur, défoncer un disque n'empêche jamais d'y coller le maccaron de son 96 pages mensuel sur le sticker de l'album. Du coup, existe une relation pas franche entre le groupe et l'héxagone, s'illustrant aussi bien en une longue absence scénique (pas une seule date en France entre 98 et 2009), qu'en un rejet, voir un mépris total des nouvelles sorties du groupe par les médias qui avec le recul juge sauvagement l'album de 97 tout en encensant des groupes qui se réclament ouvertement du quatuor devenu trio. Coté public, un Zénith blindé, un Rock en Seine à genoux, mais toujours des critiques qui ressemblent souvent à "Ca me rappel ma jeunesse" ou encore "c'est grace à eux que j'écoute de la techno, mais aujourd'hui...".

5 ans après un album qui révélait un groupe divisé (par le succès et les excès) Prodigy ne semblait plus qu'être opérationnel sur scène, ce qui, en soit, est déja remarquable. Néanmoins, ce Invaders Must Die (message à l'intention de ceux qui ont tenté de s'inscruster dans la famille du groupe... verdict sans appel) à de la gueule. Le son y est plus massif encore que tout ce que Howlett n'a jamais réussi jusque là. Il est certes moins singulier que Fat of the land, mais il est énorme, explose de partout. Seul sur Run with the wolves, où est convié Grohl, le sample de guitare introductif est un mauvais bout de mp3 plus que douteux avec ses ondulations métalliques caractéristiques (rappel toi le 56k sur napster). Tout le reste de l'album est un énorme coup de latte. Les basses y sont profondes, les beats totalement dévastateurs, les riffs de claviers résonnent comme des menaces permanentes. Mais ce disque ne sonne étonnament comme aucun autre Prodigy. Invaders Must Die apparait comme la suite logique d'Experience (92) dans ses clins d'oeils répétés et avec insistance à la Rave music des années 90. Mais il possède la maitrise technique d'AONO et Fat of the land. Il est le plus éléctronique depuis Jilted Generation, mais garde un aspect rock indéniable. Le son est moins urbain qu'en 97, il se fait plus digitale, comme l'atteste les sons 8bits des riffs de Colours et et de Worlds on fire...qui sample les Breeders. Take Me to the Hospital et Thunder sont deux piqures de rappel de ce que fut Prodigy à l'aurore des années 90, avec ses samples vocaux pitchés et ses constructions qui arrivent jusqu'a un climax de tension tout en nappes épaisses et en stri-dance. Run, encore elle, remplace un Firestarter qui commence a sentir le carbon 14 bloqué sur l'aiguille 96, tandis qu'Omen (que je ne supporte pas) est la réponse à Breathe, sorte de Baby's got a temper remis au gout du jour. Warrior's Dance apparait comme le nouvel hommage (encore une fois) de Howlett a Meat Beat Manifesto époque Radio Babylon, tout en se raprochant méchamment de son no good qui souffle ses 15 bougies; tandis que Piranha créer une collision entre le son Prodigy et les ondes martenots des films de SF que le groupe se diffuse en boucle en studio.

Reste qu'entre des audaces remarquables et des moments de bravour réels, le disque n'est pas parfait. Si Thunder est l'exemple parfait d'un Prodigy au top de sa forme réalisant un de ses tous meilleurs morceaux, une piste incroyable dans sa construction et son déroulement aussi bien que dans sa production, n'en demeure pas moins que le groupe a su élever le mauvais gout au rang d'art. Lalbum est sévèrement marqué d'un esprit old school, pour ne pas dire kitsh qui pourra parfois faire fuir certain. Ce qui semble finalement logique quand on voit les looks improbables de la formation aujourd'hui -Flint ressemble vraiment à une vieille tapineuse des forêts de bord de routes d'Ile de France. Les riffs de claviers et certaines paroles sont parfois un peu effrayantes. Et surtout, Howlett a parfaitement soigné son disque, mais ses rythmiques n'ont plus la superbe et la richesse des années 90 sur certains essais. Enfin, le groupe semble avoir définitivement tourné la page de ses longues et psychotiques instrumentales s'étalant sur plusieurs minutes. Pas de Narcotic suit, pas de Narayan, pas de Climbatize, pas de Medusa's path. Non, juste de la clé de bras sonore, si ce n'est ce surprenant Stand Up qui ressemblerait à un mix des Specials avec une TB 303-acid!

Mais si nuance est faite-ici, c'est pour diminuer l'euphorie qui pourrait s'échapper de ces lignes. car cet album est excellent, et c'est une réelle réussite du groupe. Il n'est pas parfait, mais il montre que Prodigy a encore de bonnes choses à offrir. Invaders Must Die est un album qui traduit au mieux ce que le groupe est actuellement sur scène: violent, cru, brutal, efficace. IMD prouve seconde après seconde quels sont les éléments qui façonnent le son et l'identité Prodigy. Le disque présente un groupe qui ne s'excuse pas de ce qu'il fait, de la manière dont il le fait. Un album qui empeste, en somme, profondément l'Angleterre.

...Et moins d'un an après sa sortie, voilà déja une nouvelle édition. Sur le premier CD, l'album est augmenté de 2 morceaux issus de Lost beat EP (dispo avec l'edition limité de l'album original). Le premier, connu sous le titre Comanche mais baptisé Big Gundown est un bijoux de beats laboureur de cerveau, alors que Fighter est beaucoup plus anecdotique. On aurait préféré y trouver Black Smoke ou Mescaline. Un live d'Omen fini le premier disque. Le second s'ouvre sur la relecture ultra virulente d'Invaders Must Die, en fait la version telle que jouée live, présente sur le dernier EP sorti également. La suite n'est qu'une compilation indigeste et fatiguante de remixs un peu raté, si ce n'est la version remixé par Mr H et Josh Homme de Take me to the hospital. Le DVD offre les 4 clips et 4 lives s'étalant sur une année de concerts bien remplie. Enfin, le tout est assorti d'un livret de 50 pages de photos sur scène, en backstage et en studio. Tout ça pue l'enfilage, mais a 10€, au vue du contenu, pour une fois nous ne jugerons pas trop sévèrement la méthode.

DODGEM LOGIC


Alan Moore fait tout à l'envers: alors que le monde de la BD se tourne sans rechigner vers le cinéma quand l'opportunité se présente, Alan refuse d'y être associé, et lache ses droits d'auteurs quand cela est nécessaire. Alors que le monde entier se contente désormais des webzines, des blogs et autres lectures divertissantes sur la toile, Alan relance un fanzine, activité qu'il n'a pas du pratiquer depuis au moins 1000 lunes. Entre deux élixirs, Alan lance donc Dodgem Logic avec tout ce que cela implique: constituer un lectorat autour de la volonté de penser différement, amateurisme et indépendance en ligne de fond. Entouré de sa famille et de ses potes, Moore oeuvre donc sur ce très agréable livre mêlant articles divers et BD. Deux articles sur la musique (une ode anti x factor si j'ai bien suivi, et un article sur la scène de Northampton), un strip de Savage Pencil (qui oeuvre en tant que régulier chez Wire) et encore d'autres constitue ce premier volume d'un magazine agréable et peu couteux (2,50£) qui à un gout de MAD, que Moore a toujours vénérer. Avec est livré un CD qui accompagne l'article sur Northampton.

lundi 21 décembre 2009

Amen Ra -- Afterlife

Ça faisait longtemps que j'avais pas vu une pochette aussi fascinante. Fausse symétrie, joli jeu de couleurs, rappels thématiques. Renflements morbides qui me rapelle ma visite au musée de l'anatomie.
Par contre je comprends pas pourquoi la partie sonore est jouée au ralenti, les effets de style du genre, ils peuvent se les garder. Sigur Ros qui prend par derrière acoustique (ex)core, on tient notre genre.

vendredi 18 décembre 2009

MELVINS-chicken switch


Ce disque est l'occasion absolue de régler un conflit latent avec votre voisin, qui traine depuis une paire d'années. Comme tout le monde, vous avez un casse-couilles dans votre quartier avec des guirlandes affolantes qui filent des crises d'épilepsie aux petits, et qui sont probablement une tentative de rentrer en communication avec une forme de vie extra-terrestre. Passer Chicken Switch à un volume totalement indécent est un moyen dissuasif d'en venir à bout. Et vite.

