mercredi 30 juin 2010

Rock A Field - Luxembourg

Un festival pour riches en herbe. Au milieu des champs luxembourgeois, une seule journée (pour que les enfants puissent rentrer dormir à la maison, et que maman ne soit pas trop inquiète, on salue l'initiative). Une affiche consensuelle ne pouvait qu'attirer votre serviteur consensuel par excellence. On arrive donc en enfer à l'heure du repas. L'enfer, c'est le cas. Aucune zone d'ombre, un seul point d'eau pour je ne sais combien de festivaliers, la bière aussi chère que les burgers, l'eau aussi chère ou presque que la bière. Canicule.

C'est dans ces conditions que l'on va s'assoir sur inborn, groupe de rock luxembourgeois qui délivre une version chiante des arctic monkeys déjà chiants. Anesthésiés par la chaleur, le groupe ne nous sortira de la torpeur que lorsque certaines limites techniques de la scène pointent leur nez. Les jacks crépitent, les voix s'évaporent et le son se transforme rapidement en bouillie aigue. Inquiétant vu que Deftones jouera sur la même scène. On se dirige donc vers la scène principale pour déguster le set de Biffy clyro, présentés comme les nouveaux Nirvana (sic!). Point de Nirvana ici mais une soupe metalcore emocore à tendance riffs alambiqués sur un chanteur égérie qui en fait des tonnes. La prestation sera tout de même rythmée par un groupe qui maitrise les conditions et la scène et aura au moins reçu l'aprobation d'un public qui lui est clairement dévoué même dans les pires moments pop/folk débarquant sans crier gare.
Canicule oblige, ce sera impossible de continuer à rester assis ou debout au soleil, de peur de rester scotché quelques jours avec une bonne insolation. C'est de l'entrée (seul endroit qui offrait la possibilité de se couvrir) que l'on "écoutera" le set de Jan delay, sorte d'entertainer allemand qui se délecte avec sa soupe electro pop putassière reprenant du missy elliott comme du britney spears pour faire danser les foules. Pitoyable. Je me dirige donc rapidement sur l'autre scène pour apercevoir quelques morceaux de Ghinzu, qui a le mérite de ne pas autant ennuyer que Muse sur disque, et qui sont clairement des fans. Version belge du rock anglais qui s'y croit, piano, guitares, riffs, voix atypique. Le groupe livrait tout de même un set bien carré et excellait même dans les moments les plus noisy.

On ne finira pourtant pas le set car Gossip s'organisait sur la scène principale. Gossip ou la hype du moment, la version homosexuelle des Strokes? En tout cas le groupe s'est retrouvé propulsé au devant de la scène avec ses deux derniers albums, et ses disques ne sont pas forcément dégoutants. Le groupe n'est pas la bète de scène attendue, et le set prend du temps à se mettre en place et à gagner en énergie. Le guitariste/machiniste est le réel coeur du groupe, et n'en rajoute aucunement là ou sa frontwoman en fait des tonnes (et emmerde carrément dans son humour passablement laid et sa provoc à deux balles). Il se centre sur sa musique, et la puissance du son. Le bassiste avait l'air cool, genre faux clone de Bloc party tout sourire et sa/son (à determiner) collègue à la batterie est par contre assez phénoménale dans le rôle de tenir la baraque. Car Gossip est avant tout rythmique et son rock bien moderne et dansant dans cette veine hype actuelle se déroule sur scène comme sur cd: sans aucun accroc. La voix est sans atteindre aucun sommet bien sympathique, remplie d'influences soul mais manque de souffle tout au long du concert ce qui la force à remplir des vides entre morceaux intersidéraux avec des vannes foireuses pour respirer un peu (en étant méchant, on pourrait signifier que son poids n'aide pas dans la réalisation d'une prestation sans accroc).

Gros trou noir de la journée, on a le choix entre se farcir Paramore, qui semblait attirer majorité du public quinzenaire (étonant!) puis Kasabian. Ce sera donc une longue pause hydratante, puis la recherche d'un coin d'ombre pour une sorte de sieste en attendant que Deftones installe son matos sur la scène. Et pour une fois une quelconque pression et attente se fait sentir dans ce fest. Le public s'attroupe devant la scène avec une envie palpable et sa diversité est d'ailleurs étonnante. Vieux et plus jeune (voire trés jeunes!) se précipitent vers les devants de la scène.
Première claque donc, avec cette sensation que Deftones est au sommet de son art scénique. Adrenaline est remis au gout du jour, mais sans prétention de fadasse retour aux sources. La tension est énorme, les morceaux s'enchainent sans aucune pause, CHino est dans une forme dantesque et Delgado est encore plus essentiel sur scène que sur disque. Derrière, Cunnigham malmène ses futs comme s'il leur en voulait. Entre Around the fur, Adrenaline, Minerva de l'éponyme, et les morceaux de Diamond eyes bien meilleurs que sur cd, on appreciera par dessus tout ce Passenger (White Pony) majestueux, étonnant de spontanéité. Un son carré, des mélodies madeleine, une puissance de frappe démentielle, un show urgent et un final sur 7 words plus que nostalgique. Le show que l'on attendait même pas d'eux. A noter que juste devant moi s'étaient réunis les types bourrés et galvanisés par une prestation metal, qui s'amusaient dans le pit à casser des nez.

Après cette prestation, plus trop d'envie jusqu'au concert final donc, et c'est en se dirigeant vers le stand de nourriture que le grand écran relate la prestation de 30 seconds to mars. Vous souvenez vous de ce groupe? Un frontman qui titille votre petite amie, une musique qui titille vos enfants (si c'est votre petite amie, changez la), un acteur inside pour des monuments cinématographique ou télévisuels (Angela 15 ans ou Requiem for a dream !!!), voila la tête d'affiche tant attendue. Jared Leto est tout sauf un type humble, et rien ne peut l'ébranler dans sa conviction que sa prestation est sans tâche, tout comme sa musique. On assistera à un déballage de discours tous aussi fascinants les uns que les autres, remplis de fucking amazing et people now fucking jump. Peu de morceaux à l'arrivée mais la sensation d'avoir rencontré un type aussi génial que la musique de son groupe. Voix fausse, rock soit disant lourd et cybernétique, mélodies absentes, feeling aussi, si la musique du futur ressemble à 30STM, j'en resterai là. Il se payera même le luxe d'inviter le meilleur chanteur de rock à ses yeux, Chino Moreno pour une minute d'une haute intensité.

Une fois dégagé le phénomène de cirque, les enfants couchés, les fellations backstage qui devaient pleuvoir, le festival a enfin gagné une vraie tension. L'attente de Prodigy. Car au final si j'étais là, c'était pour enfin remédier au mal principal de ma vie musicale: l'absence de show de prodigy dont nous peuplons tant le blog d'articles. Plus d'une heure à patienter, en espérant que la place choisie sera suffisament proche des hostilités et suffisament loin (à comprendre, pas dans le tas des types qui n'en peuvent plus et t'empechent de savourer une prestation).
Prodigy est la guerre. Un concert de prodigy parle pour tous leurs disques à la fois, les enterre tous et n'y gagnerait même pas à durer plus longtemps. Cette sensation d'avoir assisté à quelque chose de mémorable, à l'essence même d'un show, d'un concert ou d'un evenement musical. Des types qui revisitent leurs propres morceaux avec une puissance de feu, qui se permettent une liberté instrumentale et une énegie purement rock, voire punk pour une musique à la base électronique. Prodigy va au dela de toutes les barrières, et ses deux frontman ont chacun leur rôle prédéfini. Là où les deux premiers sont des chauffeurs de salle sans précédent (Maxim et Keith Flint), qui veulent voir leurs warriors se maraver la gueule au son de leurs assauts musicaux l'autre (Liam Howlett) est un chef d'orchestre jamais vu dans ce type de musique qui choisit la direction de son set avec une précision hors du commun et l'oriente de manière à achever le travail de son collègue. Exit AONO donc, qui sera definitivement l'album maudit bien en dessous d'une discographie sans précédents, pour se concentrer sur l'esprit de la rave music dont ils sont les modeleurs. Le dernier album se veut dans cet esprit total, et les morceaux déjà dantesques sur cd prennent ici une toute autre ampleur. On entame sur un World's on fire pas trop retravaillé puis le marathon s'enchaine. Si les frontmen parlent beaucoup, communiquent et manient le public à leurs caprices, c'est toujours sur fond musical et visuel epileptique qui donne cette sensation de ne rien comprendre à l'expérience à laquelle on assiste. Breathe (en version classique d'ailleurs) ouvre le bal d'un Omen d'ores et déjà culte,d'un warrior's dance rappelant No good sur Experience, puis les Prodigy reprennnent quantités de leurs classiques : Poison, Vodoo people, Smack my bitch up, même le beat principal de Diesel Power. Thunder du dernier album est retravaillée dans une version dubstep d'une lourdeur implacable, rappelant les travaux de Mick Harris en encore plus cauchemardesque. Prodigy en concert est un des seuls groupes de musique électronique (Atari teenage riot se targue de jouer sur le même terrain, sic) à être capable d'allier une démence guerrière et une maitrise instrumentale totale. Le groupe s'enquille un rappel se terminant par outer space en clin d'oeil aux fans, premier réel tube les ayant propulsé là où ils sont. Un show d'une rare puissance, qui fait passer les groupes de rock pour des sous tanches molles, les groupes de metal pour des vieux beaufs, les groupes de punk pour des fantomes, et la musique électronique pour un truc scéniquement chiant, deux laptop de guise. Une expérience à part qui remet définitivement les pendules à l'heure. A bientot.
PS: On remercie Kyros et sa grande taille pour les photos, et vous pouvez cliquer dessus pour les agrandir (content de l'apprendre!)

