mardi 15 avril 2008

FOOD FOR ANIMALS- belly



La musique contemporaine à subit de nombreux changements ces dernières décénnies. Une des transformations majeurs de cette époque est le décloisonnement progressif des différentes écoles, que les artistes influents (mais souvent discrets) se sont fait un plaisir d'abbatre notes par notes, mesures après mesures. L'avènement du sampler, l'accès au home studio ont décrassés les chapelles et préparent de nouveaux enfants. Les fusions ont eu lieu et ne cessent de se dévellopper, bien souvent dans des périodes qui semblent creuses. C'est le cas de ce nouveau food for animals: Les musiques se nourrissent les unes des autres ( on reparlera d'un trio inconnu répondant au nom de portishead) et food for animals pointe le bout de son nez à une époque ou dälek, clouddead ou kill the vultures semblent deja avoir fait le gros du travail. Pourtant, a l'écoute de belly, deuxième attaque du combo américain on est très loin de tout ca. Les mecs de FFA ont grandis avec en background culturel la scène hardcore de washington DC ( dischord...) et ont finalement orientés leurs choix vers abbleton live plutot que vers gibson. La formation à alors intégré les principaux éléments de la musique electronique la plus exigeante pour la faire malaxer dans un hip hop qui aurait oublié comment on sample un disque de soul ou de funk. Bien leur en a pris car de toute évidence food for animals sait allier à la perfection beats habils et textures soignées. Le punk dans tout ca ? Si ce n'est dans l'attitude il persiste peut-être dans le discours extra musical de ces braves hommes qui conseillent de voler les logiciels de musique plutot que de les payer, une (in)honnêteté tout a leur honneur. FFA tisse donc tranquilement un ensemble de morceaux à l'epaisseur sonique remarquable ou chaque détails, bleep et coup rythmique viennent rajouter à la luxuriance glacée de leur musique entièrement digitale.Dans l'absolu, la présence d'un tel groupe au sein du label warp n'aurait étonné personne. A l'inverse, la difficulté pour se procurer leur disque est finalement en adéquation avec l'ambition d'un tel groupe.
labwaste se considèrent eux-même comme les "autechre noirs". Food for animals se considèrent ils comme les labwaste blancs ?

TORCHE-Meanderthal



Parfois, il arrive que des séries de formations soient plus interessantes que le groupe dont elles sont issus. On pourrait en citer quelques uns mais on va éviter le débat-quoique, soyons sérieux, at the drive in qui se reforme, ca serait totalement ubuesque. Toujours est-il que si Floor était un groupe particulièrement bon, Torche en est une forme renouvellé particulièrement réussie. Après un premier album au son timide ( par rapport a leurs prestations live qui elles, sont tout simplement assourdissantes) ils remettaient le couvert sur un mini album nommé in return et qui au dela d'une illustration intra pochette absolument laide n'affichait que des bons points, à commencer par le son de la galette. Aujourd'hui ils reviennent avec meanderthal, suite de leur voyage sonique. La recette torche est simple et pourtant incroyablement novatrice et efficace: ils mélangent allègrement un doom stoner d'une lourdeur incomparable à des chants pop en voix claires. Il se dégage de la torchante chimie un sentiment permanent d'écrasante clarté, d'une limpidité marécageuse: les mecs viennent tout droit de floride, reste un bout d'everglades dans le bois qu'ils envoient par tonnes à travers les enceintes. La formule touche parfois les plans qui sentent un peu la vaseline ( le propre de la pop me direz vous?) mais qui s'alternent à des plans plus typiques lourds. Couplé a un visuel soigné, torche se pose de toute facon loin au dessus de toute concurence. A l'heure ou les bacs des disquaires sont envahis de groupes clones dans le genre rock lourd et deviant, le quartet floridien supplante ses pairs en jouant avec une certaine fraicheur en hors catégorie.