mardi 15 décembre 2009

TORTOISE-Beacons of ancestorship


Trop prise de tête, trop conceptuel, trop musique d'ascenseur, trop mobile, Tortoise avait tout en trop pour fasciner un auditoire fragile, qui de toute façon n'aime pas ne pas comprendre ce qu'il entend. Depuis TNT, Tortoise n'avait plus la superbe du début, du moins pour les profanes, et n'avait cessé de décevoir une partie au moins des curieux. Pourtant, récemment, entre une collaboration éblouissante, un disque de break beat remarquable et une énorme compilation extrêmement recommandable, la créature multiforme semblait bel et bien avoir de belles histoires à conter à nouveau. Beacons of ancestorship est probablement le meilleur Tortoise depuis des lustres, si ce n'est le meilleur tout court. Non pas qu'il n'ait eu aucunes difficultés à se hisser à ce niveau, mais parce que Tortoise maitrise ses sons comme jamais, ses compositions sont étincellantes, et son audace lui confère une puissance remarquable. Le quintet a cette fois-ci complètement mis de coté ses emblêmes, déposant ses armes pour s'aventurer ailleurs: exit donc les vibraphones et autres. McEntire est parti avec l'idée de ne pas produire un album comme il l'avait fait jusque là, d'explorer un son nouveau. Il en résulte un album à la production passionante. La mixture entre sonorités électroniques et organiques se révèle à chaque seconde de la façon la plus esthétique. Jamais, peut être, un disque mélangeant les sons n'aura aussi sonné naturel si ce n'est depuis quelques pépites du genre de la fin des 90's. Et même si le travail ici parait moins colossal, on se rend compte au fur et à mesure des couches et sous-couches qui stratifient les morceaux. Les claviers sont désormais d'énormes machines colossales, envahissant le son en apparence, mais laissant en fait chaque autre instrument respirer à son aise et s'exprimer. Entre deux grondement d'oscillateurs, résonnent ici et là les 1000 trouvailles de McEnitre, Bitney, McCombs, Herndon et Parker. "High class..." présente un Tortoise en pleine démonstration de claviers épais au sein d'un morceau construit en plusieurs phases. Prepare Your coffin résume peut être au mieux ce qu'est la formation de Chicago à ce moment précis: un groupe qui n'a plus d'équivalent, qui ne rentre définitivement dans aucune case, et qui peut se permettre tout. Ce titre, accompagné d'une vidéo promo d'ailleurs, est rapide, sec et dynamique, gavé de basses profondes et groovy, tandis que derrière, sur la lancé, Nothern something prouve que le groupe est excellent dans ses digressions stylistique, en mélangeant habilement un groove latin à une vision tout en distortion d'un dubstep admirable. Gigantes est d'un obsédant minimalisme dans sa construction, progressif et parfaitement Tortoise-ien. "The Fall..." promène lourdement ses chaînes (samplées) comme si les cinq éxecutaient là leur vision du blues, et plus loin sur Minors, Tortoise développe un thème cinématographique, avec des claviers plus discrets mimant une ligne de James Bond, accompagné de guitares saturées concoctées par le très bon, lui aussi, dessinateur de son qu'est Jeff Parker, dernière recrue (depuis 10 ans!) du groupe. Au milieu, se trouve même peut-être la plus grosse surprise du disque: "yinxianghechegqi" ressemble terriblement à l'écho d'une époque où Tortoise se formait sur les cendres encore fumante de formations punks. Mais chaque plage est ici une pépite, et chacune d'elle s'observe comme l'expression d'une entité qui est capable, comme bien peu d'autres, de faire l'éloge d'autant de musiques différentes que ses membres affectionent tout en accouchant d'un résultat homogène. Magnifique et passionant.

lundi 14 décembre 2009

This immortal coil - The dark age of love

Visiblement ça fait une paye qu'ils sont sur ce projet. Ou du moins qu'ils pensent à le sortir. L'hommage à John Balance. Aux vues de notre domicile (notre domicile web hein), Coil est içi un groupe référence (pas autant que shit and shine, sic). Référence surement car leur musique, qu'ils promenent depuis le split de throbbing gristle, donc le début des années 80, est surement le moteur, la clé pour comprendre...la majorité des choses chroniquées ici et ailleurs (vous m'en voudrez pas d'un si mauvais jeu de mots pour citer le label). Pourtant, sur ce disque hommage, un parti pris est de rigueur: cordes et arrangements dépouillés. Parti pris qui risque d'en secouer plu d'un, et pas des moins bon, connaissant l'amour pour les machines, pour les bidouillages electroniques, les incursions bruitistes du duo. Pourtant ni le line up, ni le choix artistique de ce tribute album ne pourra nous faire crier au scandale, car cet hommage est poignant. Des noms connus, entre Chapelier fou, Yann tiersen, Matt Elliott, Oktopus (de dälek, producteur attitré de la bizarrerie), Sylvain Chauveau, DAAU, Bonnie Prince billy, le mélange des chants, des ambiances, des cordes fait mouche. Puis il y a quelque chose de typiquement français, parfois cabaret, mais surtout trés axé sur le dépouillement de l'ambiance dans ce cd. Là où Coil savait jouer à la fois avec une surenchere d'effets, de nappes, de sons, mais aussi avec un côté ambiant tout au long de ces travaux, ce cover album décide de ne pas faire des covers de Coil, mais de s'approprier des compositions, avec un feeling pop deluxe. Le choix des morceaux aidant aussi, morceaux plus apaisés de coil, plus lunaires, chantés, poignants initialement, entre un red queen de music to play in the dark, un ostia de horse rotovator sublimé par bonnie prince billy, un tattoed man chanté de manière presque putassière, et pourtant attachante.
Ce collectif d'artistes tous criticables les uns aprés les autres peut être mais qui apprennent au cours de leurs sessions l'apport qu'a eu Coil sur leur musique, sans peut être même les connaitre. Une leçon d'amour, peut être pas un disque pour fans de Coil, loin de là, mais clairement une port ed'entrée pour les fans de musique qui auraient oublié ce grand groupe.
Et peut être un cri aux labels pour enfin réediter les disque de cette mythique formation essentielle à la musique, à un prix abordable.
Poignant.

Massive attack - 100th window

Le syndrome de Bono, comme l'a nommé mon collégue docteur, n'est pas celui qui consiste a transformer tout ce qu'il touche en or et succés, en particulier les matières fécales, mais plutôt celui qui consiste à rajeunir vocalement en se faisant vieux.
J'accorde un point à ce cher parigot, 3D en souffre. Un del nadja qui se retrouve d'ailleurs seul aux commandes du bateau massive attack suite à mezzanine, l'ami Daddy G étant absent. SI mezzanine est surement le disque le plus fascinant, le plus abouti que la musique contemporaine a écrit, symbiose parfaite de pléthore d'invités et de recherche sonique aux confins de la dub, du rock, de l'electronique, des musiques noires entouré d'une esthetique urbaine, que peut il rester d'un collectif réduit à son plus simple apparât. Visiblement un gros casse tête pour 3D qui s'entoure d'un ancien Spiritualized pour commencer à confectionner des boucles, qui essaye de travailler differemment, voulant éradiquer tout sample de cet effort. Les fuites studio de l'époque laissent entendre que le travail est largement expérimental, boucles qui tournent, effets qui les enveloppent, sorte de jam electronique sans réelle bouche de sortie. Pourtant, en 2002, le capitaine laisse tomber la nouvelle: il est mécontent de ces travaux, et le travail est repris á zéro.

Pourtant á l'écoute de cet effort, on ne peut pas s'empecher de penser que cette période d'errance sonique aura été bénéfique à la tête pensante de cette machine de guerre. L'esthetique massive attack a changé, tout en permettant un retour un arrière salvateur à l'entité. Là où on a beaucoup lu que ce disque était d'une froideur sans précédent, la suite de massive attack sans sa chaleur rock (j'extrapole et traduis certaines critiques lues par le passé), on remarquera au contraire la manière dont massive attack renoue avec ses origines electroniques, sans pour autant laisser l'aventure mezzanine de côté.
100th window est une sorte de squelette de ce que massive attack moderne est. Une machine de guerre réduite à ses apparats les plus simples et viscéraux. Ici, le dub reste en écho sonore avec des lignes de basse dantesque, surement plus monolithiques et produites d'une manière bien plus urgente. Les guest vocaux font dans la nouveauté pour les voix féminines avec O' connor sur une bonne tripotée de morceaux, qui réalise une prestation aiguisée pour le collectif. On retrouve toujours ce cher Horace Andy, cette fois ci au chant lointain, larmoyant sur deux des morceaux du disque. Cette fois ci plus trop de featurings, de double vocaux, on épure au maximum les squelettes inutiles pour en tirer une essence sonore. On a longtemps entendu froide, mais l'electronique se barde d'une quantité d'effets, les nappes se succédent pour rechauffer ces beats langoureux. Les lignes s'ajoutent et se succédent, puis se deconstruisent pour exploser dans une reprie finale (antistar). 3D aux seules manettes n'est pas tombé dans le syndrome Archive (maladie de mon diagnostic), où l'orientation rock a cloué le groupe qui s'est forcé à pratiquer une musique insipide les fesses serrées pour le restant de leur carrière.
Ce qui fait de 100th window ce chef d'oeuvre sous estimé, c'est qu'il est passé aprés mezzanine, qu'on a essayé de lui tirer son teardrop, version jingle pour Dr house, mais que le disque parlait en bloc, dans une unité taillée dans la glace, avec un 3D aux manettes qui a réalisé l'irréalisable, savoir s'entourer pour mieux se sublimer, savoir prendre son temps pour travailler mais ne pas s'enliser dans l'auto satisfaction de ses propres boucles, savoir donner un coup de pied au cul de son propre travail. Il en ressort une mélancolie chaleureuse, pas forcément trés accueillante, mais à l'arrivée un des plus grands disques electroniques post mezzanine.