PS2: Un bonus cadeau (Merci à Narya):

lundi 28 juin 2010

Split Meny Hellkin/Dog Bless you (CKK007)

Meny Hellkin est mort. Ca fait déjà quelques temps. D'ailleurs deux des gaziers se sont déjà reconverti dans la pop sucrée, avec Twin Pricks (cf référence précédente). C'est Samuel Ricciuti, aka Dog bless you qui redonne une dernière chance discographique au groupe en leur faisant partager quelques bandes le temps d'un split cd. C'est surtout un profond respect de Dog bless you pour ses comparses Florian et Geoffroy, dans l'antenne Kito Kat. C'est donc Samuel qui entame cette collaboration. On avait parlé de Komparce recemment, projet dans lequel Dog Bless you représente 50% de la musique. Trois petits morceaux et un remix de Meny Hellkin pour faire élever sa musique dans des contrées encore inexplorées pour cet ancien fan de hip hop, qui bossait dans un collectif et qui a fait évoluer sa musique dans un hip hop abstract de plus en plus quitté de toutes ses vélléités sèches. Dog Bless you prend clairement confiance en lui et transforme sa musique en une entité de plus en plus cosmique, plannante et surtout intrigante. Hier encore est une boucle lunaire, se rapprochant même des travaux de Coil sur moon's milk (leurs quatre saisons à eux, sortis à chaque solstice transformant la moon musik de coil en des drones cosmiques). Même si Samuel n'écoute pas Coil, il a su retirer l'essence de sa musique électronique, en façonnant des morceaux efficaces, triturant les boucles pour en dégager des phases mélodiques et drappant de rythmes les morceaux les plus feutrés. Sur 2052 la musique de Dog Bless you retrouve son aspect plus rêche et plus envolé, avec des claviers qui rencontrent des frondes rythmiques qui cette fois ci rappellent à quel point DBY est un grand fan de l'écurie Warp originelle. Son remix de Meny Hellkin est une destruction en règle de la musique rock hybride du disque, pilonnage qui fait plaisir et détruit la voix de Florian en fond, possiblement issue de d'après les sondages (amputation day, chroniqué dans ces pages). Savant mélange de sonorités planantes et de rythmes hip hop rappelant même le Geoggadi de Boards of canada, la musique de Dog Bless you se drappe en plus d'une production savoureuse et chaleureuse, ronde sur les nappes et plus sèche sur les rythmes. Chaque nouvelle participation de Dog bless you est une avancée et ce projet prend de plus en plus confiance en lui. A suivre donc vu qu'une longue durée est prévue.
Face B: Meny Hellkin pour ce qui est son morceau posthume. Le choix est plus qu'épique avec une reprise du meilleur morceau des Pink floyd: Set the control of the heart of the sun. Un morceau fondateur de toute une frange du psychédélisme, un morceau orientalisant narcotique mais aussi et surtout une apogée d'un groupe et une dernière participation (en gros) d'un Syd Barret qui prèfèra rejoindre les cieux de la folie. Prise de risque maximale dans le choix du morceau, Meny Hellkin se permet le luxe de se réaproprier le feeling originel pour livrer un morceau fleuve de 18 minutes d'une lourdeur prophétique et incantatoire, post punk et tribal, dans une veine Savage Republic. Le morceau se lance sur diverses sonorités psychédéliques aigues et stridentes, à l'image des live des Floyd de cette époque (A saucerful of secrets), pour ensuite laisser grandement place aux percussions et à la lourdeur des riffs. Florian pose une voix décalquée (qui se rapproche étrangement de l'originale, véritable caméléon vocal d'ailleurs ce demi Twin Pricks). Le morceau évolue peu à peu dans des paysages poisseux et doomy, véritable apocalypse qui donne une toute autre couleur au morceau. PAM! Merci. (Chez Kito Kat)

jeudi 24 juin 2010

GODFLESH à la fête des enfers!


L'an dernier, j'avais demandé à JJ, guitariste de feu Golden district, et actuellement en train de laminer sa 6 cordes au sein de DIE DIE DIE, de causer du grand retour de Vision Of Disorder dans ces pages. Il fut excellent dans l'exercice. Cette année, la mission 2010 a été renouvelée, autre groupe, autre mercenaire. Parmis les 72 000 cheveulus qui se sont pressés au hellfest cette année, j'ai sélectionné le meilleur: A. Laffillé. Ce nom te dis quelque chose? J'espère, lecteur, que tu ne fais pas que dépenser ton argent dans ton abonnement internet, mais que parfois tu te payes de saines lectures, comme le magazine avec lequelle nous partageons partiellement une similitude dans le nom. A. Laffillé sait communiquer son enthousiasme pour les groupes qu'il affectionne, parfois trop (Gaza) avec des termes journalistiques pointues (cf."ça lave des culs"). Aussi, si il fallait une seule personne pour conter le come back improbable de Godflesh (due, je le rappel, au départ de Green qui en avait raz le bol du biz et qui n'a pas donné signe de vie pendant presque 10 ans). Ressortez "Streetcleaner", mettez le son à un niveau insoutenable, et délectez vous de la prose de notre invité:

"Entendu que Justin K. Broadrick est aussi génial que casse-couille, que n’importe quel Parigot présent se souvient encore de sa crise de guitare lors du concert avorté de Jesu, à la Loco, que cette reformation de Godflesh dans son élément primal (soit Justin et son vieux pote Ben Green) avait de quoi faire fliper autant qu’enthousiasmer, on se doute qu’aucun amateur du groupe n’était prêt à pardonner quoi que ce soit. Quand Broadrick passe 20 minutes (sur les 40 qui lui sont allouées) à faire des réglages de son, ça commence à doucement s’agacer. Doucement, parce qu’il ne faut pas déconner, même le plus mécontent n’aurait osé lui rentrer dans le lard à cet instant et risquer de définitivement condamner le show. Et peut-être parce que le même mécontent oublie un détail, majeur : une heure plus tôt, après 15 minutes de set des Young Gods, le courant saute. Fin du set, 40 minutes sans électricité. Entendu que pour un concert de Godflesh, on ne peut se permettre d’avoir le son d’un concert de grindcore, le réglage improvisé devient indispensable. 20 minutes donc, puis l’entame, sur « Like Rats », avec un son sale et faible. Carnage, qui ose foutre en l’air l’opener de Streetcleaner ? Réglages, bis. 5 minutes, il en reste 30. « Christbait Rising » sonne, cette fois dans un son massif, un assemblage de nappes sonores étourdissantes. Peu importe les projections qui rament, face à Ben Green et le son de basse titanesque, transporté par l’amas de samples bouillonnant, étourdissant, abrutissant, dangereusement démuni de protections pour mieux laisser cette masse sonore me malmener, gonflé par une set-list affolante (les deux suscités, puis, de mémoire et dans le désordre, « Streetcleaner », « Avalanche Master Song », « Spite », « Weak Flesh », « Tiny Tears » et « Crush My Soul » en final), je suis dans une rare transe. Le chanceux qui aura vu Godflesh en 1991 et blablabla pourra toujours cracher sur cette prestation et rappeler que c’était mieux avant (et encore, certains parmi ceux-ci semblent plutôt surpris d’avoir apprécié une partie du show, si ce n’est l’intégralité). Bravo, il gagne une médaille. Toujours est-il que ce Godflesh là, avec les pépins électriques du jour, avec l’absence de concert depuis une paire d’années (C'est pas plutôt 4 paires d'années?-ndlr.), aura su faire cracher la boîte à rythme, faire écraser la guitare et faire hurler la basse, ou l’inverse. Difficile de bouder son plaisir, surtout s’il s’agit d’un dépucelage. Cette fusion entre rythmiques mécaniques, masses électroniques et amas électriques a de quoi te faire péter les plombs. Ça aurait pu être mieux, ça aurait pu être pire, mais de telles transes, j’en veux bien tous les jours."


'Nuff said. Parait qu'il y'a eu d'autres groupes à ce rassemblement... 'pas au courant.
Merci Mr Laffillé!

ps: La photo est, comme l'an dernier, tirée d'une vidéo tu tube.

ps2: Vous avez intérêt à être content, lecteurs: cette pige nous a couté 5000€, et le mec sur la photo veut des royalties...

