lundi 29 juin 2009

SUNNO))) & PANSONIC- Che 10"


La voilà!! La collaboration Pansonic/ SunnO))), attendue depuis des lustres a enfin eu lieu, couché sur bande, gravé dans un beau sillon blanc limité a 3000 copies, merci Blast First petite, label des premiers, d'éditer enfin ces... 6 minutes. Ah oui, en plus du rapport attente/ quantité (non-mesurable me direz-vous) absolument ridicule, faut-il préciser que seul la moitié de Pansonic est effectivement présente ici? Joe Preston fait les voix, Moore joue de l'hammond, Ritter au moog. Sur une reprise plutot bien senti de "che" du premeir album de suicide, qui lui reprend son thème, son développement et ce même calme désarmant Vainio brode derrière quelques effets sonores et un infra kick qui rythme lourdement et subtilement le déploiement orchestrale de la formation. De l'autre coté, un live de Vega issu de son dernier album et une autre reprise de suicide, par Stephen Burroughs tout en guitare acoustique. Accessoirement, le visuel du disque est à l'intérieur de la pochette. Même si les morceaux sont bons, ce disque se présente donc comme une énigme, à tous les niveaux.

lundi 22 juin 2009

VISION OF DISORDER met le feu en enfer.


Et un de plus: nouveau featuring sur BTN. Cette fois c'est JJ, guitariste des coreux de Golden District (faites une recherche sur googole, feignasses!) qui pose sa prose délicate ici. Pourquoi? Simplement parce que JJ a réaliser le rêve de tous (du moins le mien, et le sien, bien évidemment, mais ça vous allez le comprendre à la lecture): voir Vision Of Disoder sur scène -accessoirement pendant le fest breton du rock de Satan ce week end de la fête des pères. Vision Of Disorder fait partie des plus grand groupe de hardcore de tous les temps, que cela soit dit, et JJ en intrépide fan, nous conte ce qu'il a vu. Bavons, tous ensemble, donnons nous la mains:


"Résigné à rater Machine Head, je me dirige d'un pas décidé vers le chapiteau encore fumant après le passage de kickback. Dix ans que je rêve de voir ce groupe. Je ne pensais jamais les voir, même dans mes délires les plus fous et pourtant... Première constation, pas mal de fan dans mon cas sont présents et on fait le déplacement uniquement pour ça. Quelque chose de spéciale flotte dans l'air, ce sentiment particulier que l'on peut ressentir lorsqu'on va assister à un évenement rare, unique! Cinq minutes avant, le show, encore peu de monde sous le chapiteau. Il faut dire qu'à deux pas, une légende du métal s'apprête également à jouer devant une affluence très certainement record pour le Hellfest (ndlr: JJ a visiblement abusé d'une matière illicite pour en arriver à de telles conclusion, concernant Machine Head). Mais finalement ça se rempli peu à peu. Beaucoup de curieux et kids. Ils ont fait le bon choix. Ils ne le savent pas encore, mais ils vont se prendre une claque monumentale. L'attente est à son comble lorsque Tim Williams et ses comparses débarquent sur scène sous les hurlements de joies des fan de la première heure. Pas de blabla, pas de fioritures, ça commence direct. Le son est énorme. Un peu trop chargé en basse, ce qui ne nous permet pas apprécier toute la subtilité du jeu des guitaristes, mais qu'à cela ne tienne, de toute façon, je connais chaque notes de chaque morceaux par coeur. La grande question était quid de Tim William ? Certes sur album, c'est un génie du chant, mais en live?? Lorsque le premier hurlement retenti, je demande pardon au ciel d'avoir seulement une seconde douté de ses capacités. Incroyable! Il est en forme! Il confirme qu'il est bien le plus doué de sa génération. Quelle puissance ! Du coup deuxième question, avec un tel déballement de haine, de rage et d'énergie, va-t-il assurer correctement les passages chantés?? Et bien oui! Stupéfiant, il enchaine les deux registres sans l'ombre d'un soucis. J'en tombe de l'armoire, et celle ci tombe ensuite sur moi! Ce type est un génie de base, mais ce show le fait entrer dans le panthéon. La playlist, est sensiblement la même que sur le DVD pour ceux qui l'ont (ndlr: On en parlera un de ces 4). Chaque refrain est culte, repris en coeur par tous, je suis en transe, et ce matin, je n'ai plus de voix. Tim Williams est déchainé. A de nombreuses reprises, il se fait porter par le public, toujours en vomissant ses trippes à la perfection, fait tourner le mic dans le public. Ses petites camarades sont sensiblement statiques mais dégagent une présence incroyable. Les morceaux sont joués à la perfection. Ca va vite, trop vite, et c'est déjà la fin. On aurait voulu un rappel, mais c'est un festival et il faut vite laisser sa place. Seul regret, pas un seul morceau de From Bliss To Devastation (ndlr: On en reparlera), leur dernier fantastique album, il est vrai, loin du HC de leur début et très contreversé. La bonne surprise, les morceaux inédits présent sur For The Bleeders(ndlr: on en reparlera) passent extrement bien sur scène. Les morceaux qui ont eu le plus de succès sont bien ceux issus des deux disques sorti sur Roadrunner(ndlr: devinez quoi....?!). Enfin un inédit sorti de nul part (je pense en tout cas connaitre leur discographie sur le bout des doigts) et qu'il laisse espérer les choses les plus folles. VOD a frappé un grand coup. Assurément la claque du festival même s'il reste encore une journée (je suis quand même curieux de voir coalesce et j'attends énormement de sucidal tendencies !! héhéh). Ce groupe est un Ovni dans la scène du NYHC, totalement inclassable. Et en qualité d'Ovni, il plane très haut au dessus de cette scène, en dépit de ce qu'en dise les "true coreux" du NYHC. Mais ils planaient également très haut au dessus du Hellfest. Oublié la déception de ne pas voir MH. Vite oublié le bon show de kickback. Les autres groupes de HC de la journée, sont certainement repartis la queue entre les jambes. Je m'attendais à voir quelque chose d'exceptionnel, mieux, j'étais là le jour où VOD est entré dans le panthéon. Voilà, je quitte tranquillement le chapiteau, Davidian, l'hymne métal, retenti sur la scène principale, du monde à perte de vue, un son excellent, une légère impression que je viens tout de même de rater un très grand show de MH. Tant pis. Une petite erreur d'horaire de programmation quand même de la part du Hellfest. Et VOD aurait gagné à jouer sur une des deux scènes en plein air. Nombre de métalleux se serait mis à écouter du hardcore ce jour, comme le jour où j'ai mis pour la première fois Imprint dans mon lecteur CD il y 11 ans !"