vendredi 11 décembre 2009

BLAKROC-s/t


Le buzz est monté efficacement grace à un système de webisode, permettant de voir l'évolution et la progression du projet au fur et à mesure des venues des invités. Bakroc: Le duo Black Keys, accompagné de Damon Dash, à l'origine du projet. Le Dash en question est un ancien de la garde rapprochée de Jay-Z, dont il s'est séparé dans la douleur, semble-t-il. La bonne idée de Dash a donc été de s'associer et de convier une ribambelle de racailles. Mos Def, RZA, Raekwon, Q-Tip et même ODB qui a garé son nuage en double-fil le temps de la prise ont répondu présent, entre autres. La réelle réussite de ce disque, c'est l'ambiance qu'il en émane. Le beau studio boisé de Joel Hamilton (qui avait concocté le son du grand retour d'Unsane sur blood run) à New York mets en évidence une chaleur, un climat tout particulier. Les multiples instruments pullulent entre les guitares blues oscillantes, les rythmiques massives et toutes en groove, et les claviers célestes (why i can't forget him). Le ton se fait plus asiatique presque pour accueillir le maitre Shaolin RZA qui vient gratouiller un pauvre riff (non retenu?) en posant sa voix blunté. Mos Def lui assure un morceau au chant, et un autre où il rappe de sa voix reconnaissable entre mille. ODB qui ouvre les hostilités nous envoie, de l'au delà, le morceau le plus dynamique de l'album. Raekwon se débat entre des guitares complètement droguées, loin de la surface. De fait, la performance musicale ne changera pas la face du monde , bien que le tout soit parfaitement bien foutue. Mais le disque réussi a dresser un tableau musicale cohérent et aux charmes indéniables. Comme un vieil album précieux que l'on retrouverait aujourd'hui, et dont l'enregistrement révelerait sans cesse de nouvelles facettes, le tout impeccablement produit. Un grand disque pour un projet qui aurait pu rapidement s'avérer boiteux.

OXBOW-songs for the french


Après le live en accoustique en duo, le live en accoustique avec O'Malley, le live accoustique avec Broadrick (ma mauvaise foi me pousse à différencier un seul et même disque), le live accoustique avec tout le groupe (12 galaxies), voilà le live avec les cables branchés. Sans aucune surprise, le son est bon, la performance est parfaite, sentiment étrange de maitrise totale mêlée à un jeu complètement aléatoire. De l'autre coté, accompagné du guitariste de Héliogabale, les gars ont improvisé une longue suite de phrases, puis découpé le tout en ne gardant que le meilleur. Le tout est emballé par Mr Turner d'Isis, comme d'hab, sauf que cette fois-ci il a configuré un écrin d'aspect métallique qui sied parfaitement à l'objet. Très beau boulot.

jeudi 10 décembre 2009

TORTOISE-Alhambra


C'est la première fois que je mets les pieds à l'alhambra, et c'est une salle très agréable. J'espère que l'avenir nous offrira de bonnes programmations dans cette salle. Au delà de ça, pour une première visite, deux groupes: NLF3 propose un rock mélodieux et doux, avec des couches qui se superposent, une musique progressive au sens littéral en somme. Sympathique, mais rien ne me poussera pour autant à me jeter sur les disques. Accesoirement, je déplore le manque d'imagination de l'orga, surtout quand je vois qu'aux Etats Unis, ce sont des formations comme Earthless qui ouvrent pour Tortoise.

Pour Tortoise, suffit de reprendre le report de l'an dernier, et d'y apporter juste quelques précisions. De l'absence de Drumm et Mazurek, découle un set forcément moins osé, le quintet s'égare moins dans l'expérimentation ce qui est somme toute bien logique, surtout quand la tournée ici présente est avant tout pour défendre le dernier fantastique album (on se répète, malgré l'absence de chronique, oui, ça va venir!) qui sera largement représenté (au deux tiers). Presque tous les morceaux clés de l'album y passent, même le morceau punk, et sauf Northern Something (soupir). Entre, se réfugient les morceaux plus classiques, où l'alternance des musiciens fait des merveilles. Sur Monica (c'est le nom du morceau...re-soupir), Herndon face à Bitney semble démontrer une technique rythmique qui gagne en puissance et en éxécution. D'ailleurs Herndon semble devenir un peu plus l'élément central de Tortoise, McEntire devenant à son tour plus discret, plus le producteur de l'ombre quelque part. Seul regret, l'impression que le début a du mal à démarrer, à se mettre en place, les Chicagoans multipliant les arrythmies involontaires et les fausses notes (allez quoi, un Moog ça se désaccorde...). Mais à part ce point noir éjécté au tir-comédon passé le 3ème morceau, rien à jeter chez Tortoise, comme d'habitude.

mardi 8 décembre 2009

MELVINS & PORN - Glaz'art


Bon, j'avais déja vu deux fois le bouzin et période de dépenses accrues oblige, je pensais vraiment faire l'impasse sur cette venue. Finalement, les échos du concert à Genève semblaient bien indiquer que c'était la grosse tournée Melvins. Pas dure à convaincre, mon billet était pré-consommé dans les 49 secondes.

J'ai comme l'impression que Porn convainc de plus en plus de monde, l'accueil se fait franchement chaleureux pour une formation qui à mon humble avis, reste très hermétique, très éxigente. Le pêcheur heureux, Moss, se fout derrière son pseudo rack de machines (en fait il a troqué son pied de synthé contre des cages en plastique) et commence à jouer avec ses larsens et boucles ondulatoires, comme d'hab. Au bout de plusieurs minutes de jeux de feedbacks, un bassiste que je n'identifie pas de suite arrive et rajoute sa couche (sale). Toujours pas Anderson, plus le prof de philo de la tournée de 2007, et plus non plus le mec qui faisait mumuse aux pédales en 2008. Quand il se relève pour jouer sur les 4 cordes que contient sa basse, on m'affirme ce que je n'avais absolument pas vu venir: Dave Curran, monsieur "je te remue le bas-ventre" de chez Unsane tient la pelle ce soir pour Porn, quand Willis et Crover prennent place à leur tour. Le line up de folie, en somme, pour une performance qui ne l'est pas moins. Deux morceaux, progressifs et rythmés, riches et lourds. Un peu court, quand même, mais un excellent concert de Porn, pour peu qu'on puisse adhérer à leur musique.

L'an dernier, je crois que je n'avais pas pu profiter du concert parisien à cause d'une sombre connasse et cette fois-ci, ça sera aussi, un peu, tant qu'on y'est, la revanche. Et cette revanche a du gout: pas de Big Biz avant les melvins, mais les Melvins avant les Melvins. Buzz et Dale montent sur la petite scène du Glaz'art, réhaussé et approfondie, et entame un set en duo. Que de la grosse mélodie, du tube pendant une bonne vingtaine de minutes. Ils assurent un "suicide" à deux (composé en quatuor) par-là, pose un Oven par-ci. Puis, sur Pigs of roman empire les deux autres se pointent (ou re-pointent pour le maigrichon à la frappe de poulet) et le son quintuple de volume. S'ensuit un premier set à 4 massif, qui se conclue sur Dies Irae, avant que Buzz epxlique qu'ils reviennent. Et au bout de quelques instants repartent de plus belles, à nouveau sur Dies Irae, comme une coda à la pause, et enchainent: Civilized worms, Bloated pop (peut-être en première partie, un concert est toujours confus...), anaconda présenté par le cousin d'Ozzy, et Hooch (enfin!), Night goat colossal et Bit! en forme de fin final terminal du bout. Finalement, peu de choses à dire sur ce concert car il fut parfait. Epuisant, car l'ambiance était mené par la troupe classique de bienheureux en manque de "pogo" depuis qu'ils ont renoncés à aller voir Enhancer à la MJC de leur bled du 78, mais musicalement parfait, set list parfaite (entre 25 et 30 morceaux joués, tout de même!), éxéction parfaite. Et tout comme l'an dernier, ce concert sera suivi par celui les performances égalements "à deux batteries" de Tortoise, un autre groupe de musique qu'il faut voir sur scène au moins une fois.

ps: La photo unique que j'ai réussi a ne pas louper (tout est relatif) malgré mon reflex 15 687 439 pixels qui fait aussi téléphone est celle de Mr Curran.