mercredi 23 juin 2010

The Narcoleptic Dancers - Not Evident EP

Des fois on te raconte des histoires qui te laissent dubitatif. Imaginez un footballeur néerlandais (en plus c'est pile dans l'air du temps, coupe du monde oblige) talentueux. Un soir il tire son coup et baise une suportrice (on imagine complétement bourré) Paf, il l'engrosse. Le résultat sera une des deux têtes pleine de cheveux sur la pochette, la tête masculine. Le footballeur revient dans son pays plat, le sens du travail accompli, et cette fois ci décide d'épouser la fille du président de son club pro (decidemment il en a des grosses couilles). Encore une fois, il fait preuve de fertilité et nait cette fois ci la tête féminine de la pochette. Ironie du sort, ce footballeur se dégote une tumeur à la jambe et décide donc de réunir toute sa famille se sentant mourir. Il a du y avoir des surpris (sa femme la première lorsqu'elle a du voir débarquer rimbabelle de gamins), mais la rencontre entre les deux dont on a parlé s'est transformé en Narcoleptic dancers. Et plutot bien leur en a pris, au vue de cet ep direct et court. Elle chante et écrit, lui compose et produit (ils ont le sens des taches bien établies ces hollandais). Et leur musique est douce et sucrée, entre folk, electro pop, écrin qui leur permet d'exorciser leur enfance. Un mini quart d'heure pour 5 morceaux et un tube imparable groovy à souhait (Again and again) et une conclusion piano cabaret electro envolée, autant dire que rien n'est à jeter. J'attends juste qu'ils fassent des enfants, et l'histoire serait du coup vraiment fascinante. (Bleep Machine & Capitaine Plouf)

lundi 21 juin 2010

Mayer Hawthorne - A Strange arrangement

C'est comme si le monde avait besoin d'égéries soul, et qu'elles soient rétro. On a recemment eu Amy WineCokeandpillshouse, mais on a oublié qu'elle existait encore. Il y a quelque chose de viscéral dans la musique soul, dans cette musique aux origines profondément noires, sorte de penchant au rock n roll de blanc bec, avec quelques teintes funky, et ces voix souvent aigues, toujours sexuelles et parfois androgynes. La soul est aussi le répertoire numéro un où vont puiser tous les représentants de la scène hip hop, surtout et en majorité du à la justesse rythmique des canons.
C'est dans tout ce fourbis que se situe Mayer Hawthorne, blanc bec fasciné par la black music, la trentaine et une gueule de premier de classe (un peu à la albini, le coté geek en moins). Mayer Hawthorne s'est abreuvé de ces musiques, a grandi avec, vivant à coté de Detroit, et lui même affirme que les meilleurs morceaux de musique viennent de chez lui. C'est fasciné par ces icônes qu'il s'essaie peu à peu à ses propres productions, citant Isaac Hayes (le type que portishead et tricky ont samplé sur leurs tubes respectifs pour ceux qui ne suivent pas) et autres voix. Il n'a que faire sur ce strange arrangement des aspects modernes de la soul, de leur recyclage radio, ou encore des productions qui tabassent/irritent. Mayer Hawthorne garde en tête ces productions feutrés, presque jazzy, sentant la fumée et le bar avec lesquelles il a grandi. Certains parlent même de J Dilla pour ses premières productions, quelques arrangements cuivrés en plus, toujours dans une optique classe et riche. La voix, c'est celle d'un blanc bec qui aurait révé d'être noir, et qui se contente quand même de ses montées aigues ou de ses moments plus graves. Un album court, efficace, pleins de tubes, rallongé artificiellement par quantité de remix et d'instrumentaux de green eyed love. Le meilleur est presque dans les bonus avec ce Love is all right dandy et majeur, mais ne suràsse pas one track mind sans aucune prétention. D'ailleurs le premier etonné à être signé, ça semble être lui même. (stones throw)

lundi 14 juin 2010

Andreya Triana - A town Called Obsolete

Andreya Triana est de retour avec un maxi, cette fois ci pour le Single Town Called A town called obsolete. Voix dans le dernier Bonobo (qui est chiant comme pas permis d'ailleurs), bonobo qui se charge de la basse sur ce morceau, la boucle est bouclée. Andreya Triana possède LA voix. Vous savez comme on en parlait sur le dernier album de Sade. TRiana se ballade aussi dans une ambiance chaleureuse, avec une voix puissante et magnifique, donnant vie au morceau, en l'articulant autour de ce groove de la basse et cette secheresse de la batterie. A town Called obsolete est un réel tube comme on en fait rarement, morceau efficace, court et suffisament évolutif pour fasciner. La voix se fait écho à elle et permet de prendre son envol avec quelques cuivres discrets. Une fois n'est pas coutume, le radio edit ne sert toujours à rien, si ce n'est à enlever un peu du coté chaleureux de la production, en le rendant plus synthétique, et en l'amputant de quelques secondes. Sur le dernier Maxi, Andreya Triana s'encanaillait de Flying Lotus pour remixer son morceau, dans la recherche de la lourdeur et l'experimentation des basses portées par sa voix. Ici, c'est Mount Kimbie et son Dubstep microscopique qui décortique ce morceau, permettant à la voix d'andreya de combattre avec elle (grave contre aigues), clap hands de guise et vision minimale d'un morceau chaleureux. Pour terminer petit cadeau acoustique, qui se fend le luxe d'être aussi rythmé que l'originale. Une voix, une guitare, tout ça live et Andreya porte aux cieux son morceau. Cette voix est surement une des plus belles choses entendues depuis bien longtemps, et vu sa capacité à s'entourer d'artistes variés, ce teaser de l'album ne fait que rendre l'attente plus qu'insupportable. (Ninja Tune)

People Like Us and Wobly - Music for the fire

Vicky Bennnett est People Like Us, une entité axée sur les collages sonores en tous genres et les expérimentations musicales contemporaines, avec des happenings exposés au tate Modern, au centre pompidou ou au Sonar de Barcelone. Wobly est lui aussi un sampleur, qui s'oriente en majorité sur les collages de voix de différentes cultures, même animales. Si les deux gaziers ont bossé avec Matmos par exemple (connu dans l'entourage de Björk), leurs travaux sont plutot orientés vers le sampling irraisonné comme outil de création. Avec une idée en tête, un concept bien étrange d'ailleurs, les multiples samples vocaux, rythmiques ou de musique populaire (style eurovision même) s'imbriquent dans un mouvement qu'est le disque. Le parti pris est humoristique dans le choix des musiques. Voix parlées collées à des nappes kitshouilles succèdent à chants chants disco/eurovision sur des rythmes plus enlevés. Rien ne dure, tout se transforme. Folie sous jacente, Music of the fire présente un des livrets les plus angoissants fréquentés, dans une optique filmesque de série B, voire même de série mielleuses américaines. Même le digipack est décalé, dans une sorte de carton recyclable étrange (jamais vu un disque de cette apparence), où les photos extérieures et intérieures sont des images de personnes dans leur quotidien, dans leur bonheur qui nous semble bien étrange. Les décors marquées et le parti pris d'un humour glauque se ressent aussi dans le choix des samples vocaux, souvent effrayants de la manière dont ils sont collés. On imagine découper des lettres/mots dans un journal pour rédiger une lettre de demande de rançon. Morceaux courts alternent morceaux plus longs, dans une ambiance décadente et hors du temps, rappelant largement les Residents du commercial album pour ses rythmes décalés et faussement pleins de liesse. Music of the fire effraie. IL est l'incarnation de la société moderne, toujours en mouvement, sans aucun point d'attache, complètement dadaiste et faussement maniéré. "Been outdoors lately?" Ca vous ferait du bien peut être. (Illegal Arts) NB: Le Label a une politique ouverte sur ses disques et permet en général de les télécharger contre des dons, pas inédit, mais toujours appréciable. (http://www.peoplelikeus.org/)

dimanche 13 juin 2010

THE LOCUST-Peel Sessions


Sorties de nulle part puisque personne n'en cause sur les sites des intéressés, les Peel Sessions des sauterelles de 2001 se voient édité en vinyle exclusivement alors que le groupe semble être en studio, période inactive d'informations absolu en général. Deux faces expédiées en un temps record, the Locust sont au summum de leur forme en mode spazzcore teigneux et éprouvant sur ce disque. Court, mais évitant l'abdication de l'auditeur, la performance est parfaite, à l'image de l'exécution impeccable et précise de cette impressionante formation. Personnellement, le disque est le témoin de la période que j'apprécie le moins chez le groupe, à savoir l'hystérie sans relâche, préférant les plus récents travaux ou la bande met plus en valeur son étonnant travail sur les claviers et sur les variations de climats. Je me plait a rêver de la sortie, un jour, d'un dvd retraçant les lives des dernières années du quatuor.

vendredi 11 juin 2010

Kaliayev - Solipsism

Si la vie était une journée, si l'on mourrait chaque jour et que l'on renaissait chaque matin, alors la vie serait une lutte constante. Et si c'était le cas? Et si effectivement la vie était une succession de journées harassantes et la nuit était le moment où l'on essayait d'aléger la fardeau du quotidien. Et si lorsque les lumières tombaient, on pouvait enfin essayer de tirer un trait. Alors le matin serait une renaissance, en forme de petite mort. Solipsism est l'histoire d'une journée. Une journée marquée par les changements de lumière. La lumière si positive du soleil serait alors synonyme de renouveau et donc de nouvelles galères. Le disque de Kaliayev, alias Sebastien Boess est une peinture, aussi réussie que son artwork d'ailleurs, où les formes n'ont au fond que peu d'interêt, quand le contenu surpasse le contenant. La musique de Kaliayev est marquée par le poids de la vie, naissant avec le soleil, "where you can see the color of light". L'enfance, matinée de notre vie, onirique et naive, pleines de sonorités de piano jouets, de xylophone et de divers instruments sucrés pour des mélodies pleines de nostalgie. Une musique synthétique, qui évolue au fil du disque vers quelque chose de plus en plus sombre, voyant l'espoir disparaitre au loin. Solipsism est le bilan d'une journée harassante, avec des samples d´écolier (Ces Tableaux vides) où les voix nous le disent : "lui en classe il écoute rien, il est ailleurs". Errant entre une pop aux arrangements fins, une electronica douceureuse, un rock énergique, lorgnant parfois presque dans des contrées dansantes (une version réussie des strokes sur lifestyle!) voire même synth pop, Solipsism est un condensé des musiques dont doit s'abreuver son compositeur/chanteur/interprete/parolier appuyé sur deux pistes par Marielle Martin de Playdoh, voix magnifique aux teintes femme-enfant qui atteint des sommmets sur ce tubesque don't snap me; mais aussi sur The Drowing par le violon du Chapelier fou (et oui, Metz c'est petit). Longue descente vers une nostalgie errante, trouvant la grâce dans l'énergie du désespoir, dans des arrangements parfois divins, dans des mélodies touchantes que ce disque qui se termine avec une force emotionelle hors du commun avec Everyone's Waiting où la voix atteint des sommmets, évoquant même Blonde Redhead. Sebastien Boess nous livre son coeur sur un plateau, exorcise certainement ses démons et tire un trait sur une jounée, les yeux fermés. Au creux du crépuscule, lorsque la nuit fait rage, le moment est idéal pour se remémorer la dureté de ce quotidien, et lorsque l'on se rend compte que même les larmes ne peuvent pas effacer un tableau vide, on prèfére se diriger langoureusement vers un profond sommeil, bercés par notre cécité. Magique, fragile, droit dans le mille: au coeur. (Le kit Corporation). Myspace