Un grand merci à JJ pour ce billet. Il l'a écrit dans la tourmente d'un dimanche matin pre-hellfest part.3, donc sous le coup d'une émotion toute justifiée. Je vous passe le post scriptum du monsieur, qui m'était destiné et où notre brave convive m'a rappelé que j'allais me bouffer les couilles jusqu'a la fin de ma vie pour avoir raté ça.


ps: La photo est une capture d'une vidéo du concert de VOD la veille, à Londres. Monde injuste.


samedi 20 juin 2009

THE WASHINGTONIANS-s/t


Le punk/ Hardcore avant gardiste? Finalement, quand on regarde les merdasses qui pullulent sur MTV aujourd'hui (entre deux émissions de real tv) niveau "metal", beaucoup des catins qui s'égosillent doivent leurs gimmicks à Vision Of Disorder, Turmoil, Indecision, Strife etc... non? Aujourd'hui la scène semble s'orienter vers l'avant garde du support: fini les pressages couteux (pensons à la planète), du MP3 gratuit, et quelques cdr pour les puristes. Dans ce qui semble être un magnifique digipack sérigraphié (chronique digitale donc, c'est pas une habitude mais ça arrive), Washingtonians lache un gros punk gras, qu'ils définissent eux même comme punk-trash-hardcore-grindisant. Voix hurlé, titres expéditifs, rythmiques soutenues, mosh part, pointing finger, tout ça quoi. Avec un son qui annonce la guerre, la formation exécute une musique puissante, qui rappel His Hero is gone en plus punk encore, avec ses riffs qui sentent un peu le soleil, genre skate en bandana, et perso, je vois aussi une touche de benümb dans la mixture. Ca faisait un bout que j'avais pas jeté une oreille sur ce genre de disque, et celui-ci le fait plutôt bien. Recommandé.


vendredi 19 juin 2009

COALESCE-Ox


Chez relapse ils doivent avoir pris gout au truc: signer des disques de groupes qui se sont grattés le cul ces 10 dernières années. Après Brutal Truth, voilà l'autre grand retour du label de l'extrême, Coalesce, le groupe de bouseux le plus brut du hardcore US. Coalesce a sorti dans les années 90 une poignée de disques, pas franchement des albums, mais pas non plus des EPs qui ont tous marqué au fer rouge la scène indé américaine de par sa puissance, ses innovations, sa façon de faire. Give them rope était un album étouffant, lourd, compact mais révolutionnaire-allant jusqu'au bout de dazzling killmen, rorschach- tandis que leur vision de led zep' en avait fait bondir plus d'un, le chant devenant (forcément) hurlé. La formule Coalesce peut se résumer simplement: une musique brut, agressive, lourde, riche en riffs décisifs, en breaks, en astuce rythmiques, et singularisée par une voix, forcément porcine, de Sean Ingram. Ceux qui suivent ce site depuis quelques temps avaient déja remarqué qu'on avait causé Coalesce pour disséquer les deux morceaux offert par le groupe sur le 7" du come back "salt and passage". D'ailleurs, on avait déja souligner le rapprochement avec Tool, comme une version punk et expéditif du combo de "metal depressif": rythmique riches, compositions tortueuse en permanence en reconstruction, paroles totalement étranges, hermétiques, et désormais les visuels qui semblent directement issus du même genre d'esprit. Alors quoi de neuf depuis 10 piges? Coalesce resemble à Coalesce, il a le même visage-bien que du line up d'origine, il ne reste plus que Steineger et Ingram: riffing, chant, rythmique très semblable. Ed Rose assure toujours le son. La formule se précise à quelques endroits: voix claire (sur un seul passage) breaks plus rythmé encore qu'auparavant, plus épuré, plus essenciels, et aussi ces choeurs qui accompagne le chant ou le refrain, simplement. La différence existe cela dit, le groupe semble aérer sa musique comme jamais auparavant, comme la continuité exact de "functionning on imatience" que l'on avait déja évoqué ici. Les compositions sont entrecoupées de passages que le groupe a exécuté lui même plus country, folk, comme de lointains échos à l'amérique qui a vu naitre la formation. Si bien que le disque me parait presque comme la réponse punk (car oui, Coalesce se définit comme Punk, alors allons-y) du chill out de KLF, une sorte de voyage en voiture, une traversé express du pays, où chaque élément vient ici s'incorporer dans la bande son de ce road trip. Puis un fermier chante à son boeuf quand un nid de poule réveille l'autoradio, la bande s'emballe. Le tempo change. Mais la musique reste cohérente, car finalement, Coalesce, même avec 10 ans dans les dents, fait toujours du Coalesce: ni plus, ni moins.

vendredi 12 juin 2009

HINT- 93-99


J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Hint. Je les avais découvert tardivement (par rapport à leur existence), quand "wu-wei" sortait. J'aimais beaucoup la façon dont le duo envisageait sa musique. J'ai mis beaucoup de temps encore à me procurer un de leur disque car ceux -ci sont assez difficile à dénicher, et aujourd'hui la tache est encore plus rude. D'où l'intéret de ce double cd proposé par Jarring effect. L'écoute de l'oeuvre fabriquée par Hint offre une vision très singulière de la musique. Comment un duo, il y'a de ça plus de 10 ans pouvait produire une musique aussi dense, riche et complexe? Les climats de Hint me paraissant, de manière très singulière, inexplicablement français. On ressent ce même sentiments que l'on peut avoir à l'écoute de Bästard, par exemple, ce son spécifique, baroque, qui trouve ses résonnances dans le cinéma de Jeunet (pour l'esthétique), qui se reverbère dans les couleurs vertes et ocres, un peu comme celle de la pochette, qui sont également les mêmes que sur wu wei. Ce double disque donc permet de couvrir l'ensemble de la discographie du duo. Il me parait utile de préciser que 80% des 3 albums sont présentés dans le disque, il doit manquer une paire de morceaux de chaque disque. C'est à dire que TOUT Hint n'est pas là mais une bonne partie. Le premier disque propose un mélange des 3 albums, réparti aléatoirement, sans ordre de chronologie. La musique du groupe est passé de début industriel, martial, dure, vers des contrées plus perosnnelles, indescriptibles, faisant appel autant à un post rock naissant (slint , tortoise) qu'à une musique électronique teinté de dub alors émergente (scorn, osons le dire, massive attack) tout cela étant mis au service d'une éxigence sonique remarquable. Hint solicite les boites à rythme, les guitares, mais aussi les violons, les cuivres pour ne poser aucune limite à sa quête. L'univers n'en est que plus complexe et total. Le second disque propose lui d'aller plus en profondeur dans les faces B, les inédits, les morceaux issus de split (avec unsane, siouplé) et les reprises (et re-unsane) dont a pu se charger le duo, en live ou en studio, accompagné parfois de petits camarades. La cohérence est donc moins évidente sur le second disque, mais il n'en reste pas moins que Hint fait bonne figure dans un paysage français musicale parfois maladroit. D'ailleurs, il est facilement possible d'extraire le duo de sa géographie car Hint est avant tout un excellent groupe, tout court.