vendredi 4 décembre 2009

EDAN- Echo party


Edan est l'auteur jusque là de deux albums de hip hop remarquable. Ce jeune homme avait notamment sorti l'excellent the beauty and the beat, qui derrière un jeux de mot un peu Jean Roucas offrait un album parfait de hip hop psychédélique, coloré quoiqu'un peu court. Depuis, silence radio jusqu'à cette sortie qui tombe de nulle part. Il semblerait que la chose se soit déroulé ainsi: le label Traffic Entertainment Group a laissé le producteur/Mc avoir accès a leur fond de catalogue, qui regorge des pépites de hip hop old school, de disco et de punk pour qu'il en tire un nouvel album. Le mix final lui aurait pris 2 ans. Ce disque est donc le résultat de deux années a fouiller, assembler et paufiner les disques obscurs des années 70 et 80 en les habillants de sons, d'effets et d'instruments en tout genre, Moog et Kazoo en tête, sans oublier la chambre d'écho. Et pendant une demi heure, Edan joue à être Lee Perry. Les sonorités originales croisent les FX du sieur, les lasers et bruits cosmiques en tout genre. Au bout de 30 minutes, on ressort l'impression d'avoir voyagé loin, très loin, au sous sol des archives souljazz avec Terry Giliam qui assure les décors pendant sue Lebowski redescend d'une frugale cuite au russe blanc. Une proto game boy s'excite pendant que ce beat que vous connaissez par coeur passe dans le ring mod. Sur la piste de danse disco, le rap se réveil avec une tronche impossible, à l'envers, le pat d'ef' remonté sous le nombril. Captain Flam tire par dessus votre épaule et atteint directement le kazoo d'un space invader. Les Cosmocats dansent sur un mix disco de KISS assuré par Herbie Hanckok. Buck Rogers ordonne la guerre dans un dictée magique, Téléchat a déja un envoyé sur place. En plus, Edan fait ça propre et sans secrets-pas de ça entre nous: il explique, minutieusement, à chaque isntant ce qu'il se passe sur le disque, quel disque dans quel boite d'effet. En fait, il ne s'agit pas d'un réel nouvel album, mais simplement d'un mix album d'excellente qualité, qui rejoint le panthéon des grands albums du genre, des meilleurs DJ Kicks, des meilleur pièce de pousse-disques, des plus interessantes fouilles dans les caves à cire des malins créateurs. "C'était vraiment très interessant".

SHIT & SHINE- 229-2299 girls against shit!


Ils sont de retour. Après l'annonce de la mort de Todd (fausse mort en fait), $&$ reviennent avec l'album qui suit logiquement ceux d'avant... sauf que tout est "en plus". Le disque déborde jusqu'a la gueule, aussi bien du point de vue du contenu que du contenant. 17 morceaux, un disque qui ne se termine jamais, donc. Et le son de l'album est impressionnant. Je ne pensais pas qu'il était possible de réaliser un master aussi fort, tout devait être dans le rouge. Conseil avant de l'enfourner dans votre platine CD: baissez le son, sinon vous allez VRAIMENT souffrir; surtout quand il va falloir passer à la caisse de ventre revendeur hi-fi pour changer vos enceintes. Musicalement, $&$ frappe encore plus sous la ceinture. Son noise rock répétitif s'acoquine plus encore avec l'indus terrifiant, arme sonore de premier choix. Certains passages en infra basses assurent aussi l'extrême inverse, celle d'enfoncer votre sol de quelques centimètres. Sans compter les petits coups dans le dos, du type la blague pour cardiaques à base de "Hop, un coup de caisse claire/infrabasse/saturation au milieu d'un long silence" ou encore "tiens, j'ai un son bien strident, db dans le rouge sang à lancer". Le summum de l'album se trouve sur "people like you...really", avant dernière plage qui semble agonisé lentement sous les coups de boutoirs. Entre hurlement lointains et gargouillements de fin de vie, l'album précise ses intentions, se fait plus clair. La porte de sorti au loin aurait des allures d'Eno, accueillant à bras ouvert les rescapés. Mais vous n'êtes pas rescapés si vous êtes allez au bout: vous êtes simplement malades. Après tout, tout est déja raconté dans l'intérieur de la pochette: deux filettes sans visages, les pieds dans les cables, sortant des amplis orange et reliés à rien. Ce disque est profondément toxique, belliqueux, nauséeux. Et quelque part, magnifique.

TRICKY-Maxinquaye (deluxe ed.)


Même si depuis plus de 10 ans il s'agit avant tout d'un sujet quasi tabou pour les deux pôles intéressés, Tricky est et restera le gamin discret au chapeau ridicule murmurant d'une voix medium et légèrement éraillée dans les premiers clips de massive attack qui soutenait alors un album légendaire mais néanmoins vide car basé sur de pauvres boucles (magiques, certes) de quelques secondes. Mieux encore, il est l'auteur d'une bonne partie de Karmacoma dans lequel il apparait en combinaison bleu avec un anneau gigantesque dans le nez et présent sur le deuxième opus, injustement oublié mais habilement mieux composer finalement que son prédécesseur. Pour des raisons officiellement claires mais franchement obscures Adrian Thaws prend ses distances avec le groupe et rencontre la jeune mais indispensable Martina Topley Bird, muse immédiate du monsieur, future femme, mais aussi la seule dame à pouvoir probablement tenir tête au kid puisqu'elle restera dans les parages pendant une période d'au moins 3 ans. Très vite, Tricky, cet apprenti sorcier du son au talent sur va sortir un premier enregistrement du nom de maxinquaye (en hommage à sa mère). Cet album va inscrire notre homme dans la légende, lui permettant de faire les couvertures les plus prestigieuses (et d'autres moins), s'inscrire dans la liste des artistes importants à suivre. Car l'album est avant tout une pépite de musique moderne, récompensé à sa juste valeur. Une musique électronique sombre et habitée, qui traite sauvagement avec le dub, le hip hop et le rock, produit par un punk. Car Tricky est finalement un punk a cette période. Produit avec un studio assez simple, beaucoup de passion et peu d'autres choses, il accouche d'une oeuvre riche mais accessible, sauvage et délicate, fine et grasse. Plus tard, le producteur de l'album révelera que Tricky a en fait eu le cheminement inverse d'un musicien classique. Contrairement aux autres, il a épuré jusqu'au plus simple les morceaux de ces démos, ne laissant que ce qui lui paraissait essenciel. Tout devient logique: l'aspect obsédant de ses compositions mutantes et instables semblent bel et bien tenir de ces motifs minimaux, répétés tels d'obscurs mantras. Magie noire et fumée verte. Il s'y ré-approprie son karmacoma qu'il renomme overcome et qui ouvre son album-si ce n'est sa discographie- comme un résumé: Beats langoureux mais assurés, voix féminine, ambiance narcotique ( cannabique pour notre homme serait plus judicieux). Surtout nait le problème de pouvoir ranger cette rondelle dans une étagère chez le chaland. Indescriptible. Il y sample aussi bien Isaac Hayes (taquin, il va se fritter avec Portishead sur le même terrain de jeux) que les Smashing Pumpkin, transfigurant les originaux pour les remettre à la sauce Tricky, conviant Alison Goldfrapp à ensorceler le bien nommé "pumpkin". Un des morceaux de bravoure du disque est la magnifique reprise de Public Enemy, Black steel. En défigurant totalement l'originale Tricky lui change sa robe , la couvre chaines et fait chanter les paroles d'un vindicatif Chuck D par la voix mangifique et envoûtante de sa compagne. Entre les merveilleusement lourds et obsedants "ponderosa" et "Aftermath", il fait également chanter des insanités à sa jeune muse sur Abbaon fat track. Mais même timide, le "kid" execute de sa nerveuse voix abimée un magnifique "Brand new.." sur une ligne de basse qu'on jurerait volée a MJ, pendant que Martina rap comme une enfant. Comme souvent au coeur des années 90, l'engouement pour un artiste est très rapide et parfois surfait. Thaws créée l'enthousiasme, on y voit l'avenir, rien de moins. Mais La suite de la carrière va y gagner d'une manière totalement imprévisible. La légende veut que le monsieur, un jour, au cinéma avec une copine entende son album passer dans la sono de la salle avant le film. Fou de rage, il décide alors de saborder sa propre carrière. Mais Le recul aidant, il va lui donner un magnifique coup de pouce sans qu'il ne s'en rende compte.
L'édition présente aujourd'hui propose un interessant document dans le livret sur l'impact du bonhomme et sa carrière. L'album est remasterisé, et surtout, un second disque gonflé de remixs de l'époque, issu des maxis ayant entouré l'album, ainsi que 3 plus récents, réalisé pour cette édition. Les trois remixs en questions ne sont pas tous remarquables. Et du coté des antiquités, la qualité est au rendez vous mais aucune pièce n'est indispensables. On regrettera l'absence des morceaux réalisés avec les GraveDiggaz de RZA et Prince Paul à l'occasion de l'EP 'The Hell'.

