dimanche 1 juin 2014

MELT BANANA & DALIDA - Pantin

Finalement, Melt Banana a décidé de laisser tomber la recherche de batteur, quête permanente chez eux puisque Spinal Tap doit faire office de blague en comparaison du nombre de mecs ayant effectivement tenu les Baguettes pour les Japonais. Cette décision s'accompagne du départ de la bassiste, pourtant fidèle au poste depuis les débuts du groupe. Bon, le tremblement de terre de mars 2011 semble avoir eu des effets sur le groupe, puisqu'expliquant aussi le temps qui sépare les deux derniers enregistrements du groupe.
MxBx est donc désormais un duo, au bord du split il y a 4 ans si j'ai bien suivi, et qui a décidé de continuer l'aventure, finalement, se rapprochant de la formule Melt Banana Lite. Sauf que maintenant le guitariste fou ne fait pas que du bruit mais joue sur des bandes. Et comme on pouvait s'en douter, le groupe a choisi de rendre compliqué quelque chose qui aurait pu être extrêmement simple. Plutôt de que balancer la basse et la boite à rythme dans une sono, le duo a décider que chaque élément serait représenté de manière classique, ayant chacun son propre ampli/sono. En gros, comme un groupe classique, Melt Banana fait un soundcheck complet, et comme un groupe complet, le duo se trimballe tout le matos d'un quatuor-dont un ampli basse plus haut que la chanteuse et 5 baffles pour la batterie. C'est un choix. Et Melt Banana, qu'on a régulièrement taxé de groupe intelligent ici le prouve encore une fois : plutôt que de laisser les bandes dicter les compositions, chaque morceaux est séquencé en plusieurs parties, déclenché par une sorte de game boy que Yako utilise à volonté. Pour faire simple, le groupe déclenche la batterie comme un véritable batteur, pouvant ainsi jouer de longs espace de guitares sans être contraint à devoir tenir le métronome d'une boite à rythme, rendant le set extrêmement dynamique et vivant. Et en duo, le groupe ? Et bien même si l'énergie a forcément perdu en intensité, les deux artisans japonais restant s'efforcent à rendre le groupe toujours aussi puissant et intéressant. Mieux encore, ce jap-core (les nouvelles technologies à leur service renforçant leur côté "nippon"), s'appuyant sur des sons extérieurs à l'habituel configuration basse/batterie/guitare (comme si la guitare était jusque là "limitée") est désormais capable d'improbables moments chaotiques, où le son devient suffisament dense pour que l'absence de 2 autres larrons dans la bande ne manque finalement qu'assez peu.

En première partie, Dalida, comme revenue d'entre les morts, a mis une bonne mornifle à tous ceux qui ignoraient leur existence. Trio noise de l'extrême, Dalida a joué 3 mesures différentes pendant une demi heure intense et remarquable. Sorte de Cows pété-je ne sais pas pourquoi je pense à ça- croisé à un Shit And Shine le groupe s'est appliqué à maintenir un rythme soutenu sur des riffs de guitares dissonnants et créant une sorte d'hystérie extatique sur sa répétitivité. Obsédant, franchement bien.