BRUTAL TRUTH-Evolution through revolution


Brutal truth s'étaient séparés en laissant derrière eux une poignée d'albums qui tous, sans exceptions, ont une valeur particulière pour les fans. Le premier reste le préféré de la frange plus death classique, assomée par la violence et l'armée de classique qu'alignaient l'album. Need to control presentait une première ouverture vers la bizarrerie, à mi chemin entre un début de carrière et une sutie plus experimentale qui s'illustrera à merveille sur le dernier jusque là, sounds of animal kingdom et sa pochette qui rentre facilement dans le top des plus laides de l'histoire. Production poisseuse signé Anderson, Brutal truth saluait son public avec un album des plus étrange, déstabilisant. Au milieu vegète un double live chaotique et un EP, kill trend suicide culte. L'annonce du retour de la formation culte, débarassée de son guitariste historique, Grun, a fait son petit effet et une tournée a permis de vérifier ce que l'on avait pu imaginer alors: BT reste les maitres du Grind core surpuissant, et l'age et les kilos n'ont pas eu raison de la puissance de feu du combo. Armé d'un nouveau guitariste qui a moins à voir avec un death metalleux classique mais plus avec un texan en boots qui joue du hardcore, Brutal Truth sort son nouvel album après un silence de 10 ans-et ils ne sont pas les seuls chez relapse dans cette situation. Certains se posent la question: quelle est la pertinence de Brutal truth en 2009, après Dying Fetus, Nasum, Agoraphobic nosebleed, Kalibas-dont est issu le nouveau guitariste ici présent, pig destroyer, crowpath? Et bien c'est clair dès la fin de la première minute. On a là les maitres du grindcore. Qu'on aime ou pas le genre si particulier, BT affiche une forme olympienne et ils sont clairement en haut du panier dans le genre. Le son est moins poisseux que sur sounds of animal kingdom, plus précis, permettant cette fois-ci à tous les membres de s'amuser dans leur cour de jeux respective sans aller taquiner le voisin en le perturbant via le magma orchestré. Niveau composition, Brutal truth se présente à son top: compositions alambiquées, changement de rythmes, cassures des phrases, variété du registre servi par une éxectution parfaite. Le petit dernier du clan n'a pas peur, et impose son jeu précis qui sait parfois aller voir dans des registres plus éloignés, comme le hardcore ou le sludge le temps de breaks ou de morceaux plus lents, imposant BT comme une entité grind des plus particulière, unique, barré. Finalement, le quartet n'a peut-être pas besoin d'être qualifier de Grind. Entre la complexité, la richesse, la folie inhérente à la fusion de tels musiciens (les lignes de basses parfois trash, les rythmiques, mais aussi la voix de Sharp, le bouseux alcoolique le plus cintré du rock) ne sagirait-il pas, tout simplement, d'une forme explosée de punk?

GEISHA die verbrechen der liebe


Je n'ai jamais réussi à mettre la main sur le precédent album de geisha, et voilà que de manière assez inattendu, je me procure enfin ce second album. Ce nouveau disque est donc sorti par crucial blast et est limité, je crois, à quelques milliers de copies. A l'heure où les formations du genre pullulent en citant jesus lizard dans tous les sens, geisha s'inscrit dans une logique plus bruitiste que ses contemporains, et a probablement plus à voir avec Todd qu'avec Pissed Jeans. D'ailleurs les braves petits gars, non content de produire assez de bruits avec les instruments traditionnels du rock, ajoutent à leur mixture quelques élements électroniques, histoire d'enrichir la saleté déja produite dans un premier temps. Mais n'allons pas croire que geisha c'est du bruit pour du bruit. La rage, la bave aux lèvres. La musique se construit et joue même de variations, en proposant de longues montées psychédéliques, presque post rock parfois qui viennent trancher sèchement avec l'ossature de base. Ensuite, pourquoi se payer le luxe d'avoir un son dolby surround quand tout ça est de toute façon destiné à être copieusement détruit par le bruit? Solution: avoir le son plus cosmique et crade possible. Tout cela sonne très garage stellaire au final. Une fois que vous aurez atteint la dernière plage, il ne vous restera plus qu'a endurer l'épreuve de feu: un "theme from diana" qui filera une crise cardiaque à ceux qui n'auraient pas pris soin d'être prudent. Pour tout ceux qui ont survécu au premier Mogwai à bloc, mais aussi à Todd ou a White mice, ce disque est pour vous.

VENETIAN SNARES-Sabbath dubs 10"

Très loin de ses travaux classiques, Funk s'est offert une petite récréation en 2007 pour deux morceaux sur un 10" sorti discrètement chez Kriss. VS, qui ne signe pas complètement ce disque (signé "snares", donc) revisite deux morceaux de black sabbath issu du premier album en dubstep. Quoiqu'on puisse bien penser de ce sous-genre, les deux titres de Funk ont du sens: le fantome de la voix d'Ozzy se mèle aux énormes basses du dub, aux beats profonds et tout en rondeur. Les échos classiques du genre viennent se répercuter dans les sonorités de guitares, qui sont isolées de la section rythmique: Funk a tout reconstruit, et redonne aux morceaux un coté brumeux des plus appréciables. La face B est plus orientée sur les claviers, les moogs analogiques venant rendre la ligne de basse plus remuante pour l'intestin que jamais.

CULT OF THE 13TH HOUR- Wickedness 12"


Kevin se disperse: il sort de façon anonyme ce 12" sur souljazz accompagné de spaceape, le même qui avait enregistré au coté de KODE9 l'excellent memories of the future pour hyperdub. Mais kevin reste cohérent, sous ce fourreau militaire, demeure un morceau de dubstep assez classique, up tempo et presque dansant. Sirène, beat enlevé... et une version instrumentale en face B. Finalement, on en revient au début: on attend d'autres disques; K-MART se disperse.

THROBBING GRISTLE- The Third Mind Movements


Le cas Throbbign Gristle devient une énigme parmis les plus hermétiques de l'histoire de la musique. Outre les évidences (des quinquas dont un transexuel qui font du bruit improvisé lors de longue messe) il demeure cette question: pourquoi ce groupe existe encore? L'an dernier, le concert de la villette avait révélé aux yeux de certains que le groupe ne pouvait plus se sentir et que la second fin allait arriver de manière imminente. Pourtant, un an plus tard, voici que le groupe repart en tournée et laisse même sortir de ses studios ce nouvel album. Ce third mind movements est en plus obscur: s'agit-il de chute de studio du précédent album, le grandiose "endless note" dont nous avions dit le plus grand bien ou de compositions neuves, s'imbriquant remarquablement avec son prédecesseur? Il y'a là une cohésion dans le son, une continuité, un prolongement logique du précédent qui le laisse croire. D'ailleurs, le groupe ne propose plus grand chose qui puisse avoir à faire avec de l'indus ou de la noise, on est désormais dans une ambient déterriorée, salie, visqueuse qui se plait dans un bain de sonorités claires, élégantes. TMM est un compagnon logique qui fait bonne figure, qui traduit difficilement la situation actuelle d'un groupe légendaire. Et même si il ne dispose pas de la puissance du chef d'oeuvre de 2007, cette nouvelle étape n'en est pas moins des plus agréables. Le problème reste de savoir quelle valeur à ce disque et donc de revenir à la question initiale: car cet album ne fut que distribué lors de leur tournée américaine de ce printemps 2009. Quelques bonnes échoppes vous le dégoteront, mais l'accès à ce disque demeurera, pour le moment, difficile. Pour fan hardcore?