LARGE PROFESSOR- The LP


Comme quelques autres disques de hip-hop en ce moment, celui-ci se sera fait attendre. Dans un cas qui pourrait ressembler à celui de Raekwon et Q-Tip, Large Pro sort enfin son LP, 13 ans après la date initialement prévu. Quand la galette atterie dans la platine, pas de doute, on replonge dans les 90's. La musique y est lourde, épaisse, savoureuse. Large Pro a concocté des beats classiques, efficaces. Les samples y sont pour beaucoup. Comme nombre de bons producteurs de hip-hop, il met son oreille et sa connaissance d'une (probable) riche discothèque personnelle au service de compositions ramasées. Des cors ici et là, une guitare électrique tout en retenue pendant que les scratchs et samples vocaux assurent les passages sans MCing. Des samples de piano brumeux, d'une autre époque s'interposent, se calent après un beat funkadelic de feu. Ici, pas de prouesses techniques improbables, pas de breaks impossible. On est dans l'école Pete Rock et C.L. Smooth, A tribe called quest, celle où le poids de la production, colossal, assure l'essence même du disque. Sur d'énormes basses, Large Pro délivre 18 plages dont on se délecte avec plaisirs, l'impression de déambuler dans les rues de la grosse pomme, walkman CD et casque sur les oreilles, la fumée sortant de la bouche d'égout dans les pattes, direction fat beats.

PLATE TECTONICS & SENSATIONAL- s/t


Bizzarerie parmis les bizzareries, ce disque ne semble pas exister. A la recherche d'infos, on dégotera un exemplaire en vente sur une plateforme et une allusion sur le site de l'excellent disquaire New Yorkais Other Music. C'est à peu près tout. Même pas une allusion sur le pourtant complet (!) discogs. La musique du disque s'inscrit dans cette logique imparable: un groupe qui semble américain execute un rock massif (c'est un live dégueu mais le grosse caisse semble dévastatrice), mélange de kraut moderne et de noise synthétique. La bonne idée? Pour ce groupe anonyme, il ont demandé à Sensational, le MC le plus cramé de l'histoire du hip hop de venir parader devant leur public. L'homme à la voix saupoudré de crack éructe quelques tirades qui semble ego trip deluxe sur le groove instable et crasseux des blancs becs derrière. Tout en claviers et en basse, pas de guitare par dessus la batterie obsédante. Probablement la sortie la plus étrange du répertoire de l'ex-Jungle Bros. Et probablement un groupe déja mort. Comme ils disent sur OM: "Hip-hop freestyle over post no-wave beats... 100% NYC."

TOM WAITS-Glitter & doom live


Même pas au courant. C'est mon confrêre, ex-espagnol, actuel néerlandais (il a enfin compris!) qui me lance l'autre jour, lors d'une réunion de rédaction "t'as écouté le Tom Waits en live?". Stupéfait, alors que je remerciais notre assistante pour l'excellent café qu'elle nous procure je questionne:"quoi?". Sans attendre la réponse, je recherche sur la toile l'info sacré, un live de tonton serait plus que bienvenue. Notre stagiaire rétorque qu'au vu des derniers live du monsieur, si le disque est une prise de la tournée 2008, ça sera "forcément" un bon disque. Sans écouter le bruit du vent ni les qu'en dira-t-on, notre stagiaire, Kevin, part à la pêche au précieux disque. 3 feux rouges grillés plus tard, il revient de chez Anti avec l'objet du délit. Il précise "y'aura un vinyl, mais sans les bonus". Bonus? Un second disque, composé d'une seule plage compilant les petites blagues de tonton, avec ses petites mélodies boiteuses au piano. Mon niveau d'anglais (LV1) n'étant pas suffisament bon pour rester concentré pendant toute la durée du disque (où y sont les sous-titres bordel? Assistante!!!) nous tentons, tous ensemble (la rédaction) de dechiffrer ce qui se dit sur la galette. Oh, je me rappel surtout de ce truc que tonton a dit au Rex, en regardant un mec au premier rang (le mec s'est vidé, tonton qui te fixe, ca fait peur, même à Iggy Pop): "Quoi? Tu bosses toujours à l'aéroport? Ah... cool pour toi, cool pour toi." J'avais beaucoup ri. Tu te rappels pas que j'ai parlé de ce concert? Cherche dans la barre des archives, ca devait être à l'été 2008. Il me semble que je parlais d'un concert de tonton comme d'une évènement qui n'arrive (peut-être) qu'une fois dans une vie. Bon, maintenant l'assistante change de disque, et baisse un peu le son: tonton éructe dès la première seconde, et ça fait peur aux voisins-nos locaux sont situés dans un quartier chic, les voisins sont rapidement effrayés. Kevin souligne dès le début que la performance semble assez impressionante. Je confirme. L'ex-espingouin se mord les doigts. Il regrette d'en avoir tant fait sur psychic TV maintenant qu'il entend enfin le [vrai] maitre lui dicter ce qui est juste dans ses oreilles. Tonton n'utilise pas une voix simple, qui se change. Non, tonton est devenu ces/ses voix, il est une sorte de monstre, un imitateur de la peur qui a perdu son faciès réel. A part chez Jarmusch, il est peut-être impossible maintenant d'entendre la voie de Waits. Cette présence vocale qui mène ce rock bancale, ce blues dépouillé, ce jazz crevé si brillament. L'assistante observe (bien qu'on lui ai rien demandé) "il est bizarre ce son". Elle a pas tort, la bougresse. Parce que Tonton a réussi un coup de maitre, tout simplement: son disque live, ressemble à ses lives. Mieux encore, si la prestation (en fait ce sont plusieurs prestations assemblées en une seule) semble aussi puissante, c'est aussi dûe à la production. Le son parait presque vieux, comme un live poussiéreux, déterré d'une vieille bande analogique. Mais confère un caractère à l'ensemble totalement jouissif. Le cabaret ambulant, ses monstres et spectacles itinérants sont désormais dans votre chaine. Le seul regret réel de cet objet, c'est le visuel, observe Kevin. La pochette reprend l'affiche de la tournée, tonton y apparait vieillissant, et les magnifiques photos d'intérieur ne bénéficient pas d'une impression qui peuvent leur rendre justice. Seul point noir d'un disque magistrale. Un live qui retranscrit magnifiquement et au plus juste l'étonnant spectacle.

RAEKWON-Only built 4 cuban linx...part II


Oui, il l'a refait. L'album était attendu depuis des plombes, et bien que l'aura mythique et mystique du Wu demeure, la qualité des productions n'est plus celles des années 90. Raekwon n'a pas abattu de suite digne de Only built 4 cuban linx jusque là, comme incapable de faire mieux que son premier jet, album de gangster multi-pêté de thunes, le genre de gimmick qui peut être agaçant. Le bonhomme a bien compris que si il voulait cartonner à nouveau, il devait jouer la carte de la suite exact. Même iconographie (on notera le costard en satin violet, quand même), nom de l'album en forme de suite du premier, Raekwon s'est reconfigurer comme il y'a 10 ans quand il sortait une des pièces maitresses de la galaxie Wu. Au casting, RZA est nettement moins prédominant, et la production alterne missiles de Pete Rock, de Dr Dre (qui a trouvé le temps de bricoler quelques sons entre le design d'un casque et faire sa compta qui gonfle avec la réedition de son album culte), Erik Sermon (producteur de Redman et ça s'entend ici) et surtout J Dilla, qui semble n'avoir jamais été aussi productif que depuis son décès. On notera parmis les autres hommes de l'ombre la participation de Necro, l'homme qui faisait passer Eminem pour un enfant de coeur avant de le faire passer pour un gringalet. Le tout est relativement homogène, malgré les provenances des productions. On ne peut cependant par nier que RZA demeure le plus pertinent du lot. Ses morceaux sont comme souvent habités de cette chaleur si particulière, celle qui confère une vie inaliénable à chaque disque du monsieur, qui donne cette impression de richesse sonore, de maitrise d'une ambiance unique où les samples dépassent le bout de musique découpé et réarrangé pour devenir des entité soniques, des bouts de mémoires sonores. La preuve sur l'excellent Black Mozart, où RZA convoque une voix féminine sur fond de clavier opérationnel pour halloween, ou encore le magnifique premier extrait de l'album, New Wu, où les samples vocaux de vieux disques de soul habillent au mieux les flow du trio Meth/Ghostface/Raekwon. La partition vocale est impeccable. Les MC du Wu n'ont plus grand chose a prouver, fluidité et habileté vocale sont comme des marques de fabrique. L'alternance prédominante entre Raekwon et Ghostface fait des merveilles, et les interventions plus rares (encore Methodman, par exemple) mettent judicieusement les voix et flows de chacun en valeur. En somme, se dégage l'impression d'un gros travail sur l'ambiance générale des voix, comme si chaque intervention ne devait pas être qu'un simple remplissage de blanc, mais bien un moment clé. Et ce disque, au final, en regorge, de ces moments brillants, où tout semble idéalement orchestré. Raekwon, avec sa voix sifflé, qui semble parfois avoir du mal a trouver le coffre nécéssaire n'est cependant jamais à la traine, toujours impeccable, carrée. Un disque qui s'est fait désirer, mais qui tient ses promesses, peut être contre toute attente. They will rob you!