Alva Noto & Blixa Bargeld - Ret Marut Handshake

Ce split Cd est essentiel et trés attendu. Cette collaboration est un peu une sorte de carrefour des âges. Alva noto de son coté à la pointe de la musique avant gardiste moderne, notamment avec son label Raster Noton (bretschneider chroniqué dans ces pages, mais aussi NHK, ou ses propres sorties). Sa musique est caractérisée par des click'n´cut, version digitale des glitchs et transforme une musique électronique en un gros monstre arythmique deshumanisé. De l'autre coté de cette hydre à deux têtes, c'est Blixa Bargeld, tête pensante de Einsturzende Neubauten, mais aussi dans les bad seeds aux côtés de Nick Cave. En gros un des façonneurs de la musique expérimentale moderne, et ce dès les années 80 avec un Kollaps joué avec des instruments qui n'en sont pas vraiment, scies électriques et autres gaietés. On se dit que cet enregistrement doit être pour Noto une sorte de luxe, que de bosser avec un des fondateurs du genre, ou un des mecs qui a su repousser les limites de la musique en ouvrant une brêche et en préparant le public à ce qui sera sa propre oeuvre. En quelque sorte, l'élève et le maitre, réunis pour une collaboration. Un disque court, un EP en quelque sorte, avec 5 titres sobres, courts. ANBB est une sorte de coupure dans le quotidien neubautesque de Blixa Bargeld, quotidien ou celui ci expérimentait de plus en plus dans la voie sacrée de leur musique, en laissant de coté les attaques frontales. Les derniers disques de Neubauten (The Jewels chroniqué ici) n'ont plus rien qui mord, mais sont au contraire une sorte de musique pop vaste et sans limites, accueillante et chaleureuse. Alva Noto permet à Bargeld de retourner sur les pistes de ses propres influences, de se recueillir dans le temple même des assauts électronisants voire bruitistes qui ont vu les grandes heures de Neubauten. Il offre à Bargeld un écrin de son qui s'éloigne grandement de ses travaux habituels, plus portés sur l'occupation entière des espaces, là ou normalement ses travaux sont plus minimaux. Le premier assaut de 6 minutes semble tout droit sorti du meilleur album de Neubauten (Halber Mensch) avec une voix shamanique sur divers collages et agressions sonores, tout en restant feutrés et chaleureux. Finalement ANBB est trés cohérent, dans une sorte de version condensée du son Neubauten, avec quelques incursions ambiantes (Bernsteinzimmer qui prouve à lui tout seul que lorsque Noto prend les devants du projets, de belles heures sont encore devant celui ci). On reste assoiffés par ces 18 minutes haletantes et sans aucun répit, fascinantes musicalement, parfois d'une beauté écrasante (que c'est mieux quand il chante en allemand!). Là où la plupart de ces soi disants super collaborations ne sont à l'arrivée que de vulgaires superpositions de talents, Blixa Bargeld et Alva noto partagent complétement une affiche avec respect, et bien que les background dans deux artistes se sentent, ils semblent se fondre dans une entité schizophrène, voulant à la fois repousser les limites du mordant sonore, livrer un écrin accueillant pour une voix magnifique et s'aventurer dans des terrains plus minimalistes. Inatendu, et réussi. ( Raster Noton) Un Myspace.

Necro - DIE!

Jamais réussi à réellement détester Necro, même si jamais il ne m'a réellement emb Vous êtes en train de lire la chronique du nouvel album de Necro: DIE! C'est un peu le type sympa qui articule ses disques autour de quantités de genres soi disant complètement étranger au hip hop, qui se veut horrifique, apocalyptique, prophétique et sauve Vous êtes en train de lire la chronique du nouvel album de Necro: DIE! D'ailleurs il le dit lui même sur la pochette, en se moquant de NAS sur son album hip hop is dead (et il est en droit!). Après ses trips metalleux bas du front, renouveau horrifique de la musique hip hop Vous êtes en train de lire la chronique du nouvel album de Necro: DIE! souvent comme un soufflé. Son flow n'est pas des plus fascinants, dans une veine moderne à la Cypress Hill dernière période, sans la vitesse d'execution de B real (d'ailleurs si quelqu'un s'est payé le dernier Cypress Hill, on l'invite à le chroniquer ici). Mais il y a quelque chose de cool dans sa musique, jamais prise de tête, et sur DIE! il arr Vous êtes en train de lire la chronique du nouvel album de Necro: DIE! avec des morceaux efficaces et variées, pleins de samples divers, allant de Prodigy époque AONO à certains trucs plus poussiéreux (o brother?). Et au fond c'est pour ca que l'on a jamais réussi à détester sa musique, par son coté relax dans la surrenchère sans prise de Vous êtes en train de lire la chronique du nouvel album de Necro: DIE! Et ce dernier album est dans la lignée, pas essentiel, mais pas irritant, et parfois foutrement cool Vous êtes en train de lire la chronique du nouvel album de Necro: DIE! Puis il choppe même un sample à Dre sur Set it. A sa place je tremblerais vu les dollars que le gazier doit emmagasiner. En fait, au lieu de faire du rap, il serait préférable de faire des films de boules.

jeudi 10 juin 2010

$HIT & $HINE- Bass Puppy


$&$ propose sur ce 12" l'aboutissement stylistique que l'on entend depuis Cherry, à savoir un virement quasi total vers une musique électronique, comme cherchant à distancer Todd puisque les deux projets ne cessent de se rapprocher l'un de l'autre. Un zine anglais a décrit Bass Puppy (limité à 500 copies, dépêchez-vous) comme le disque dubstep de l'année, rien que ça, et que chaque album estampillé de la sorte devrait sonner ainsi. Pourtant, n'en déplaise au patron de ces pages qui se fâche si on digresse, Bass Puppy a autant à voir avec le dubstep qu'avec le hip hop mutant de Techno Animal époque Brotherhood of the bomb. La première face propose un morceau accidenté, abîmé, à la rythmique évolutive dans sa monotonie. Pitchée/ dépitchée, le mastodon battement se heurt aux murs de bruits et concasse systématiquement toute forme d'humanité injectée par ses voix, elles aussi distordues. La basse fait son wooble réglementaire, empâté, baignant dans sa graisse molle. De l'autre coté, $&$ explore un peu plus la transe malsaine de la distortion sur un "fuck you folk singers", qui basé sur le même beat mais un poil plus soutenu se veut nettement plus entêtant. Le résultat rappel un autre expert de la distortion analogique, à savoir 2nd Gen sur son exercice de style que fut "musicians are morons" à l'époque de son Irony is, où ce bon vieux Wajid Yaseen maltraitait une guitare blues. Ici, le temps de quelques secondes $&$ malmène un élan folk avant de l'enterrer sur près de 9 minutes. On tend l'oreille pour entendre le fantôme hurler au loin. Shit & Shine à son summum avec ce disque, court mais belliqueux.

mardi 8 juin 2010

Wu Tang Clan - Wu Tang Forever

Wu Tang Forever est le disque mégalomane au possible d'un crew qui n'a plus grand chose à dire en 1997. Tout y est présenté dans la démesure. La campagne de pub virale qui nous présentait ce disque comme le retour du crew le plus important du hip hop, le format en lui même, un double disque fleuve (du presque jamais vu, voire du jamais revu dans le milieu), un artwork complètement autocentré aux couleurs du Wu, nous présentant le shop WU wear, bardé de goodies, de t shirts, de pulls overs comme un catalogue de la Redoute. C'est aussi chacun des 9 gaziers sur une photo catalogue dans un versant du livret, posant de manière inamicale (ils sont méchants les vilains gangsters). Forever est un disque qui n'apporte clairement rien, mais qui est une conclusion démesurée d'une hégémonie des artistes sur le hip hop américain. Après le premier disque sans aucun défauts, et la sortie de quantités d'albums solos, le business plan concocté par RZA arrive a maturité. Voici le disque en forme de réussite de l'entreprise que cherchaient les gaillards depuis le début: la réussite et l'argent. Ils en font trop, du début à la fin. Ce disque est rempli, à ras bord, il nous donne à boire et à manger, et tire un trait sur les velléités initiales du crew. On tire un trait sur les samples de kung fu, sur les productions sales et crépitantes qui puent la marie jeanne. Bienvenue aux grosses productions qui tapent, bienvenue au nouveau hip hop, celui des grosses voitures, celui des productions FM, celui qui tape au lieu de tacher. RZA y va de ses productions sur la quasi totalité du double disque (une habitude). Pourtant, ses productions cognent fort, ne sont plus du tout en retrait, elles sont immédiates et bardées de violons, de chants soul, de tubes même. Sur deux cds, la moitié des morceaux est jetable, et même si certaines chansons sont toujours bonnes, car la qualité des flows est toujours au rendez vous (les 8 sont toujours bons, voire excellents pour Method Man ou GZA et toujours aussi inutile pour U-God). La ou ce disque nous présente le retour des rois, on assiste en fait à la mort de celui ci et au passage de couronne. Forever certes, car le crew a marqué de grandes lettres la musique, mais aussi "and never again" car plus jamais le WU tang n'atteindra les sommets passées en tant qu'entité et ce qui saute aux oreilles c'est le manque de cohérence du tout et le manque d'impact d'un disque qui aurait pu (et du) être historique. Étrangement, certaines bonnes productions sont signées 4th disciple (c'est qui, c'est quoi?), à qui le style sied mieux qu'à RZA finalement. Forever est avant tout une immense déception, loin d'etre mauvais (8 diagrams se suffit à lui tout seul), mais loin aussi d'être le meilleur des mauvais (The W est quand même supérieur). Le Wu tang est mort et ce disque, comme les suivants s'apparentent plus à une vulgaire tentative de nous faire croire à un retour qui ne peut pas et ne doit pas exister, celui d'un groupe qui a eu son moment de magie et qui devra uniquement briller par ses individualités dans le futur.