PIXEL-the drive


Si vous avez plein de disques de chez IMPULSE, lorsque vous les mettez tous ensemble et que vous faites une belle pile, ça vous fait une bonne colone assez homogène d'un point de vue coloris assez sympa. Y'a des chances que si vous aimez la musique électronique minimale vous ayez aussi quelques disques de chez Raster Noton et dont la pile commence à former une réponse à votre colone impulse dans des tons blancs plus cliniques. Le nouveau Pixel va venir s'insérer dans le reste de la pile sans trop de difficultés, aussi bien au niveau esthétique que musicale. Pixel s'inscrit dans la parfaite logique des productions du label. Musique électronique minimale, discrète. Tout vient d'une matière sonore créée, aucun sample, aucune réutilisation de bandes déja existante, pas la moindre trace d'un son accoustique naturel si ce n'est maltraité par une machine le désorganisant totalement. Pixel produit des compositions plus abstraites encore que ses camarades, le son est plus habité de nappes diffuses, des sonorités éloignées se mélangeant à des rythmiques toutes digitales, mais moins centrales que chez certains petits camarades de maison.

lundi 8 juin 2009

The Warlocks - The Mirror Explodes

Quelque chose était jusqu'au boutiste dans Heavy deavy skull lover, laissait transpirait un desespoir facile a discerner, easy listening dans les mélodies. Les warlocks font partie de ces groupes nouvelle génération, bercés par de grandes influences, qui façonnent à leur forme la nouvelle mouture du rock psychédélique. Ca shoegaze un peu par ci, post punk un peu par là, mais gémit beaucoup. LEs warlocks sont la version mid tempo du brian jonestown massacre sur cet album, la version descente de drogue, la version chimique et fatiguée. Ça prend plutot, surtout pour la maitrise sonore de l'ensemble, ça sent un peu le démaquillant, et ça gémit toujours autant qu'á l'accoutumée. Des fois on a envie de dire "ta gueule", et des fois cette ambiance nous enveloppe et nous accueille. Le groupe n'a de toute façon plus rien à dire, et la mélancolie qui enveloppe the mirror explodes est rêveuse, matinale, là où la rougeur du précédent était clairement nocturne. A conseiller pour ceux qui aimaient le groupe, où cette bande de new rockers assoiffés de revival, mais tout de même largement décu par cet effort sans grand interêt.

AKRON/FAMILY-Set 'Em Wild, Set Em Free


Michael Gira, avant de libérer son backing band de son label, a décidé d'offrir des vacances à ces petits hippies à la croix de bois, histoire de s'aérer le cerveau bien obstrué par des tensions toute médiévales du précédent album où les joueurs de luthe nous chantait l'air niais "love is simple". "Prenez le fric et payez vous des vacances, enjoy the sun!" a dit papa Gira, qu'on écoute toujours soigneusement dans ces cas-là. Du coup, les deux morceaux qui ouvrent l'album donneraient presque une fausse image renouvellé du groupe. Une sorte de Tortoise qui aurait découvert les bienfaits des chants en canon sur la plage avec une guitare sèche, tentative déséspérée de ramener de la gueuse au camping pour coppuler. Ca groove sec au début, avant que le calme et l'ambiance forestière reprennent leur place dans la musique du groupe. La suite n'est pas de tout repos, parfois le groupe cache un mur de guitare derrière une fougère touffue qui surprendra même le plus préparé à la blague qui file une crise cardiaque. Combat de pomme de pins. Retour à la plage, où les américains malmène leur drapeaux. Energie retrouvé, folklore maltraité, les étoiles sont transformées. Le fanatisme de la tache de javel sur les t-shirts ne suffit plus. Cintrés, Akron family danse. Autour du feu. Sacrés américains.

ISIS-wavering radiant


C'est embêtant de dire du mal d'Isis, mais c'est presque une obligation maintenant. On est loin, très loin de l'excitation d'un mosquito control, de la tourmente d'un celestial ou encore de la fraicheur d'un oceanic. Depuis 2003 Isis est devenu une bête de scène (tout est millimetré) qui joue à la note près son disque (même si le batteur, dès qu'il tente un truc à la double ralentit systématiquement) lors de concerts fleuves. Il va en falloir de bonnes raisons d'apprécier ce nouvel album. Turner a fini son obsession du paysage avec forme géométrique collé au photoshop dessus depuis quelques temps déja (et oui, monsieur est graphiste!), et ces tentacules ne sont pas glamour pour autant: on repassera sur le visuel. On se raccroche à ce qu'on peut: ce nouveau disque est mieux que celui d'avant. Autre chose? Euh... Isis est quand même au dessus du lot des groupes qui pondent 7 morceaux, basé sur 7 riffs différents déployé sur 7 minutes minimums et qu'ils appellent couramment "album". C'est déja ça. Etonnament, reste quelques personnes qui arrivent à trouver tout cela excitant. Choisir son camp? A part lors d'un long trajet en voiture, soleil couchant, il n'existe pas beaucoup de possibilités d'accrocher à ce disque un peu chiant.

Wolves in the throne room - Black Cascade

Entre mythe et réalité. Là où on les attendait depuis ce Two hunters qui avait crée le mythe. Indissociables avec la nature. Une ambiance largement plannante, aérienne, et pourtant assez terrienne pour rester black métal. Le fils De drudkh, Neurosis et Skepticism en version rapide. Skepticism pour ce son grandiloquant, bourré de riffing épique et lumineux, parfois proche de textures claviers. Le black metal de Wolves in the throne room ne se rapproche définitivement pas des grands noms du sympho masturbatoire, se touchant sur des structures. Bien plus axé sur les émotions, sur les répétitions de mélodie, sur cette limpidité et cette simplicité des chansons. Une production magnifique, rendant grâce à une rythmique binaire, à des claviers qui (sup)portent le tout, à un riffing bestial et lancinant fait de ce Black Cascade le digne successeur, où surpasseur de Two Hunters. Là où le précédent surprenait un minimum, même pour le fan de drudkh (une influence claire du groupe), Black cascade va encore plus loin et brasse une quantité de sons éloignés du carcan black metal de base. Jamais la violence ne prend le pas sur le reste, jamais un élément n'ecclipse l'autre et cette bande de hippies illuminés se perdent dans un dédale de quatre compositions toutes plus axées sur la beauté originelle des ambiances. On se perd dans le riffing, le groupe insiste sur des répetitions mélodiques, les broie et les aggrave pour ne jamais en terminer. WOlves in the throne room est ce groupe que l'on remerciera pour réaliser nos fantasmes, celui où l'on demanderait qu'une mélodie ne s'arrete pas, qu'une chanson se rèpéte et que la durée se chamboule. La contraction du temps par le son, de manière à créer la transe. Au final il ne reste peut être pas grand chose de black metal dans ces 4 paysages de métal beau et lourd, lancinant comme un coucher de soleil au milieu d'une clairière, sombre comme un feu s'éteignant dans la noirceur la plus totale, mais lumineux comme une colonies d'étoiles au dessus de nos têtes. WITTR c'est un peu ça, les `pieds dans la terre, mais la tête au ciel, les racines de noir métal, mais sublimées par une ouverture d'esprit radicale bien plus passionnante que la plupart des groupes de la scéne, où le folklore en vient à ecclipser les fondements même de la musique. Je pense au dernier Blut aus nord, même si joli en soi, ravagé par ce côté kitsh épique, ou au OM de Negura Bunget. Une cascade de noirceur s'écoulant dans un bain d'étoiles. Sublime et abouti.