TRICKY- Tricky meets South Rakkas Crew


Oh! Là! Un faux pas! Alors que Thaws retrouvait les faveurs d'un public et d'une critique, voici le disque dont il aurait du se méfier. Bon, visiblement, ça n'engage que moi, parce que je vois déja quelques bons retours sur ce disque. Pourtant, rien à faire, je le trouve médiocre. Il confie les bandes de Knowle West Boy à un posse de producteurs de dance hall, qui ont aussi bien habillé Bounty Killer et Sizzla que remixé Timberlake ou Britney. Le résultat oscille entre dubstep sauvageon un peu pute dans le meilleur des cas, et dance hall ragga mauvais gout dans d'autres. Le disque est dans son ensemble peu habile, plutot grossier, et on relève même ici et là le pire fléau de tous les temps (non, pas un groupe de post hardcore): de l'autotune sur des voix de MC Jamaïcain.

jeudi 3 décembre 2009

MELT BANANA- Melt Banana Lite live: ver. 0:0


L'exercice live est assez périlleux quand on y pense, parce que dans la plupart des cas c'est soit: Un best of déguisé, et qui en général s'en tire bien parce qu'il à de la gueule dans cet accoutrement (le best of); Une fin de contrat qui s'éternise et qui voie là l'occasion d'en finir bien plus vite; soit un outil pour affoler la pompe à fric des fans d'un groupe, qui de toutes façons lacherons les roubles sans poser de questions. Là où ça marche parfaitement avec Melt Banana c'est sur scène, le groupe est excellent. Ils l'avaient déja prouvé avec l'enregistrement proposé par Tzadik (Zorn et sa pompe à fric perso, celle qui marche toujours bien) à la fin des années 90: le live aparaissait dans ce cas précis comme le disque le plus réussi du groupe (et sans pour autant infliger au reste de discographie une labelisation de second rang). Bref, un second live, comme pour montrer les autres, ou les nouveaux grands moments du groupe, 10 ans après le premier. A l'écoute, tout est parfait. Le son est puissant, tout ressort, et le grain live est indéniable (même si le public est absent). Très belle performance, belle traduction sur disque (un peu court, et j'aurais aimé me délécter une seconde fois de la reprise des Beach Boys mais bon) de ce que le groupe à dans le ventre. Et on se serait arrêté là si notre curiosité n'avait pas élucidé ce mystère qu'est le titre même du live: "Melt banana LITE". Tiens? Pourquoi LITE? C'est loin d'être accoustique comme disque me ferait dire une première impression. Recherche, et hop, voilà la vérité, nue: LITE signifie que Melt Banana faisait sa propre première partie en éxécutant ses morceaux uniquement équipé d'une batterie (pas encore la maitrise d' ANB pour une BaR visiblement), d'une voie (on l'aurait déviné), et de synthés & samplers. Donc le gros son qui tronçonne sévère sur tout le disque n'est pas une guitare, et les effets en tout genre, les bruits de sirènes, larsens, boucles ne sont plus issus d'une simple 6 cordes. L'inventif, l'excellent même j'ose dire guitariste du groupe Nippon oeuvre ici uniquement derrière des machines pour remplacer son jeu de guitare si singulier. La différence est cependant quasi imperceptible, mais le groupe présente la performance comme étant plus libre encore que la formation classique. Par cette petite astuce, Melt Banana traduit donc encore un peu plus son audace, sa personnalité. Et ce live dépasse donc sa fonction première et s'avère être un habil exercice de style, mené avec brio, tant le travail fourni par le cinglé masqué est ici fort concluant. Pour ceux qui ne sont pas exaspéré par la musique du groupe, ce live est donc hautement recommandé!

MELT BANANA-Initial T.


Est-ce parce que ce disque est petit (un 7" pour le vinyl, un 3" pour le CD) que je n'ai trouvé aucune photo assez grande de cette pochette? Le mystère restera complet, j'avais qu'à faire un scan! Trois morceau, moins de 5 minutes, Melt Banana continue sur sa lancée, même si la pop récemment employée par le groupe est ici totalement absente, on est bien chez MxBx, total noise rapide. Ceci dit, reste la voix de Yako, que je trouve de moins en moins agréable, moins "aigüe" qu'au début, qui frole la mégère J-pop désagrable désormais. Cela dit, elle n'affole plus les bêtes sensibles aux ultra-sons.
ps: au moment de la mise en page de la chronique, je me rend compte que la petitesse de la taille de la photo incriminée ne se ressent pas au final. Tant pis, je laisse, sinon la chronique sera vraiment trop courte, on va encore dire qu'on se branle de tout.

THE PRODIGY- invaders 7"/CD EP


Juste pour le plaisirs: Un CD qui contient un inédit (Mescaline dégainé sur scène à plusieurs reprises depuis 2 ans), et une version du premier single (qui semble donc être le dernier, la boucle est bouclée?) qui traduit au mieux ce que le groupe est sur scène: rapide, sans concessions, puissant, agressif. Liam Howlett parle de la version vinyl (un des rares 7" officiels de la discographie du groupe, vert de surcroit) comme suit: "im luvin our green vinyl 7inch of invaders, pure 70s punk rock." Je ne parle pas des remixs, tous calamiteux, depuis le début.

WARP20-Unheard


Finalement, voici le troisième volet. Fallait-il l'attendre alors? Oui. Des inédits de chez Warp, collecté dans un objet fort esthétique -précision oublié sur le précédent rapport: l'unité graphique de Warp pour les disques anniversaires est toujours réjouissante. Bien sur, je me garderais bien de parler du coffret qui coute un rein, je n'ai pu que le tenir dans mes mains, tout fébril dans son cellophane, et observer les photos disponibles sur internet, on est sans le sous, et pas qu'à moitié.

L'arnaque (parce qu'il y'en a une) est dans la datation de l'objet. On pouvait s'attendre à des inédits de l'année en cours, sorte de preuve que nos formations chéries allaient pondre du disque dans les mois à venir. Que nenni, la majorité des morceaux offerts ici sont issus de périodes déja fort loin. Autechre -dont la simple écoute du morceau nous l'indiquait ceci dit- ressort un fond de tiroir de 91, soit l'époque ou son "IDM" cesse d'être techno mantronix-ienne pour flirté avec l'ambient rythmée. Le morceau de Flying Lotus, assez vieux (par rapport à la discogrpahie du monsieur) est remarquable, un morceau dénué de rythmiques, profond mais légèrement court. Finalement, on aimera surtout ce disque exactement pour la raison inverse du volume précédent: le morceau de Boards Of Canada. Le duo le plus discret de l'écurie (5 concerts en 20 piges de carrière) délivre un morceau incroyable, progressif, mélodique. Il faut dire que la plage est issu de l'époque "bénie" du groupe, celle où le duo arrivait à maturité pour enregistrer l'excellent Geogaddi -j'ai d'ailleurs lu je ne sais où que ce "nouveau" morceau sonnait "moins analogique que leurs précédents disques" ce qui semble donc totalement erroné. Bref, si vous n'en choisissez qu'un, optez pour celui-ci.

mardi 24 novembre 2009

BOREDOMS -Super roots 10


Il a vu le soleil, et visiblement, ça lui a non seulement cramer la rétine, mais aussi un morceau du cerveau. Il lève les bras et danse. Sa transe est personnelle, il est désormais seul mais toujours entouré de tambours. Les percussions sont le seul instrument qu'il semble tolérer. Il y'a bien quelques synthés. Plus de guitares, si ce n'est ces manches (?!) qui lui servent ici aussi de percussions. Il ne chante rien, il vocalise; il ne hurle plus, il vocalise. Il n'est plus accompagné d'une chorale monotimbrale (cf. Super roots 9), il vocalise-seul. Il ne sort plus de disques réels, il transe de temps en temps en studio une idée. Une seule à la fois, le bout de cerveau qui reste pourrait mourir d'indigestion. Il a bien compris que son truc n'était plus vraiment le genre à trouver les grâces des fans de Zorn et de metoool evil. Alors il confie sa bande aux mains expertes -ou pas- d'autres qui, comme lui, joue sur la transe, la répétition, ce chamanisme sonore dont il semble bien un des rares représentants suffisament fêlé pour de toute façon probablement tout foutre en l'air un beau jour. Entre son de lazers, nappes cosmiques, embarquements maritime de batterie en raz-de-marrée, il domine un univers que personne d'autres ne peut approcher. Les remixeurs tentent, sans trop de ratés cette fois de suivre. Ils y transforme le son aquatique en une sorte de Funkadelik de Detroit. Sinon, il est un peu seul sur son ile, malgré ses éxécutants, toujours présent. Un caprice? Oui, il y'a 66 batteurs. Un second (caprice)? Oui, il seront 77 l'année suivante. 99 c'était un peu trop. On recoupe à 9. 88 ça se divise bien en revanche. Mais sinon il demeure seul. Sa copine la timbrée? Elle bruite dans OOIOO quand il n'est pas d'humeur. Donc oui, il est seul, il lève les bras seul, il danse comme un crétin, les ampoules aux mains. Il est seul et cintré. Yamatsuka eYe est seul et cintré. Pourvu qu'il le reste.

ps: contrairement à ce qui est dit dans Noise, il existe une version CD de ce disque sur un label japonais. Le format de la pochette limite ainsi la possibilité d'une crise d'epilepsie.