lundi 7 juin 2010

KING MIDAS SOUND & FUCK BUTTONS- Dans l'herbe, à la villette


Le budget maigrit année après année: y'a deux ans je déboursais fièrement pour 3 soirs du (meilleur?) festival français, l'an dernier on passait à une seule soirée, et là on se pose dans l'herbe pour assister au concert gratuit. L'an prochain? Un report Toi-tube!
King Midas Sound, on en parle depuis les tous débuts ici. Malgré tout, on appréhendait sévèrement, parce que Martin n'a pas extrêmement bonne réputation sur scène. The Bug? "foutage de gueule". Techno Animal? "rien. Un mur de son et c'est tout". Sans parler des anecdotes hallucinantes. On se rend sur place avec l'impression d'aller voir un spectacle médiocre, mais qui ne coûte rien. Et grosse erreur: Martin donne tout dans KMS, les basses monstrueuses dont il est si friand prennent ici toute leur ampleur, enterrant parfois le son timide de ces fréquences sur disque. Robinson se fait moins androgyne vocalement, et assure sereinement ses lignes, plus proches de ces premiers essais avec T.A. que des lignes envoûtantes qui apparaissaient au détour d'un essai chez SoulJazz il y'a déja plus de deux ans. Enfin Hitomi, nouvelle source d'inspiration sans fond pour KMART n'en fait pas trop, legging du cosmos et maquillage vulgaire en prime. Le dub lourd de King Midas Sound devient sur scène plus malsain et poisseux que sur disque, alliant nouveautés, classiques et remixs, pour déboucher sur l'impressionnante conclusion, quasi noise, hypnotique, lourd. Ne reste plus qu'à espérer un passage dans une salle qui pourra rendre justice à la guerre selon Martin.
Derrière, Fuck Buttons semble un peu fade, voir complètement amateur malgré un rendu agréable et efficace. On vend le duo comme un mix d'électronique et de noise/drone, pourtant depuis leur second album, Fuck Buttons ressemble ni plus ni moins qu'a un simple groupe de techno. Leurs nappes de guitare ne sont pas aussi impressionnantes que ce que tout le monde veut bien y entendre, on reste dans le domaine du gentil et de l'agréable. Et le véritable problème du groupe c'est d'être de bien piètres compositeurs: le duo conçoit sa techno comme du mauvais post rock peu habile: tout y est balancé au bout de quelques temps, et les morceaux ne deviennent plus que des boucles répétées. De plus, passé le premier morceau, le groupe s'éternise sur deux/trois morceaux dénués de rythme, et l'impression de flottement se transforme rapidement en impression que le groupe essaie de gagner du temps, ne sachant quoi faire. En somme, ce qui est efficace sur disque devient assez embarassant sur scène. Pourtant, force est de constater qu'avec une somme de défauts assez considérables, la formule Fuck Buttons a du charme. "Sympa".

THE INFESTICONS- Bedford park


Ahahahahaha! J'aurais aimé vous dire du bien de ce disque, et en fait je vais le faire mais de façon bien expéditive: ça sonne plutôt bien, ça groove sec et il semble que la musique de ce groupe aille s'encanailler avec d'autres genres pour un résultat qui, notamment grâce à la voix, se rapprocherait d'un Kravitz inspiré qui aurait écouté les Whitefield Bros et en se passant massivement tous les disques disponibles chez ses potes. Mais voilà, ce disque est un promo, et le visuel offert par le label est tellement crade que je n'épiloguerais pas. Quel tocard, je prête encore attention à "l'objet" en 2010.

Bill Laswell & Scott Style - Dub Meltdown

Imaginer Bill Laswell en attaché case/costard rentrer dans son loft rempli de disques rares reste l'image la plus tordante que j'ai pu lire. Merci collègue. Pourtant, Bill Laswell est avant tout un musicien avant gardiste, touche à tout et la basse son instrument de prédilection. Si les derniers efforts en solo que j'ai pu toucher de lui (le dernier d'ailleurs, sorte de jazz ambiant dans une veine Pan American version basse) ne sont pas géniaux, le bonhomme possède derrière lui un bagage en terme de production, d'arrangement et de composition qui dépasse bien des musiciens. Loin des bassistes héros que l'on veut nous peindre, son instrument est toujours utilisé dans une fin purement musicale avec quantités d'influences funk 9chez praxis par exemple), et non pas branleur éreintant. C'est en compagnie de Style Scott (percussioniste de dub syndicate) qu'il nous livre ce disque de Dub (son nom est assez parlant), pillier de la scène dub moderne, sorte de véritable cross over old school/new school qui portera les germes de toute une scène dite dub électronique qui se transformera par la suite en dubstep. Ici, les basses sont torturées et triturées dans le but d'atteindre la transe, avec des schémas rythmiques largement itératifs qui sont la base de morceau changeants bardés d'effets. Delays de rythmiques, brèves incursions de nappes, voire même de cuivre en fond, les samples sont protéiformes et toujours supplantés par la lourdeur d'avant plan portée par Laswell. Le concept du disque est d'ailleurs fun vu qu'il se veut une version radioactive du dub des ainés, à comprendre une version salie et rampante, moderne et urbaine de ce qu'est originelement une rythmique primaire et primale. Les morceaux sont différents terreaux, parfois groovy parfois lancinant nous emmenant dans des contrées clairement psychédéliques (toujours ce fameux set the control at the heart of the sun des floyd en ligne de mire) mais sont surtout des canons modernes de musique rythmique. La force de ce disque réside dans la façon d'agencer l'aspect purement rythmique de la musique dans une danse enfumée et occidentale. Ce Dub meltdown est un disque central pour la musique dub moderne, et un véritable carrefour qui permettra l'affluence des musiques dites dub, voire de la mode dubstep (même s'il ne faut pas oublier l'influence de Mick Harris et de Meat Beat Manifesto). A l'heure où ou nous bassine en France avec une soi disant scène dub électronique avec les high tone zenzile et brain damage en tête, ou d'autres Tcha K federateur plan, ce disque nous rappelle qu'ils n'ont pas inventé la poudre. Le disque est publié chez Wordsound made in Laswell himself. Essentiel.

A tribe Called Quest - The Low End Theory

Voila un disque de chevet comme on les aime, du genre de ceux qui deviennent rapidement obsédant par leur nature atypique, sorte de synthèse embellie des années précédentes avec une touche bien à lui et un son reconnaissable entre milles. A tribe called Quest sort en 1991 ce petit pavé pas forcément rempli de tubes , ou les samples sont surement moins identifiables (plus de Lou reed, plus de Jimi hendrix ou encore de Stevie Wonder). ATCQ est le penchant clairement jazz du hip hop, avec une production qui sonne en soi café/bar qui sent le cigare, une attitude plus proche des premiers méfaits hip hop, (de la soul par exemple) dans la nonchalance et la coolitude de la musique, tout ça avec un son massif. On songe déjà à la basse qui cogne fort tout au long du disque, groovy à souhait porteuse de beats plus enlevées et qui cognent moins qu'ils ne sont rythmiques. ATCQ aime à sampler ses disques de jazz obscurs, comme du Milt Jackson, pour donner une ambiance plus décalée à son disque, fort d'une homogénéité sans précédents. Une production très ronde, très chaleureuse, qui enveloppe rapidement et confortablement son auditeur (chose rare pour un disque de 1991), sans que les productions soient sales ou sonnent faibles. Le coté festif des débuts de carrière de Q-tip ont même disparu, pour un disque beaucoup plus sobre et posé, bien loin des délires Gangsta que l'on connaitra bientôt, mais dans une optique alternative qui sera la clé de voute de tout ce rap intellectuel récent, voire même du penchant jazzeu de celui ci (kill the vultures?). C'est pourtant ce duo qui remporte les suffrages, avec un rap a la fois musicalement intelligent et novateur, s'encanaillant même d'une contrebasse, mais aussi au niveau des paroles conscientes sans pour autant ennuyer par ses clichés. A low end theory est un pavé hip hop, pierre angulaire du genre qui fait toujours date et qui recentre le duo sur les influences purement jazz.