mercredi 3 juin 2009

Sonic Youth - Les éternels

Sonic youth - A thousand leaves (1998)

Le tournant s'était donc fait sur un Washing machine bancal mais réussi. Pourtant c'est uniquement trois longues années aprés ce précédent que sort A Thousand leaves. Trois années pendant lesquels Sonic youth a sorti les trois premiers SYR sur son label expérimental, trois longues années pendant lesquelles ils pensaient avoir tout dit, pendant lesquelles leur seule sortie sous le nom de Sonic youth restait un live batard, rejouant pas mal Sister et des covers des Ramones. Alors A Thousand Leaves est important pour le groupe, et son virage arty pop se montre encore plus extrème. A la base ce disque se devait d'être instrumental, peut être même un SYR. Le son se fait bien plus brouillé, moins direct, moins rock n roll, largement moins mainstream que sur goo ou Dirty. En quelque sorte une sorte de SYR batard, que l'aspect pop certain propulsera sur les sorties estampillées SY, et où le chant se posera à pleins de moments. Disque de musiciens, disque d'artistes, ATL réalise le rêve que Goo avait tué, en replongeant dans les origines d'un groupe jouant d'abord et surtout sur les larsens et les ambiances, avant de livrer quelque chose d'immédiat.

Sonic Youth - NYC, Ghosts and Flowers (2000)

Immédiat ne sera pas celui ci non plus. Hommage à la ville qui aura vu naître et éclore toute une scéne, avec eux en tête de file, hommage à ce pot pourri artistique avec comme pochette un tableau de William S burroughs, un des poètes beats. Toujours aussi aventurier, aussi peu facile à rester en place le groupe va encore plus jouer sur l'épuration des formes, pour livrer un disque froid à l'exterieur mais pleins d'émotions à l'intérieur. Fort de nouvelles influences plus post rock (je pense à Slint passé par là), mais aussi en jouant encore plus largement surles distortions (même les voix sont parfois modifiées). Pourtant malgré cette apparence brute, ce son froid, lesmélodies sont d'une beauté déconcertante, peut être comme á l'époque de l'album éponyme, à l'image de la ville de New York, austère et froide, mais grouillante d'une vie. Aprés avoir dit adieu au vingtième siècle sur leur SYR 4: Goodbye to the 20th century, Sonic youth rentre dans le 21ieme siècle en continuant son exploration des sons, et en étant là où on ne les cherchait pas.

Sonic Youth - Murray Street (2002)

Et encore une fois c'est là où on les attendait le moins aprés ces deux albums plus austères qu'ils seront. Cette fois ci en quintet, avec la présence de Jim O'Rourke, musicien touche à tout ayant plutot une formation jazz/noise, ayant joué à la fois avec Derek Bailey ou Stereolab, et producteur du fou tony conrad ou des krautrockeux de Faust, le groupe revient avec son disque le moins enlevé et le moins passionant de toute sa carrière. Ne pas dire que tout est délaissé, que les expérimentations sont mortes, car ce disque présente des morceaux plutot longs, avec des structures trés alambiquées, sur la recherche des instruments et des canevas mélodiques. Les voix sont bien plus mises en avant, et leur feeling pop se dégage majoritairement, laissant de côté la rage sexuelle typique des vocaux, se calant sur un riffing rock n roll. Ici , beaucoup d'arpèges, et les disrtotions se font sages, mème si bien entendu présentes. Le tout est maitrisé, et fait trop disques de musiciens pour sonic youth, on a la sensation d'avoir à faire à leur disque de prog pop, de post pop/rock, bien entendu trés intelligent, toujours juste mais rapidement lassant et ereintant sur ses 45 minutes. Surement l'album le moins réussi du groupe...

Sonic Youth - Sonic Nurse (2004)

...mais aussi un des virages essentiels. Effectivement, sur Sonic Nurse, le groupe digègre ces éléments progressifs et plus pop du son, pour le sublimer. Sonic Nurse n'a de pop que...pas grand chose. Le son est sec, racleur, bien plus maitrisé que sur goo par exemple, et bien plus vivant que sur le précédent effort. UN artwork magnifique cache un disque trés sexuel, surement le plus chaud du groupe dans ses sonorités. Cachées au gré de mélodies trompeuses, une quantité énorme de sons se greffe au canevas de guitares et d'effets. Kim Gordon est LA réussite de ce disque, avec un côté vieilli encore plus chaud qu'avant. L'album aurait d'ailleurs gagné à n'être uniquement chanté par elle. Sonic Nurse est surement le disque de la période moderne du groupe le plus interressant, car à la fois accessible mais pleins de détails, fourmillant d'idées et surtout faussement pop. C'est aussi le dernier album sur lequel participera Jim O'Rourke. SOnic Nurse sublime les trois précédents efforts, qui aboutissent tous à celui ci. ENcore une fois l'assemblage d'idées, de touche à tout passé se comprend et se digère dans cet effort central du groupe.

Sonic Youth - Rather Ripped (2006)

http://beyondthenoize.blogspot.com/2008/09/sonic-youth-rather-ripped.html






Sonic Youth - The Destroyed room: B sides and rarities (2006)

Compilation de raretés, d'instrumentaux en majorités, qui rasasient la soif de certains fans du groupe à entendre quelque chose d'autre que des morceaux immédiats, ceux là même que rather ripped ont plus que déçu. D'ailleurs, je les encouragerais à écouter les SYR, surtout que le 6 était recemment sorti sorte de déluge de percussions psychédélique, héritage du A saucerful of secret des Pink Floyd. Alors cette compilation est pas forcément utile, mais largement jouissive pour certains points nous rappelant le disque éponyme du groupe, et cette capacité à maitriser les instrus comme aucun groupe. Itérations aux limites du post punk, tout comme morceau plus acoustique et etherées, cela reste une compilation donc ne possède acune cohérence. D'ailleurs je me demanderais toujours l'apport de The diamond Sea en version extended (5 minutes de plus), chose qu'ils auraient pu directement poser sur Washing machine (car effectivement elle est mieux, mais bon, couvre un quart d'un album qui méritait à se remplir différemment).

mardi 2 juin 2009

Sonic Youth - L'apogée stylistique et commerciale

Sonic Youth - Sister (1987)

Le tournant marqué par Evol était bien une sommation. Un avertissement. Le groupe est un groupe de rock n roll, un groupe de scéne, un groupe de tubes. Sister est un peu son réservoir à tubes, son disque bardé de mélodies cinglantes toutes plus efficaces les unes que les autres. La machine Thurston Moore livre riff sur riff, la rythmique se fait toujours aussi lancinante et les echapées bruitistes de plus en plus maitrisées. Chaque morceau recèle un orgasme caché au gré de mélodies triturées jusqu'àplus faim. Mais Sister va plus loin en proposant un son bien plus incisif, où les guitares proposent un vrai plan d'appui au reste. Steve shelley pose ses marques avec un son de batterie tout en retenu, jamais envahissant. Véritable passage à tabac vocal, Lee depuis evol possède ses propres compositions. Régal rock n roll, massacre tubesque du début à la fin. La simplicité apparente du format cache un côté bien vicieux, les guitares envolées laissent place à un aspect plannant et les guitares se répondent plus qu'elles ne combattent. Mais Sister c'est aussi la fin de la collaboration avec SST, du aux problèmes de non paiement et à l'arrivée sur Enigma.