WARP20- recreated


On avait parlé d'un live épique qui ferait sortir Boards of canada de sa cambrousse, il n'en fut rien. On a parlé d'un coffret qu'en fait seul un trader de la city peut se payer. Et 3 volumes issus de cette boi-boite pour les petites ressources. Le premier est une compilation, donc à l'intérêt limité, surtout que les compils pour les 10 ans étaient déja bien fourni (ou est donc "can U relate" de DJ MINK?). Deuxième volume: les reprises du catalogue warp par des artistes Warp. Voyez vous, cette chronique va être courte: c'est raté. A part les deux reprises de LFO qui me paraissent bien foutues (notamment celle de Vibert qui reprend plutot bien "LFO"), le reste est chiant à crever. Le pire? Sans conteste les reprises de Boards Of Canada: sans virer au fanatisme malsain, il me semble que les deux reprises ont raté un aspect essenciel de BoC. Les écossais ont formé leur musique sur l'équation d'un psychédélisme singulier (70's délavé) et un amour du hip hop quasi invisible sur les récentes productions mais qui se justifie largement. Ici, deux reprises plutot folk aéré. Etrange. Ceux qui s'attaquent à AFX ont aussi un soucis de compréhension, et personne (ou presque en fait) ne s'attaque à Autechre. Le reste manque souvent de corps, de substance. Et manque un petit Anti Pop Consortium ou un Battle pour compléter un catalogue qui semble en ruine avec ce triste objet. C'est pourtant un bon label... On attend vraiment les inédits?

MASSIVE ATTACK- Splitting the atom


C'est tombé aujourd'hui, après 3 ans de retard, l'album ne s'appelera pas weather undergound mais heligoland. Et la moitié de l'EP présent ici sera reproduit. Et la pochette sera moins belle que celle-ci. 4 titres, deux fois plus que les ajouts de la compilation de 2006, mais pas de traces de Marrakesh, Dobro etc...soit les morceaux distillés par le groupe depuis une bonne grosse année sur scène. Au sample lointain rapidement ejecté par les claviers, splitting the atom remet au gout du jour le massive en hibernation depuis 98: Daddy G et 3D accompagnés de Horace Andy assurent tous trois les voix. Le beat est dépouillé, simple, handclap et gros kick. Les claviers en contre temps me rappellent les Specials. 3D souffre du même syndrome que Bono: plus il vieilit, plus sa voix semble jeune. A l'inverse, G se creuse encore les cordes vocales pour un corps-à-corps direct avec la basse. Puis Adebimpe de TV on the radio pose tranquilement sur un long morceau à la complexe et progressive construction. Enfin, deux remixes: le premier est tiré d'un titre de l'album, Pysche, interpreté par Martina Topley-Bird, le second une version presque "techno" du morceau d'ouverture des lives du groupe. Psyché est un morceau étonnant grâce à Martina qui lors du refrain file un vertige énorme de par l'incroyable charisme de cette voix qu'on d"écouvrait il y'a déja 15 ans. En téléchargement (berk!) ou pour les plus fortunés, dispo contre la modique somme de 20£ en vinyl.

HYPERDUB- 5 years of hyperdub


Encore une fois, si le dubstep a un gout de crasse sale qui se répand sur la musique électronique des années 2000, Hyperdub semble bien être le représentant le plus fier aujourd'hui en activité. Peut-être même un des labels les plus excitants de musique électronique-tout court. Et la musique délivré par le label est loin des jeunes gens en fluo, tout content, tout heureux qui pullulent et polluent une musique qui ne cesse de sombrer. Chez Hyperdub, on sent comme un héritage de Basic channel, comme une suite logique à ce que fut la techno, avec ces sortis sans concessions, ces artistes qui réclament l'anonymat et qui fuient toute forme médiatique. La preuve? Quand libé veut faire un papier sur eux, la rencontre se fait après un périple laborieux, dans une cave d'un club en fin de vie. Pas à la "fabric" ou au rex club en somme. La crasse, elle est liée à la géographie-même du label: Brixton. Le sud de Londres. Je ne sais pas si elle y'est encore, mais il y'a quelques années, à la sortie de la bouche du metro de Brixton, un pick up dévasté servait de socle pour un panneaux à LED indiquant un message rassurant du type "si vous vous faites agresser, donnez tout, ne résistez pas, ne soyez pas une victime de la rue". Il n'y a probablement pas d'autres images plus claire pour envisager le quartier sud de Londres. Et comme un périple nocturne au coeur du quartier, les disques Hyperdub sont sombres, sinueux, grouillants, lourds. Les inédits de King Midas Sound, de Burial, de Kode9 promettent des jours pires encore. K Mart et sa nouvelle muse asiatique promettent aussi une jolie collaboration, tout en sonorités 8bit sur fond de beats dévastés et lacérés de strates de claviers. Les classiques qui sont exposés sur la seconde galette sont aussi bons. La reprise fantômatique de Ghost Town par Kode9 est une terrible expérience, gavé de basses profondes, tout comme l'excellent 9 Samouraï; Burial extirpe de ses albums les morceaux les plus émblématiques avec ses beats craquants et ses samples qui s'évaporent. Entre ses grands représentants, se cache de plus obscurs pépites encore. Un objet qui retrace au mieux un label bourré de réjouissances tout en s'éloignant du genre qui la vu naitre.

jeudi 19 novembre 2009

Pissed Jeans - King of Jeans

On a eu la reformation des jesus lizard. On les a même vus live. Ils nous ont même deboité. Ils nous ont fait penser qu'Iggy n'était qu'un satané faux crooner sur le retour. La relève venait du passé. C'était sans compter sur ce disque. Autant le dire, la formation ne m'excitait pas du tout avant. Mais alors là, ils assument le meilleur nom de groupe du monde. Avec une envie urticante de les enterrer, ils nous la font à l'envers. Le riffing est sans complexe, toujours plus rapide, toujours plsu ramolli, toujours plus bordélique, toujours plus braillard, toujours plus insolent. Pissed Jeans c'est un peu le même effet que lorsque t'as bu milles bières, que t'arretes pas de devoir secouer ta bite humidifiée partout , que ta vessie est en open source. King of jeans c'est surement le meilleur truc qu'il soit arrivé au punk depuis les jesus lizard. Ca meugle, ça envoit, c'est malheureusement (ou heureusement, on en sait foutrement rien en fait, et surtout on s'en tamponne) signé sur Subpop, et ça relève les lettres de noblesse du label. A l'heure où certains pisseux se pignolent sur les 20 ans d'un disque passéiste (Bleach de Nirvana), d'autres sortent leur disque majeur, qui fait l'effet d'un airwicks sur tes boules. Un putain de brin de fraicheur disrtordu, mélodique bluesy et noisy. Je comprends que l'iguane soit passé du côté merdique de la musique. Ses suiveurs l'ont définitivement enterré. Samedi, c'est bombe pipi.

jeudi 12 novembre 2009

MASSIVE ATTACK-Zenith


Troisième jour de cette trilogie qui finit bien. La dernière fois que j'ai mis les pieds au zenith, c'était pour me moquer de NIN, chose qui encore aujourd'hui me ferait rire si seulement je gardais le moindre souvenir clair de cette soirée, ce qui n'est presque pas le cas. La seule chose que je garde préciseusement en mémoire, mais pas seulement à l'issu de la blague de Reznor c'est que le zenith, et ce depuis 2006, dispose désormais d'un très bon système sonore. Entre Tool à l'été 2006 et le même groupe quelques mois plus tard dans la même salle, le fossé était considérable. Pour cause, il semble bien que la salle ait refait (elle-même avec ses petits bras?) sa sono. Depuis, chaque concert a été rigoureusement soutenu d'un son bon, voir très bon malgré la taille de la salle. Tool donc, mais aussi Beastie boys (2007), Portishead (2008), Prodigy (2009), NIN (idem) et Massive attack donc, disposaient d'un son limpide et fort agréable.

Bon, arrêtons là le constat et parlons un peu de Martina Topley Bird: la compagne que Tricky n'aurait jamais du laisser filer ouvre aujourd'hui pour Massive. Contrairement à mon collègue d'espagne, je ne trouve pas son set chiant, loin de là. Martina propose une sorte de cabaret électronique bien mené et fort agréable. Pour le coup, la voici accompagnée d'un ninja-troubadour-homme-à-tout-faire qui assure batterie, guitares, percussions, cascades, cajon, cymbales dépliée (??) et bruits-de-la-nature-recré-avec-des-objets-insolites. De son coté, de rouge vêtue, MTB assure piano, loopstation et guitare sur un dernier morceau en un seul riff au final. En français, elle nous explique surtout, en plein milieu de son set, que la semaine dernière est ressorti le "premier album auquel j'ai collaboré": bonheur absolu pour mes petites oreilles, et c'est pas faute d'avoir vu Tricky plusieurs fois, je vois enfin l'improbable à savoir Martina chanté "Overcome" (qui fera doublon avec "karma coma" qui sera plié quelques heures plus tard).