Method Man - Tical

On avait parlé de ce contrat que RZA avait negocié avec Loud pour permettre aux membres du crew de sortir des disque sur d'autres structures. Tical est la première echappée de Method Man, sur Def jam Recordings. Method Man c'est en bon représentant du crew. Quelques passions qui marquent sa vie, notamment la beuh, mais aussi la beuh, passion qu'il exhibe sur ses photos promos, dans ses paroles, dans les films dans lesquels il joue. Sa deuxième passion, le hip hop et son crew bien entendu. C'est d'ailleurs et encore une fois de notre ami prince Rakeem Aka "The RZA" ou encore "sans toi mes disques seraient quand même carrément moins bons" que s'entoure Method sur Tical. Un gros hommage au crew, qui lui rendait déjà hommage sur leur premier album avec un morceau à son nom (remixé sur ce disque d'ailleurs), pour entamer ce disque. Kung fu hip hop, toujours dans ce souci de faire de la thune, autant dire que les choses ne changent pas d'un gazier à l'autre, dans les apparences tout du moins. Ce qui fappe déjà, c'est ce talent et ce protéiforme qu'a RZA dans ses productions, qui semble se fondre avec le MC dans toutes les productions à son nom (on reparlera du Liquid Swords atypique de GZA). Ici, RZA libère un peu ses productions de leur coté eparpillé qui allait si bien au premier disque du Wu tang. Les morceaux sont plus centrés sur les beats, et leur accolage de divers samples (on a même droit à l'hymne de la coupe du monde 98, made by Gloria Gaynor au détour d'un tube). RZA propose une production plus punchy et plus cognante pour un MC atypique. Method man s'il n'a pas le flow le plus passionant du crew est quand même celui qui rappe avec un flow reconaissable entre milles. Voix eraillée, qui racle dans les graves et sent encore la fumée de blunt dans la gorge à chacune de ses intonations mais aussi condescendance voire tristesse sont marques de fabriques du gazier. Il s'entoure de quelques uns de ses potes, d'abord de Raekwon, puis RZA et inspectah deck qui aparaissent sur un Mr sandman explosif (agressif, comme à chaque apparition d'inspectah deck). Method Man est un peu le complément parfait à Ol´dirty bastard, version grave d'une voix presque soul, et délires vocaux assez fous et inédits. Une remarque quant à cette version là, réedition de def jam, elle nous offre quelques remix/bonus, notamment un remix de Bring the pain par prodigy (le groupe anglais de Liam Howlett) aux sonorités Jungle apocalyptiques avec cuivres de rigueur sur Method qui pète un plomb tout en restant groovy. Du coup on en vient à penser à des morceaux ravageur types Diesel Power avec tout le crew réuni dans une version saignée du Wu tang. Tical reste surement le disque le plus recommandable de Method (ses suites respectives n'ont pas la verve et la qualité sur la durée d'un disque, ni son blackout avec redman, qui reste quand meme d'une bonne qualité).

vendredi 4 juin 2010

ERIC B & RAKIM- Follow the leader


1988. Ce disque, avec son grand frêre Paid In full, fait partie des albums les plus importants de l'histoire du Hip Hop. Ni plus ni moins. Avec sa pochette repoussante, le duo offre un deuxième album à mille lieux de la médiocrité affiché dans le visuel. Eric B (Barrier) est un scratcheur habile quoique peu délicat (je scratch jusqu'à avoir un copeau) et comme Public Enemy (fear of black planet), De La Soul (3 feet High & risiing) et Beastie Boys (Paul's boutique) à la même époque, c'est accompagné de Rakim qu'il définit, ni plus ni moins ce que sera le hip hop jusqu'à aujourd'hui encore. Comme P.E. Eric B tisse une toile de fond complexe, mélant sample de Funk (il fut un des premiers à sampler massivement des disques de Funk - ce qui va, contre toute attente, largement diminuer la dose d'expérimentation dans le hip hop- et notamment James Brown) et bruits en tout genre, crissements rock et sonorité urbaines. Mais l'atout qui fait la magie de l'équation est sans aucun doute Rakim. William Michael Griffin Jr., convertit à l'Islam à 16 ans devient Rakim Allah. Ce qu'il apporte au Hip Hop est considérable: son flow est extrêmement préci, tranchant, et son écriture est perçu comme brillante. Il mutliplie les figures de styles, les difficultés stylistique, rompant les rhymes, important de nombreuses métaphores etc... Il sait aussi mettre en valeur son absence en laissant parfois Barrier seul au commande, et croisant ainsi morceaux "classiques" et instrumentaux. Salué par la critique, le duo exécute 2 albums impeccables, cultes, qui connaitront 2 suites moins remarquables. L'impact d' Eric B & Rakim est colossal. La bande d e zach De La Rocha reprendra Microphone fiend; un groupe de Bakersfield leur empruntera le nom de leur album, Tricky ne cesse de parler de Rakim comme du "king" et le présente comme sa principale influence, Autechre évite rarement d'inclure un ou plusieurs morceaux du duo lorsqu'ils font un DJ set. Deux choses à faire: écouter, et comprendre. Et vite.

JUNGLE BROTHERS- JBeez with the remedy


Je suis un peu le genre de gars qui adorent entendre, lire, voir les histoires qui se cachent derrière les disques. Et les meilleurs disques ont tous une histoire. J'ai parfois l'impression que quand un groupe rentre en studio, y reste 4 jours en louant un hôtel à coté, qu'il ne se passe rien, l'album n'a pas la fibre qui peut se dégager d'un enregistrement plus riche, plus complexe. Ca c'est pour l'affectif, on va dire. Pour le factuel, ce disque a non seulement une histoire, mais en plus d'être méconnu, il est exceptionnel.

A la fin des années 80, les Jungle Brothers sont un groupe cool, appartenant à l'équivalent du flower power de la boite à rythme et de la MK2, puisque membre de la Native Tongue avec De La Soul et A tribe Called Quest. Va savoir ce qui leur prend, les années 90 leur montrent la necessité de changement, et pour cela, les JBEEZ vont intégrer parmis les plus singuliers B-BOY des temps modernes: Torture, Colin Julius Bobb de son vrai nom. L'histoire veut que le groupe voyait en Torture le parfait représentant de ce que voulait entendre la jeunesse d'alors dans le hip hop. Le groupe fraichement étendu se retrouve à faire des voix sur un album de Material, projet de Bill Laswell, alors expérimentant les déclinaisons dub sous toutes ses formes (le premier Painkiller ne tarde pas) et surtout connu pour avoir assurer la ligne de basse de Rock It d'Herbie Hankock à l'époque. Suite a cette collaboration, Laswell se prend au jeux et s'investit dans l'enregistrement de ce qui devait alors devenir le "nouvel" album des Jungle Brothers.

Autre point de l'histoire: la légende raconte que Laswell laisse le groupe trainer à sa guise dans son appartement New Yorkais, même en son absence. Il laisse à disposition sa collection de disques; si bien qu'un soir, rentrant du boulot (on imagine Laswell avec son attaché-case jeter sa veste sur le canapé "chérie j'suis rentré!") il découvre dans son salon le jeune Torture, seul, en train de scratcher comme un goret sur un disque de Stockhausen tout en posant son flow par dessus le résultat. Laswell (étonnamment) ne lui botta pas son cul mais resta dans son coin, observant le très jeune bonhomme. Ce gout de l'étrange et de l'éclatement des frontières donnera alors au disque son fil rouge. De plus, Torture n'est pas exactement le genre de "jeune" lambda: SDF la plupart du temps, il se caractérise rapidement par une consommation de stupéfiants défiant toute concurrence.

Au bout de quelques temps, la fine équipe se retrouve avec un album fini, qu'ils s'empressent d'aller présenter au label... qui devant le résultat, refuse tout net de le sortir et renvoi le groupe en studio pour enregistrer un album plus "native tongue" et surtout plus commercialisable (ils sont chez Warner). Crazy Wisdom Masters est donc totalement jeté, à deux exceptions près puisque le groupe retourne en studio, sans Laswell, et ne sauve que deux plages de CWM pour JBeez with the remedy- à savoir Spitting wicked randomness et For the headz at company Z. L'album proposé, et cette fois ci accepté par Warner semble totalement vidé de la sève noire qu'avait injecté Laswell et Torture, ne gardant que de brèves effluves. Le morceau d'ouverture laisse (il me semble) pour la seul fois de l'album libre expression à Torture, qui ne s'époumonne donc que sur un seul morceau. Sa participation au produit final reste très énigmatique. Avec l'aide de Bob Power, les JBeez se freinent eux-même, se limitent, pour un album qui n'en est pas moins réussi. Laissant parfois les instrumentales faire leur propre vie, en roue libre, la musique de l'album réussi à garder l'auditeur actuel intéressé par ce produit sévèrement amputé. La production est, comme d'habitude chez les beat maker de NY de l'époque, massive, et répond très justement à ce que les camarades d' ATCQ sont en train de mettre au point de leur coté. En fin d'album, demeure donc les deux cadavres abandonnés par leur mère: on se doute que plutôt dans l'album, des passages du premier enregistrement ont vécu (notamment sur les intros/outros) mais seulement sur deux plages s'expriment ce qui fut la première idée de ce disque. Les voix se retrouvent maltraité au milieu de sonorités issu de rien, se percutent contre des répétitions vicieuses, et les reverbérations de batterie essayent de surnager au milieu de la marre d'infra-basses poisseuses. Troublant. La fin de l'album devient une sorte de cauchemar auditif confortable.