dimanche 13 avril 2008

Neil Young - Chrome Dreams II

L'an dernier sortait le nouveau disque du loner, la suite d'un album jamais sorti: Chrome Dreams, retour sur la sortie du personnage le plus marquant de l'histoire du rock.
D'ailleurs, beaucoup ne l'admettent pas. Ils pensent que Young resuce la même formule usée depuis des années, avec des albums qui ne décollent plus depuis sa période faste du début des années 70. Déjà, ça serait oublier Arc, ce manifeste de musique noise, ou Deadman, ce drone complétement rachitique dans la forme. Et de deux, il est facile de critiquer un vieux de répéter les mêmes schémas en sachant que 80% de la scéne métal essaye de pondre des riffs aussi interessants que le faisait Black Sabbath. Puis finalement il n'y a rien a justifier, que ceux qui n'aiment pas Neil Young ne l'écoutent pas car de toute façon ils ne sauront et ne voudront pas apprécier ces complaintes de l'homme libre, et ceux qui l'aiment le venereront. La dernière personne qui cherche à se justifier est bien l'auteur lui même, qui compose avec cet insatiable besoin de jouer, d'exprimer ses sentiments, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et tout ce qu'on trouve dans cet album est d'une beauté imparable, pleine d'espoir, de mélancolie romancée, pas surjouée pour un sou. neil Young se livre de bout en bout, des parts d'histoire, des moments de vie. Au niveau stylistique il ne s'impose plus aucune barrière. Certes il n'inventera plus rien, entre les ballades typées Harvest (beautiful bluebird), le son plus rêche de Rust never sleeps (spirit road) et l'espoir naif de after the goldrush, ou la sobriété réaliste de sleeps with angels. Mais il s'en moque, et nous asséne avec classe des morceaux tout aussi efficaces les uns que les autres, avec un masterpiece de 18 minutes (ordinary people) ou s'entremêlent passages plus rêches et optimisme candide.
Et lorsqu'il regarde le chemin parcouru (The way), les choeurs d'enfants appuient cette candeur et cet apaisement. Et plus sincère c'est, plus beau ça se termine. A aucun moment ne guette l'ennui et depuis Sleeps with angels le loner ne nous avait jamais autant gâté. On en redemande.
[Macho)))]

samedi 12 avril 2008

Envy - Abyssal (EP)

Tout a déjà été dit sur Envy. Je n'ai pas donc forcément l'envie d'expliquer en quoi le groupe a tourné la page de son hardcore emotionnel abrasif pour s'orienter vers d'autres contrées etc...
D'ailleurs si, je pourrais le dire, et vous demander d'aller vous torcher avec la jaquette, ce serait suffisant pour comprendre ce qu'il en est. Sachant qu'après, on pourrait nous reprocher d'encenser du Suprême Nique Ta Mère, je vais quand même m'attarder un peu plus sur cette sortie.
Je tiens à rassurer tout le monde sur le fait que je ne vais pas taxer le groupe de vendus pour avoir embelli leur aspect romantique et abrasif au fil du temps, et même si A Dead Sinking story n'est pas mon disque de chevet, il avait de forts beaux atouts. Un de ceux là était son son, complètement massif et explosif. Finalement, cet EP, il avait tout pour séduire, avec des incursions un peu plus rock n roll (All That's Left Has Gone to Sleep), des vocaux toujours aussi eructés et des mélodies bien senties. Mais il faut pas nous le faire, le coup de ressortir les mêmes plans du placard, et de les enchaîner avec un manque de cohérence je m'en foutiste hors du commun. Ils sont beaux les arpéges pour faire monter la mayonnaise, mais va falloir s'entraîner à battre des oeufs, parceque là on se retrouve plutôt avec un soufflé au crabe qui s'affaise comme des seins d'obèse menopausée. Et ils ont honte de ne pas lacher une sauce de moins de 4 minutes les bougres, à croire qu'une réputation progressive dans les compos les poursuit. Les gars, vous vous souvenez de l'époque ou vous alliez à l'essentiel, celle où vous rouliez pas des spliffs à longueur de journée pour composer des roulements sans aucune avancée. Sur Insomniac Doze, au moins vous aviez une identité post rock affirmée (assez indigeste m'enfin!), mais là vous n'osez même plus revenir aux fondements, malgré la timide envie qui pointe à certains moments. Et si vous vous passiez de ces spoken word emmerdants (ça nous suffisait sur le dernier Mogwai...)? Et puis si vous evitiez de tirer sur la corde shoegaze de temps à autre parcequ'à force de flotter, on va plus savoir quel est le réel effet de la mescaline.
En fait, vous avez juste peur de decevoir, en affirmant vos réelles envies de prendre au corps, par la rage et la violence, et de réellement l'opposer à la beauté. RIP Envy.
[Macho)))]