Massive Attack sur scène est désormais une puissante machine de guerre: de longues barres à LED en fond, une batterie éléctronique non assuré par le batteur classique de Massive, Andrew Small, mais par un jeune remplaçant nommé Julien Brown, une autre accoustique depuis 2006 tenu par Damon Reece, ex Echo and the bunnymen et ex Spiritualized. Un set de claviers tenu par John Baggott (portishead) cette fois, et une table pour les deux architectes du groupes. Enfin, les emplacements pour Winston Blissett (Basse) et Angelo Bruschini en plus des emplacements (micros & claviers) pour Robert Del Nadja, Grant Marshall, Horace Andy, re-Martina Topley Bird et une autre chanteuse qui n'est pas Nelson (ce qui est improbable vu qu'elle hait Massive, et qui fait donc ressortir Badu de ma platine, cqfd.) compose l'imposant plateau. Small et Baggott montent en premier et lance une séquence électronique d'une lourdeur étouffante, comme un Autechre sous drogue. Le beat est accompagné de sons défragmentés, entêtant, pendant que Baggott soutient derrière avec d'épaisses nappes: le début de concert n'a rien à voir avec le très fatigué false flags qui ouvrait il y'a 3 ans. Ici, dès les premières secondes, l'ambiance est plus apre, guerrière. Le début du set est orienté vers les morceaux de l'album à venir. D'après les set lists qui trainent sur le net, "bulletproof love" ou "babel" sont des titres des nouveaux morceaux éxécuté ce soir (et les autres). Le tempo semble s'être acceléré chez Massive sur ces nouveaux morceaux. Plus ramassé, plus tendu, la musique du groupe semble puisé vers le post punk et la new wave encore plus qu'au temps de Mezzanine. Un morceau me rappel aussi étonnament "Reflection", face B d'Inertia Creeps. On aurait presque pu rêver d'un superpredators qui n'aurait pas fait tache.

Au bout d'une poignée de nouveauté, MA se remet son public dans la poche en entamant Risingson, à mon sens un des meilleurs morceaux du groupe. Le son est maitrisé, puissant. Les tremolo de la guitare sont de magnifiques éclats au milieu du jeu complexe qui oppose les deux batteries et les différentes strates de sons. Grant Marshall pose sa voix grave en contraste complet avec celle, qui semble rajeunir, de son accolyte Del Nadja. Plus loin Futurproof a des allures de chaos indus, avec un final ultra noise. Derrière le spectacle musicale, les barres lumineuses alternent lumières, vidéos (assuré par un artiste français, exceptionnellement), donné chiffrés, actualités du jour ("Sarko roi du pipeau" et la salle s'enflamme: je savais bien qu'à 45€ la place de concert, j'allais être entouré de prolos). Devant, quand 3D ne semble pas être un jeune évadé de son asile, le groupe (c'est à dire le duo) s'ecclipse totalement laissant place aux éxécutants et invités le soin de faire vivre Massive Attack, comme sur Angel ou teardrop-par exemple.

Teardrop justement est encore retouché. La version présenté est moins pute que la version horriblement mielleuse joué en 2006. Sans Fraser mais avec Martina, le morceau semble être dépouillé, demeure seulement un squelette de dub minimal où la chanteuse assure de sa terrible voix les lignes chantés 10 ans plus tôt par la représentante des Cocteau Twins. Il est très curieux de voir Martina évolué au sein de Massive: la légende veut que lorsque Tricky ait rencontré la jeune femme (alors agé de 15 ans) il l'enregistre et fait écouter le résultat à Massive qui se montre complètement ininteressés. Tous ce beaux monde semble être revenu du Knowle West Boy (pourtant dans les loges d'après certains, sur le point de chanter avec ses ex-compagnons le lendemain d'après certaines rumeurs) ce soir. Puis Mezzanine, le morceau inquiétant qui donnait son nom à l'album de 98 est tout comme Risingson déclamé dans une matrise et une puissance dont la salle se délecte. Safe from harm est totalement méconnaissable avec sa fin où tout le monde s'en donne à coeur joie autour de Julien Brown qui semble seul chef d'orchestre sur cette version épique, alors que Inertia Creeps, justement, termine en beauté la première salve. Après cela, le groupe a joué un peu convaincant unfinished sympathy, pompeux et pas trop à sa place (sans parler des effets de voix et autres déhanchés embarassants), qui suivait un tout frais "splitting the atom", morceau étrange (et plutôt réussi à mon sens) qui rappel les Specials de GhostTown. Enfin, Marakesh, se termine avant de laisser place à un remaniement bancale de Karmacoma en second rappel. Presque deux heures de concert. En sortant, on resonge à ce que l'on vient de voir, et l'on observe les réactions. Entre ceux qui se demandent qui est "la fille en rouge qui chantait", et ceux qui soulignaient que "les chanteurs jouaient pour les musiciens et pas pour le public en tournant le dos", on constate surtout l'énorme tour de force du groupe: arrivé a être "grand public" sans jamais faire de compromis. Le chaos totalement bruyant qui s'est abbatu ce soir nous conforte-même dans l'idée que le prochain groupe à être aussi exigeant et qui pourra rameuter autant de monde à ses concert n'est pas encore formé.

ANTIPOP CONSORTIUM-maroquinerie


Deuxième jour d'une trilogie qui continue bien. Cette fois-ci c'est Antipop Consortium qui continue "musique volantes", et c'est encore à la maroquinerie que l'on va se délecter d'un des groupes légendaires du hip hop indépendant. Ca sent un poil moins la sueur et la bière que la veille dans la salle. Et encore une fois, je ne m'étendrais pas sur Apcsi, première partie un peu indigeste: visiblement, le duo a tout misé sur la chanteuse, à la voix impressionante, mais aux mélodies évidentes sur des beats fades (voir complètement récupéré, comme si elle faisait un mash up sur un mp3 de son camarade) quand le bonhomme au béret ne fait pas le MC par dessus pour plomber encore plus l'interet du truc. Au suivant.

L'horaire est quasiement la même que la veille, visiblement, l'organisation a bien tout préparé. Antipop Consortium est un des groupes les plus emblématiques du hip hop experimental de la fin des 90's, début 2000 au même titre que Company flow, Cannibal Ox, Scienz of life, Edan, Sebutones, Themselves et d'autres. Après une séparation de quelques années (2002-2007 je crois) ils se reforment et sortent un disque. Album d'ailleurs assez discuté ("leur musique est elle encore pertinente?") qui vient ici prendre toute son ampleur. Le Quatuor fait plaisirs à voir. Earl Blaize aux platines et au sampler, M Sayyid à la MPC, High Priest au clavier, et Beans au MK s'installent et pendant une intro électronique un peu molle et inquiétante, on se remémorre les différentes implications du groupes (Techno Animal en tête) dans la scène musicale. Puis tous se retournent (car organisé autour d'une table) et lance le premier morceau, tiré directement de Fluorescent Black. Ce qui ne semblait pas gagné d'avance nous explose alors au visage. Le son est colossal, massif, les 3 mc's sont en très grande forme, et prennent plaisirs à être là. Leur talent de MC's prend également toute son importance. Les flow sont impeccables, précis, aucun ne semblent perdu. Entre les morceaux joué (massivement issu du dernier album), le groupe oriente son set vers des passages électroniques. D'un coup, le groupe fait penser à deux formations qu'ils estiment de toute évidence: les Beastie boys et les Residents. Les premiers pour cette alternance entre morceaux hip hop et instrumentaux, à la différence qu'ici, batterie/basse/guitare sont remplacés par de l'électronique. Les Residents pour ce même gout des sons étranges, parfois cosmiques. D'ailleurs, cette référence se voit confirmer rapidement lorsque Priest et Sayyid laisse Beans seul abattre "Thundermouth" tiré de son dernier album, basé sur un sample de "mark of the molé" des globes occulaires.

Quand APC entame ghostlawn, l'ambiance devient brulante dans la salle, le public est ultra réactif au glorieu single du groupe. Puis une impro plus loin(amputé pour Beans qui semble bouder) est suivi d'un rappel formé d'un Ping Pong anthologique, sur-puissant dans le son et l'interprétation enragé de Sayyid qui crie dans un micro gavé d'écho. Après un second rappel où les 4 semblent vidés de la moindre idée (un morceaux obscure aux machines, un beat et des sons bazardés en 2 minutes), le concert se conclut, laissant un goût de satisfaction: si sur disque le groupe peut laisser perplexe, sur scène, APC fait assurément partie des rares formations réellement interessantes du genre à voir absolument sur scène.