L'album, même approuvé par Warner n'en demeure pas moins une piètre réussite commercial, les Jungle Brothers se faisant relativement discret suite à cela (bien qu'encore en activité il semblerait). Ayant tourné sans conviction pour ce troisième album, et ne refaisant parler d'eux qu'a l'occasion de leur album produit par Gifford (Props) le groupe reste surtout connu pour ses glorieux premiers faits d'armes. Mais si Histoire il y'a en amont, il y'a aussi une suite: Skiz Fernando, alors en train de monter Wordsound, entend chez son ami Laswell (qui lui prêta l'argent necessaire pour presser le premier disque de son label) une démo de Torture en train de rapper. Curieux, Fernando demande à Laswell le contact du jeune homme pour le signer sur son label. Fernando, journaliste à ses heures (pour Vibe, Rolling stones...) traite du cas JBEEZ dans Vibe et ne ratera pas l'occasion d'éditer une version amoindrie de CWM sur un 10 pouces quelques années plus tard. Par la même, il signe Torture et lui fait faire quelques morceaux avant que celui-ci décide de changer de nom. Il sortira 2 ans plus tard son premier album, Loaded with power, sous le nom de Sensational.

Raekwon - Only built 4 Cuban Linx

Autant le dire de suite, cette première échappée de Raekwon (on l'avait dit sur la chronique du premier Wu tang, les membres sont à partir de ce disque des électrons libres sortant quantités d'albums solos) est la meilleure du gazier, et une des toutes meilleures du Wu tang. Si l'album est crédité au blaze de Raekwon, il est en fait une collaboration cachée avec Ghostface Killah (présent sur quasiment tous les titres de l'album) sous un pseudonyme. En fait, tous les guests portent un pseudo sur ce disque, qui se veut conceptuellement un disque de mafioso, dans la tradition scarface and co. D'ailleurs cette fascination pour ce film (qui m'a toujours paru surestimé) est vite devenue une rengaine dans le monde du hip hop nous servant à toutes les sauces leur fascination pour ce personnage self made man finissant bourré de coke et mégalo. Pas étonnant que l'album présente quantité de bruits de sniff tout le long (sic) pour nous raviver cette ambiance . Là ou les samples cinématographiques sont plus bienvenues ce sont sur les films kung fu (ben oui, quand même), notamment l'intro. L'album est frais, et encore une fois monsieur "mes productions sont toujours magnifiques, un peu sales et crépitent" RZA est aux manettes, pour agrémenter cet album fleuve, enchainant tubes et références. On pense notamment à ce remix de Can it be all so simple qui fait office d'hommage/référence au crew. Raekwon y va de sa patte, de son flow crade, parfois nostalgique, et se sert de quantités du featuring pour rehausser sa voix et lui donner de nouvelles intonations. L'apparition de Method Man sur Ice Cream est d'une justesse folle, apportant le morceau à des sommets de bravoure. On remarque aussi Nas Escobar (resic pour le pseudo) présent sur Verbal Intercourse. Autre guest remarqué, inspectah deck (oui, ce type me fascine et je répète est complètement mésestimé) en montant d'un cran le degré de violence des flows. Même si cet album est signé Raekwon, il est probablement un des disques les plus touffus du crew, avec pléthore d'invités, un plaisir ressenti et des productions toutes léchées, qui se termine sur un WU-Gambinos des familles, rejoint par tous les potes, et un heaven and hell sentant l'herbe et le sexe. Si le concept de l'album sera repompé sur le part II (chroniqué dans ces pages, et qui m'aura donné une furieuse envie de me repencher sur celui ci), c'est surtout par nostalgie et par l'incapacité de Raekwon à surpasser ce premier disque ou le trip gangsta mafiosi (encore une fois IAM les admire sur toute la ligne) et les différents égotrips coulent avec un équilibre à tout épreuve. Indispensable.

jeudi 3 juin 2010

SCORN-Greetings from Birmingham


On a eu beau les montrer du doigt, en désigner plusieurs (Wordsound, Basic Channel, Kevin Martin, Jack Dangers...), ils avaient tout compris avant tout le monde. Mick Harris n'est probablement pas un mec qui roule sur l'or, loin de là même. Le mec va à la pêche, pique des colères noires quand un truc lui plait pas, n'a pas de studio à lui, mai un bout d'étagère dédié dans son salon. Pourtant, il y'en a aujourd'hui des DJ dubstep qui se font des organes en massif, certifiés 18 carats. Et pourtant, désarmant de génie, tout est posé là, dans un disque vaguement boudé qui date d'il y'a déja 10 ans. Mick Harris est une légende qui ne jouira financièrement probablement jamais de son talent, de son esprit visionnaire.

Nas - Illmatic

Nasir bin Olu Dara Jones, à croire que la majorité des Mc se nomment Jones, d'ou l'intérêt pour eux de prendre un blaze, est aussi New Yorkais. Il est aussi du queensbridge, quartier de Mobb Deep (d'ou la continuité des articles balancés). Issu d'une famille de musiciens, il était destiné à jouer de la trompette avant que finalement son corps en décide autrement. Illmatic est un de ces disques fondateurs du hip hop, qui arrive en pleine effervescence et qui en une durée réduite (moins de 40 minutes) livre une quintessence de ce que fera le style de Nas, et surtout son SEUL et unique disque valable. Illmatic c'est d'abord une armada de producteurs maintenant cultes, on pense à Q-tip de A tribe called quest, Large Profesor (oui, encore lui), DJ Premier ou encore Pete Rock. Il en résulte (comme chez Mobb Deep d'ailleurs) des beats secs, en forme de coups sourds, mais réhaussés par des samples jazzy saupoudrés qui accentuent la musicalité de l'oeuvre, piano, cordes, cuivres et se posent en contre pied directs à l'aridité des beats. Musicalement donc, Nas pose sa patte et grandit ses boucles sonores. Son flow, lui est presque condescendant sur ce disque, nous racontant quantités d'histoires avec un impact sur les mots et une dextérité vocale qui rendent la musique humaine et vivante. Nas a des talents indéniables de conteurs sur ce Illmatic et son flow se fait posé, et n'abuse jamais d'une technique ou d'une vitesse pour donner plus de poids aux mots et à son insistance. Queensbridge oblige, le sens des paroles est ghetto, et ce parolier de génie nous emmène lui aussi dans les bas fonds de ce quartier de New York, avec une propension à rester sobre et calme. Nas est une sorte de petit gamin teigneux sur ce Illmatic, renfrogné et détenteurs de vérités. Si l'album en lui même est plutôt court, la durée accentue le coté sans fautes du disques, jamais ennuyeux et la portée de ses morceaux en 1994 sera immense. D'abord il permettra à la scène de Queensbridge de ne plus rester si confidentielle, mais découvrira quantités de talents et créera des vocations (Clipse par exemple). Illmatic est un disque pivot dans cette scène hip hop new yorkaise, le penchant musical du hip hop, fin, jazzy, avec une production chaude et chatoyante. C'est aussi un disque qui explosa dans les charts, et arriva pile au moment de la reprise commerciale du genre, ce qui signa un arrêt de mort pour le jeune MC. Dès son album suivant "It was written" l'inspiration fait largement défaut, sur un disque long, pas forcément jetable, mais ou la tentation du tube, des voix féminines soulful, Lauryn Hill au détour de Silent Murder cramera le MC et l'éloignera de cette production initiale, one shot de génie au final, sur lequel il tentera toute sa carrière de revenir (le risible stillmatic). Lorsque qu'il affirme sur un récent album "Hip hop is dead", il en est lui même son fossoyeur, et Illmatic ce qu'il emportera dans sa tombe, comme un fantastique leg à la musique.

mercredi 2 juin 2010

Mobb Deep - The Infamous

Il est intéressant de contrebalancer le Wu Tang avec Mobb Deep. Là ou les uns vont se baser sur un certain humour pour relater des faits et une certaine légèreté des instruments, voire une folie instrumentale pour relater des évènements pas toujours très cool, Mobb Deep va au contraire s'insinuer dans ce qui sera le hip hop coté obscur de la force.
Mobb Deep c'était surtout à leurs débuts deux ados passionnés de rap (Havoc et Prodigy), venant aussi de New York, plus précisément de queensbridge et qui avaient d'entrée cette volonté de se démarquer de leurs ainés et influences par la violence et l'aspect uppercut de leur musique et de leur propos. Mobb Deep participa à cette effervescence New Yorkaise, avec des travaux accompagnés de Large Professor par exemple, à qui l'on doit aussi une grande partie de la production de Illmatic de Nas (un des pilliers hip hop jamais égalé par le même artiste, on en reparlera). Après quelques galères, le groupe signe sur Loud (tiens tiens) et nous livrent ce Infamous. Si Havoc et Prodigy se distinguent directement de cette scène, c'est par la radicalité de leur musique, sans aucune concession, lourde et sombre, appuyant des textes tout aussi désillusionnés. La musique sur ce Infamous est une sorte de camisole de force qui serre et éreinte, à base de coups sourds et de samples disséminés ci et là parcimonieusement. Car oui, la musique de Mobb Deep est bien loin de tous ces délires Kung fu et sabres, plus proche de la rue qui l'a vue grandir, proche des pavés et de la sècheresse tourmentée de leur quotidien. The Infamous c'est l'histoire de deux types forcés à jouer les durs pour survivre, et qui ont l'occasion de parler de ce quotidien peu reluisant, qui nous font partager sa puanteur. Deux tubes radio :Survival of the fittest et shook ones part II (pour l'anecdote la "part I" était passée inaperçue lors de sa première production) qui s'extraient difficilement de cet amas de crasse homogène. C'est aussi avec Hell on earth (chroniqué dans ces pages aussi, vous avez qu'à scroller coté droit) les deux albums qui forment un diptyque sans fautes, rageur pour l'autre et sans espoir pour celui ci, ankylosé dans sa noirceur. Ces deux témoignages sont aussi les derniers valables pour les productions d'havoc et la musique de Mobb Deep, qui s'affaissera comme un flan sur un murda Muzik bien plus cool et estivant, quittant de tous ses attraits la musique du duo et qui verra les deux gaillards en proie à quantités de questionnements les empêchant d'avancer et s'enlisant dans des frasques assourdissants de ridicule (Jay Z qui ridiculise Prodigy en le faisant passer pour une petite tanche de danseur, en gros). C'est donc là que se situe le témoignage du talent des deux gaillards, du jusqu'au boutisme de leur musique, de la sècheresse de leurs beats et de leurs samples. Le reste n'est anecdotique, voire putassier (mais surement pas assez car toujours boudé du grand nombre, comme si le duo était maudit), et verra une collaboration avec 50 cent (sic). EN solo, rien d'émoustillant, avec Prodigy qui livre ironiquement sa meilleure prestation depuis Murda Muzik sur Return of the mac, mais qui finalement se retrouve en taule pour port d'armes. Triste déclin aux vues de disques cultes comme ceux ci.