Sonic youth - Daydream Nation (1988)

Arrivée tonitruante d'ailleurs, pour livrer le plus gros brûlot rock n roll du groupe, le disque le plus long aussi, double album d'une cohérence impressionante. Sister était la collection de tubes, Daydream nation gardera ce feeling mélodique et cette énergie rock n roll pour revenir à quelque chose de plus unitaire, comme á l'époque bad moon rising. L'ambiance à son apogée, sorte d'enchainement vers un but commun rageur, complétement sublimé par une production où le larsen est roi, où chaque déraillement, où chaque entrée de riff sonne comme un poing dans ta gueule. Sorte de tornade sonique, rempli de psychédélisme qui ne fatigue jamais mais monte en puissance pour arriver à une trilogie finale menée de main de maître Daydream nation reste bardé de tubes, qui prennent leur sens ál'écoute du précédent. Thurston et Lee jouent vite, bien et déroulent des compositions fleuves s'enroulant sur elles mêmes, bardé d'idées et remplies d'ambiance différentes. La rythmique enveloppe le tout, bardée d'effet, tel un cocon protecteur pour des riffeurs en transe. Tornade sonique surement car se cachent une montagne de détails subtils, rendant le disque hypnotique de bout en bout, sans jamais sombrer dans le bruitisme le plus imbécile. Daydream nation est surement l'apogée de cette epoque rock n roll et rageuse, où la haine s'incarnera par un riffing efficace et des rythmes binaires de Steve shelley. Onirisme dégouté, fatigué et las, Daydream nation va plus loin que le nihilisme punk passé en crachant ses brulots anti rêve américain, pourri par la crasse d'une ville New yorkaise décadente, mais encore nourri d'un idéalisme adolescent (Candle).

Sonic Youth - Goo (1990)

Idéalisme adolescent qui s'incarne par la signature sur une major, Geffen Records. Branle le bas de combat chez les fans hardcore qui ne comprennnent pas ce revirement de situation, et ce retournement de chemise. Apogée commerciale donc avec un album suivant les traces de ses prédécesseurs. Album rock n roll culte, pourtant en deça des précédents. Le groupe n'a d'ailleurs jamais aimé le son sur ce disque et lui préférait ses démos qu'il réeditera l'année d'aprés puis joindra en 2005 à une édition deluxe. Ce disque ne présente pas d'avancée immense, mais serait le petit frêre d'un sister se voulant plus "cool", plus posé. C'est d'ailleurs le disque le plus apaisé du groupe pour le moment, qui comporte une esthetique rock classique, trés tubesque, beaucoup moins vicieux que les précédents opus et que son grand frêre daydream nation. Steve Shelley marque son empreinte sur un disque où il varie son jeu, délaissant la binarité des précédents opus et les guitares savent se faire plus plannantes tout en gardant leur côté insidieux distordu sur des morceaux de bravoure tels Mote. PLus insouciant, mais tout de même sacrément efficace, Goo restera un disque plus stable d'un groupe en pleine expansion, surement moins risqué mais rempli de tubes.

Sonic Youth - Dirty (1992)

Tubes noise rock d'ailleurs. C'est un peu le crédo de Dirty, qui suit l'évolution plantée par Goo, en s'offrant un son bien plus incisif et adéquat. En quelque sorte Dirty est la suite de Goo, en laissant les erreurs de côté et en se payant le luxe de jouer de manière plus aérée et aérienne à certains moments. Plannant sans pour en devenir chiant, les escapades émotionnelles (theresa sound's world) atteignent des sommets. Plus dosé, plus maitrisé, mais aussi plus noisy dans son approche, moins calibré vers le tube, plus basé sur la trituration d'un riff, Dirty trouve le mélange parfait amorcé depuis le brulot daydream nation, en faisant la nique à toute une scéne noise rock/grunge en pleine éclosion commerciale. Toujours un temps d'avance, et cette loyauté underground incarnée par la présence de Ian Mckaye (minor threat, fugazi) sur Youth against fascism, SOnic Youth passe encore un cap.

Sonic Youth - Experimental Jet set, trash and no star (1994)

Etonnant. Car si Sonic Youth était arrivé à son apogée commerciale, avec des albums au son plus lissés et au style moins extrême, avec cet album ils remettent en cause toute cette avancée pour dérouter encore. On le savait bien qu'il fallait les attendre là où ils ne seraient pas. Un disque bien plus varié, plus aventurier, plus novateur, surement plus arty donc, qui renoue avec la tradition du groupe à ingérer d'éléments d'autres scénes dans son propre rock et à digérer ces éléments dans un son novateur. Ici, les guitares passent à la moulinette un nouveau groove lancinant, déglinguent des tubes dans des disrtotions asphyxiantes et jouent même rythmiquement de manière plus jazz. On voit là toute l'importance de Steve Shelley souvent relegué au second plan par les trois autres showman(woman) mais qui prend son importance en studio sur l'apport des rythmiques. Imagerie punk DIY (ouais n'abusons quand même pas), sonorités plus aventureuse, morceaux plus sexuels et dejantés, cet EJSTANS reste un pas énorme de franchi et une nique impressionante au major qui s'attendait surement à une suite aux lissés goo et au tubesque dirty.

Sonic Youth - Washing Machine (1995)

EJSTANS n'était sûrement pas un coup dans le vide dans une discographie commençant à être fournie. Sa suite sera encore plus bancale, avec un côté je m'en foutiste jamais atteint, où Kim gordon jouera encore plus de guitares pour arriver à former une presque formation de trois guitares, une batterie. Éloignement des racines punk, pour livrer un faux album de pop bancal, insidieux et remplis de clins d'oeil, sorte de pot pourri stylistique où les jeux de sons se font rois, où le moindre tube possède quelque chose de tellement bancal qu'il n'en sera jamais réellement un. Puis Washing machine c'est aussi l'apogée d'un songwriting qui n'a plus à faire ses preuves, où le tube pop ultime se transforme en déluge noise plus chaotique que jamais, mais à la fois ambiant (the diamond sea) et où le choix sonore se fait limpide. Disque trompeur, à la fois facile d'accés et limpide, il annonce une nouvelle ère du groupe qui deviendra le plus grand composeur de pop songs qui n'en seront jamais moderne. Le tournant se fait içi.