vendredi 11 avril 2008

Psychic TV - Hell is invisible...Heaven is Her/E

Après avoir sabordé Throbbing gristle, mythique inventeurs de la musique industrielle en 1980, Genesis P. orridge fonde Psychic TV, l'âme plus humaine et accessible de la personnalité provocatrice et tourmentée du Sieur. Ce projet avait comme membre initial Ian Curtis, le nouveau Kurt Cobain de l'histoire du rock, et devait s'essayer à livrer une musique plus rythmée mais tout aussi rêche.
2007 signe le retour de Psychic TV, qui s'ajoute à celui de TG. Et finalement on en est content de ce double retour, car du côté de Psychic TV, même si les fondements de la musique ne sont pas bouleversés, on a quand même en face de nous une plaque tournante de l'histoire du rock, une sorte de cliché polaroid (mais de bonne qualité) et surtout faite avec beaucoup d'humour et de recul. Venant de la part d'un type qui a largement participé à cette histoire, on ne peut qu'evidemment savourer ces petits hommages glissés entre des pistes moins rêches que par le passé, plus rythmées, voire dansantes (une basse funky à souhait sur Higher & Higher). Attention, ne pas croire que l'ami Genesis nous livre un bonbon bien sucré, mais du moins il en a plus la forme du bonbon, moins l'aspect spongieux de couleur marron auquel il nous avait habitué. On retrouve un peu nos canons du rock au travers de ces pistes, avec des passages post punk bien enlevés (Lies, and then), des OUH OUH OUH sortis tout droit d'un Sympathy for the Devil des Rolling stones dans Maximum Swing ou un morceau trés Lou reedien (Heroin du Velvet) incarné par New York Story. Ils nous ressortent même la sitar indienne des années psychédéliques, manque plus que Lennon, ce gros hippie pointe ses lunettes pour entamer un "Here, there and everywhere" en tant que conclusion.
Mais on est pas loin de ce feeling psychédélique finalement, même dans les passages les plus abruptes, les coupures noisy, on sent cette envie complétement surréaliste et flottante d'envoyer ballader la modernité. Et en plus, tout ça est bien fait, avec une voix complétement protéiforme capable de nous envoûter à la moindre, et aussi de nous surprendre de manière assez glauque.
Il se fait plaisir le mec tu vois. Il se faisait chier, il a trié sa discographie, et en a sorti l'essence. Maintenant que le tri est fait, il sait où il en est, mais aussi où il va, parcequ'il se permet de saupoudrer le tout d'une bonne dose de mélancolie comme il faut (Just Because a beau être rock n roll, on se demande pourquoi il gémit tellement!)
Si tu ne maîtrises pas les années 70, 80, et 90, et que tu sais pas comment les comprendre, t'as ce qu'il te faut sous la main.
Si tu es blasé, que tu reconnais que du déjà entendu partout, alors t'as aussi ce qu'il te faut sous la main: tu flatteras ta nostalgie, et tu verras ce que ça fait de sentir une bouffée de chaleur, ton coeur qui s'accèlère, et la sensation d'aimer tout le monde.
Et ouais, je te le disais, c'est pas encore un bonbon Haribo, il contient encore une bonne dose de MDMA l'ami, alors tu risques de descendre maintenant, de descendre assez bas (Just because), tellement bas que pendant quelque jours tu sais pas si t'en reprendras une fois.
Mais t'inquiètes pas que t'y reviendras, et plus vite que tu le penses, puis regarde, même si tu descends trop longtemps, il y a tous tes amis qui t'appuieront: John cale, Keith Richards, que des perchés!
[Macho)))]