Wu Tang Clan - Enter the Wu tang (36 Chambers)

Revenir sur quelques disques de hip hop sans jamais avoir touché mot sur celui ci parait être une hérésie. S'il fait partie des disques qui font l'unanimité, aussi bien chez les vendeurs de rêves à chaines, que chez les amateurs d'un soi disant gangsta rap, mais aussi chez les fans de hip hop ou de musique en général, c'est surement que quelque chose de fédérateur se cache derrière. L'histoire du Wu Tang d'abord a quelque chose de fascinant. Les 9 gaziers (rejoints par d'autres potes à l'occasion) ressemblent à une association de malfaiteurs, avec pour but (avoué) de faire de l'argent, du business dans une sorte de plan quinquennal à faire pâlir nos amis les businessmen. La première pièce de ce plan, c'est l'ami RZA qui la fixe avec ce contrat avec Loud qui permet à tous les membres du crew d'avoir une liberté nette pour sortie des albums solos en dehors. Ce point est crucial car si ce disque est la pièce de base, le pilier qui donnera naissance à quantités d'électrons libres, ces électrons libres deviendront pour la plupart des disques plus que marquants du hip hop. On pense au Liquid Swords de GZA, au Return to the 36th chambers de Ol' Dirty Bastard, Only built for cuban Linx de Raekwon, Tical de Method Man, Iron Man de Ghostface KIllah ou encore Inspectah Deck avec Uncontrolled Substance. L'histoire est lancée avec les trois fondateurs : GZA et RZA et Ol'dirty bastard. Le Wu tang est une entité pleine de référence, fan de Kung fu et des films s'en inspirant, montant le hip hop sur un vrai mode de vie façon comic book (leur nom est issu d'un film Shaolin Vs Wu tang), façon de traiter les thématiques qui inspirera jim Jarmusch sur son ghost dog (dont RZa fera lui même la BO), dans une sorte d'ermite ne tuant que de manière éthique, sorte de samourai moderne.
Ce premier Wu tang est un passage à tabac hip hop, mettant en exergue quantités de samples divers, génie créatif dépoussiérant quantités de disques de soul, voire même de rock (les rolling stones), de jazz (thelonious Monk) pour une cohésion finale assez folle et des morceaux fleuves ne s'arrétant jamais à un vulgaire beat accolé sur deux trois flows. C'est aussi une production géniale, avec un rendu sale et enfumé, comme si toute l'herbe qui a du être le quotidien lors du mastering de ce disque était encore incrustée dans le studio et que la fumée s'était incrustée dans le mix final. Le rendu sonne old school et limite crasseux, et prend une ampleur assez folle à haut volume (cette phrase peut paraitre niaise, dans le sens qu'en général les disques ne s'écoutent pas en sourdine, mais assertion qui prend encore une autre dimension pour ce disque ou les flows semblent supplanter la production et la richesse des sons). Enter the Wu tang est un combat à l'épée, un jeu stratégique ou l'importance des échecs est mise en exergue, ou l'agencement des sons et des phrases musicales n'a d'égal que les passages au micro flamboyants. Parlons en de ces passages de micro. EN effet, pour coordonner tous les lurons, se dégage un réel feeling de groupe, ou chacun est à sa place et le seul égo trip est à l'honneur de l'équipe, avec des interludes nous rappelant qui est qui, dans une ambiance plutôt fun. Pas évident en plus de réunir autant de personnalités et de flows différents, comme si chacun avait son école. Certains sublimeront des couplets, notamment inspectah deck trop mésestimé qui possède un des tous meilleurs flows du crew, un ol dirty bastard allumé et cramé, ou un method man d'une rare tristesse (qui a d'ailleurs SON morceau). RZA à la production, autant dire le monsieur "j'ai les clés de la barraque" livre des instrus détonantes et surtout une leçon de savoir faire qui inspirera quantités de producteurs et lancera des vocations (l'école du micro d'argent d'IAM par exemple n'est il pas un hommage à ce disque, à ce clan?).
Enter the Wu tang est clairement un disque qui fait date, intelligent et qui ratisse plus large que ce qu'il n'y parait. C'est aussi et surtout un disque qui restera inégalé par le crew en entier, le seul ou celui ci semble vraiment au complet, et ce n'est ni Forever, ni The WU (quand même pas horrible, mais loin de cette alchimie complète), ni Iron flags, ni 8 diagrams qui l'égaleront et il vaudra mieux chercher cette joie et cette richesse dans les albums solos cités au dessus.

mardi 1 juin 2010

MADLIB- Medicine show #5: The History of The Loop Digga


Madlib est avant tout un créateur sur-prolifique, qui expliquait récemment dans une vidéo promo que seulement 30% de ses productions finissaient sur disque. Hallucinant au vue du rythme de ses sorties, mais pas tant que ça quand on considère qu'il a aussi tendance a parfois ne superposer que deux samples en boucles qu'il laisse tourner sur un temps assez restreint pour ne pas que l'esbrouffe du breakbeat old school de flemmard ne soit trop visible. Bref, bien qu'indéniablement doué, Madlib n'est jamais a l'abri de faire dans le médiocre un peu facile (aujourd'hui pallier par un éclectisme singulier, conférant à son hip hop des touches de reggae, de psyché, de soul poisseuse...) . Toujours est-il que si sa carrière s'est surtout envolé dans les années 2000, Madlib faisait déja, discrètement, du son dans les années 90. Soit de manière officiel, avec son groupe Lootpack, soit de manière plus confidentielle. C'est ce que ce 5ème volume nous propose de découvrir en compilant plusieurs productions très personnelles de Jackson, réalisées entre 1990 et 2000, et qui ont soit finies totalement oubliées, soit réutilisées plus tard sur d'autres projets. Non dénuée d'intérêts, cette compilation du "bon petit hip hop indé" se goûte avec plaisirs: Madlib ne fait jamais des beats trop simples, ne sample pas les mêmes disques que tout le monde, et évite ainsi de donner l'impression d'avoir piller les mêmes disques de funk que tous les producteurs contemporains ont sucé jusqu'a la moelle. Egalement basé sur des éditions courtes, le disques, pratiquement totalement instrumental, n'a pas le temps de fatiguer son auditoire par un manque d'évènements. De tranche bleue, le visuel ici présenté est encore très intéressant: un comic book bête et méchant (un mec se venge après la mort de sa copine) de Marra est encerclé de pubs pour des godes, du téléphone rose etc... Un des volumes les plus recommandable de la série.

ps: A l'instar du premier et du troisième volume, il existe une édition vinyle, sérigraphiée, et comportant des morceaux supplémentaire.

MADLIB- Medicine show #4: 420 Chalice All Stars : All Jamaican Sounds


Quatrième livraison. J'ai l'impression qu'après des volumes un peu bouche trou histoire d'honorer le pari, Jackson s'est forcé à sortir un disque impliquant un peu plus son public. Un mix de reggae, de dub, et de dancehall jamaïcain, mélant classiques et raretés. De couleur verte, ce volume est, pour le moment, un des meilleurs-à mon sens. En recadrant un peu son sujet, et en évitant de disperser son intention, le mix gagne en cohérence. Ensuite, le son Madlib fait ici honneur aux productions massives de dub et affiliés. Les basses sont énormes, enfoncent les craquements de ces 7 pouces exhumés de l'importante collection de disque du monsieur - on parle de 4 tonnes de disques. Ce mix me conforte également dans l'idée que le reggae est surtout viable au format single/maxi/ep/mini. Je trouve ce genre de compilation passionantes (au même titre que certaines compilation Trojan et Soul Jazz sur le même sujet) là où je peine à m'interesser à un album complet d'un seul artiste. Passé ces considérations personnelles, le livret se propose de faire un point sur le "comment se procurer de la Marijuana en Californie". Entre bonnes recommandations ("Vous avez mal au dos? Vous pouvez obtenir une ordonnance pour de la Marijuana, nous sommes tous malade à notre échelle") et adresses de tous les distributeurs de la côte ouest, ce volume 4 propose tout simplement de passer un très bon moment, sur tous les domaines. Je m'étonne encore que Stones Throw n'ait pas pensé à inclure un livret parfumé aux effluves de cannabis...

MADLIB- Medicine show #2: Flight to Brazil


Deuxième proposition du périple de l'année pour Mr Jackson Jr. Cette fois, Madlib se fait un pur plaisir de feignasse certifié: enquiller des disques de musique Brésilienne. Entre hymnes repris dans des pubs pour du savon et des étrangetés singulière, Madlib sort ce disque un peu pour tuer le temps, sans grande conviction. Et en fond, ça se passe tranquilement, quoiqu'un peu long. Clairement pas le meilleur volume, à tous les niveaux. Tranche rouge, visuel minimal, mais pochette plutôt intéressante qui détourne une représentation de l'évangélisation du Brésil.