Sonic Youth - Les débuts

Sonic Youth est surement l'entité rock la plus marquante de ces dernières décennies. Autant un groupe avec un son marqué qu'une éthique marquée, le groupe a été associé à différentes scénes dites underground, de la No wave au post rock en passant par le grunge. Quelle que soit la réalité, ces etiquettes sont juste des barrières visant à situer un groupe de rock issu de la scéne new yorkaise facilement intellectualisables qui s'est illustré dès ses débuts par un son peu orthodoxe basé sur des guitares trifouillées avec divers objets (baguettes, tournevis) visant à créer un magma sonore des plus mélodiques. Mais SOnic Youth est aussi une des icônes, si ce n'est l'icône de toute une frange de rock des années 90, dit rock indépendants pour leur capacité à passer outre les constructions faciles, à laisser vivre certaines mélodies et a ingérer une quantité d'influences non rock. C'est aussi un groupe ayant ingéré les influences punk, à l'image d'un Neil Young par exemple, pour livrer sa propre vision d'un rock sale et expéditif (ouais certains disent grunge, moi ça me fait rire). Pour finir, SOnic Youth c'est aussi un groupe ayant lutté pour cette scéne dite indépendante en donnant sa chance à certains groupes, en ayant une activité musicale et artistique variée sur ses différents labels (je pense notemment à son activité expérimentale sur les Sonic youth recordings).
Pourtant, au début des années 80, c'est un tout autre groupe que l'on connait sous ce nom là. Thurston Moore (ancien fricoteur de l'orchestre pour guitares electriques de glenn branca, aux côtés de page hamilton mais aussi de Lee Ranaldo), rencontre Kim Gordon et forment avec Richard edson le groupe connu sous le nom actuel. Leurs premiers concerts ne ressemblent pas vraiment à grand chose, si ce n'est quelque chose de forcément bruitiste et chaotique, qui conservera une énergie punk sans concession. C'est à la suite de cette série de concerts que Lee Ranaldo intégre le groupe.

Sonic youth - Sonic Youth (1982)

C'est en cette année 1982, avec ce line up (richard Edson ayant préféré revenir, malgré son départ), que sort le premier vrai enregistrement du groupe, réedité en 2006 avec une série de live d'avant sa sortie, ou de versions alternatives de morceaux du disque jamais sorties ailleurs.Cet album restera une sortie historique pour le groupe, et agrémenté de ses bonus sur la récente réedition permet de cerner les débuts du groupe avec des versions abrasives et folles en concert, pleines de triturations d'instruments, de riffing cheap et d'experimentations sonores. Quant à l'EP en soi, il nous présente une face bien plus apaisée du groupe que sa réputation concert, largement inspiré par ses travaux passés, dont la participation aux orchestres de Glenn branca pour le côté atonal desmélodies, les insistances mélodiques et rythmiques et le côté incantatoire. Le ton présente un panel sonore inouï avec des dissonances, des répetitions rythmiques proches du post punk, perceuses passées aux pédales d'effets et surtout un déjà fort feeling mélodique. Alors certes, ce disque sonne plus marqué par ses influences, et reste trés rythmé par le jeu de batterie de Edson, trés funky et enlevé, donc forcément moins rock (est ce un mal?) mais reste quand même une grosse pierre angulaire du rock de ce début des années 80, et agrémenté de ses multiples bonus nous permet d'ores et déjà de cerner les différentes faces d'un groupe protéiforme, à la fois abrasif en concert, comme interessé par le choix de mélodies et la recherche sonore. Cet album permettra au groupe de tourner avec les Swans, tournée qui orientera le groupe vers un côté encore plus chaotique que par le passé.

Sonic Youth - Confusion is sex+Kills your idols EP (1983)

C'est donc sur cette sortie que le groupe livrera son côté le plus haineux et bruitiste, proche des concerts du début, proche de son énergie directe.L'expérimentation sur les mélodies se poursuit, mais revêt un côté bien plus punk (la reprise de I wanna be your dog n'est pas anodine), bien plus raw et direct. Pourtant cette dualité reste toujours présente, avec un côté arty psychédélique encore là. Des mélodies oniriques ou KIm Gordon s'impose comme le côté sexuel du groupe. Changement de batterie qui n'en finissent pas, avec l'intégration d'un Bob bert jugé trop cool pour l'essai, puis d'un ancien Teenage jesus and the jerks, avant le retour de Bob Bert pour la tournée. Ce qui fascine sur ce disque est cette facilité à maitriser des ambiances grâce aux choix sonores du groupe, qui ne maitrise pas forcément encore ses instruments d'une réellle manière. Brûlot arty bruitiste, disque clé pour comprendre toute une scéne, disque marquant pour le groupe lui même pour lequel il reste référence, COnfusion is sex alterne passages angoissées claustrophobiques et rage non maitrisée, avec un passag aux effets distordus des instrument complétement arrachés. A 2000 lieues de la musique de club, de la musique maitrisée, dansante et gentille, Confusion is sex est l'expression de terroristes du son bien décidés à prendre en contrepied toute une scéne.

Sonic Youth - Bad moon Rising (1985)

Contrepied poursuivi sur la suite de la discographie.Aprés un brûlot sans aucune concession sonique, le groupe revient avec un album marquant vu qu'il marque l'arrivée de Steve Shelley à la batterie sur la tournée de l'album, batteur actuel du groupe. Bad Moon rising accentue le côté angoissant des compositions du groupe dans un disque sans aucune pause à l'ambiance étouffante et au son cauchemardesque. Les compositions sont lancinantes, à l'image de protect me you sur le précédent opus, mais laissent transparaitre un sens de la mélodie aiguisé, un sens de la chanson pop masqué par un apparât bruitiste et un son sans aucune concession. LEs vocaux se font moins itéraitf et froids et de réels sentiments transparaissent de la voix de Thurston et Kim. Ce disque est terrifiant, et malgré son apparence plus posé ne laisse aucun espace vide dans des morceaux monstrueux où la plus simple des ballades pop se transforme en un cauchemar auditif agrémenté d'un sens de la mélodie annoncé. I love her all the time en en l'exemple parfait. Pourtant les influences sont encore là, ce côté no wave, où Lydia Lunch en personne apparait sur death valley 69. Bad moon rising joue avec les allées et venues rythmiques, l'entrée de sons et leur sortie pour créer une ambiance jamais aussi cohérente pour le groupe, et malgré tout une beauté transparait dans cet opus.

Sonic Youth - Evol (1986)

Le cauchemar est terminé. Ce serait plus le réveil, toujours un peu angoissé, entre rêve et réalité. Evol est un peu tout ça à la fois. La maitrise acquise des instruments, la domination du son, qui ne se fait plus subir par le groupe, mais que le groupe nous fait subir, l'acquisition de ce feeling pop malaxé et déglingué. Shadow of doubt montre que le tout est encore là, inconsciemment, en arrière fond, dans cette aisance des mélodies angoissantes et itératives, issues du post punk. Mais Evol montre la lumière, l'ouverture possible, l'accés vers de nouvells contrées. La beauté simple, lumineuse et à la fois si fragile d'un Tom Violence, où les triturations d'un expressway to yr skull sur lequel Neil Young aurait pu écrire une dissertation (d'ailleurs s'il passe parlà, qu'il se livre à l'essai, c'est une requète). Pourquoi Evol est charnière? Tout simplement car c'est l'essai qui synthétise le mieux la schizophrénie palpable depuis les débuts du groupe, entre violence aigu, bruitiste agressif et beauté limpide dans le choix des mélodies, feeling pop romantique et sexuel. Mais c'est aussi sûrement aussi là que Sonic youth arrive à allier les deux à la fois, en livrant des mélodies à base de violence aigue et sonique, sublimées par une aisance des choix sonores. C'est aussi le début d'une stabilité du line up au niveau batterie, qui créera un réel combo uni (premier disque où Steve shelley participa à la composition). Puis Evol, c'est aussi l'anagramme de love, là ou les démons de l'amour se rencontrent, et luttent pour en extraire la quintessence.




lundi 1 juin 2009

Sunn O))) - Monoliths and Dimensions

Une cathédrale. Depuis des années nous sommes maltraités, au gré de vrombissements qui construisent un édifice des plus fascinants. Là ou les Grimmrobes demos étaient un hommage sonore à Earth 2, fascination pour la possibilité du son à être touché, à être palpé et façonnés par nos mains, véritable synesthésie totale, où l'on pouvait attraper littéralement ce qui nous était fourni; 00 void commençait les bases d'une des plus grandes cathédrales païennes jamais construite. Des bases solides, terriennes, indestructibles et peu malléables, véritables fondations s'enfonçant profondément. Puis peu à peu s'élevait l'édifice, avec des colonnes plus protéiformes (White 1 et 2), plus abstraites et moins monolithiques. C'est à partir de Black 1 que le décorum s'est mis en place, avec les gargouilles, les bouteilles de vins, les cercueils tout au long de ces colonnes, toutes ces petites choses noires et à la fois pleines de clins d'oeil nous rappellant l'humour des constructeurs, toujours plein de second degré sur leur ouvrage. Maintenant l'édifice est monté, bien plus aérien sur Doomkirke, plein d'un lyrisme effroyable, les chanteurs d'opéra ont testé l0'acoustique, les joueurs d'orgue aussi, pour élever la dimension spirituelle de l'endroit.
Monoliths and dimensions serait la première phase de construction d'une toiture pleine de failles. Le son Sunn ne veut plus rien dire, le drone non plus. Ici la richesse sonique laisse place au souci du détail, de la beauté des éléments, de la lutte contre l'humanité d'une construction difficile. LEs murs de guitares ne sont plus terriens du tout, le son vrombit de moins en moins et le feedback laisse place à la richesse émotionnelle de l'édifice. Tout architecte sait que pour construire quelque chose de grandiose, les bases doivent être solides. MOnoliths and dimension laisse place à un son cotonneux, agréable pour y séjourner. Lorsque Aghartha livre ses premieres incantations, le son se fait porteur, accueillant, en aucun cas agressif. Et même Attila et sa voix d'outre tombe nous berce, dans une incantation rassurante et onirique. M & D s'élève, ne cesse de grandir, de murir un son sans aucune limite de beauté, de tisser une quantité de samples sur des nappes de guitares mélodiques où sont déjà brodées les tapisseries d'une victoire. Les vitraux sont colorés (cuivres, vocaux feminins), et finis d'une main de maitre, au pinceau filliforme. Le souci du détail. Sunn ne joue plus dans le brut de decoffrage. Les sons nous transportent plus que nous les transportons. LEs experimentations ambiant du passé savent s'intégrer au tout, les vocaux d'outre tombe prennent tout leur sens dans la messe noire, la lumière filtre à travers les trous, à travers les vitraux. Sunn O))) n'est plus cette bête rampante des grimmrobes, mais se déroule tel une toile, une toile dont nous aurions vu les esquisses petit à petit. La cathédrale ne sera peut êtrejamais finie, car certains ouvrages architecturaux n'ont pas de point final, mais l'avancée prend tout son sens sur cette partie du travail. Sunn O))) a laissé les pioches, les maillets et les instruments lourds pour élever sa construction. Ils toucheront les cieux.

Current 93 - Aleph at hallucinatory mountain

Inlassablement. Le précédent effort nous avait fatigué, et l'ep aussi. Current 93 n'était plus aussi prophétique qu'avant. La voix de Dieu avait un chat dans la gorge. Orphelin de sonorités nouvelles, orphelins de disques vivants, orphelins de voyage dans de nouvelles contrées. Nous avions perdu notre porte parole, surement en bouée dans sa piscine, complétement perché. Et quand Douglas Pearce se permet de devenir une icône complétement folk, qui peut se targuer de pouvoir reprendre le flambeau apocalyptique?
Un joueur de flûte, un joueur de xylophone, pour servir le disque le plus psyché d'une discographie labyrinthique. Le plus rock et le plus électrique aussi, comme si la collaboration avec OM l'avait bouleversé. Des contrées sanglantes, décrites dans des morceaux sans queue ni tête, remplie de solis agressifs, d'écarts soniques fleuves, sur le retour d'un tibet plus conteur que jamais. Des délires à la réalité, des structures hallucinées qui nous perdent, proches parfois de mantras, où la moindre explosion electrique reste ejaculatoire, sur des choix rythmiques plus que percutants. Le tout reste porté par une solidité de l'ensemble, ou Tibet arrive à lacher le lion dans un zoo végétarien, où même la guitare acoustique qui lui est si chère a des sonorités indiennes, où les violons se font menacants. Finies les echappées religieuses dans sa forêt rassurante, où la vierge se ballade à poil en se tripotant les tétons. Aleph at hallucinatory mountain est cette terre brûlée, où se balladent les démons, et nous sourient, jusqu'à nous rendre fous et se jouer de notre santé mentale. Aleph en est le chef, du haut de sa montagne rouge sang il joue du clavier, debout, entouré d'une farandole d'êtres mystiques, aussi réels et palpables que nous mêmes. Vaincu, la folie et l'insouciance nous gagne, et nous partons rejoindre ses rangs, dans une douceur colorée.

Menace Ruine - The die is cast

Un étrange bâtard que ce disque, éloigné des débuts plus black métal du groupe. Plus qu'éloigné d'ailleurs, tellement lointain qu'il ne reste que cette rigidité du son, sans concession aucune. Saturé jusqu'à plus faim, le son des canadiens se fait pourtant bellement lumineux, pour livrer un drone à l'ambiance médievale, drone proche d'un mantra assez rapide, évolutif au sein de morceau courts (ce qui constitue d'ailleurs leur gros défauts). La variété des ambiances fait la part belle à la maîtresse de cérémonie vocale qui flotte au dessus de ce magma sonore mélodique avec une belle envie de nous faire planner. Proche d'un Nico pour certaines tonalités bien gothiques (époque desertshore), la demoiselle fournit son côté The moon lay hidden beneath a cloud à une musique complétement incantatoire et d'une lourdeur pour une fois pas toxique mais libératrice, ayant plus empruntés au son aérien d'un Asva qu'aux nappes des grimmrobes demos (et je ne dis pas ça pour les vocaux féminins). Le ton est bien ficelé, assez accessible, et nous entraine dans les méandres de mélodies psychédéliques enfumées, sans jamais nous laisser atteindre vraiment la transe de part le côté expéditif.