
vendredi 30 décembre 2011
BLACK FACE- S/T 7"

vendredi 23 décembre 2011
PUSCIFER- Conditions of my parole

Puscifer revient avec son deuxième véritable album, alors que les admirateurs attendaient plus un nouveau Tool, voir même un nouvel enregistrement d' A Perfect Circle, pusique ressuscité contre toute attente. MJK a visiblement poussé le jeu du beauf américain de base jusqu'au bout avec cette nouvelle fournée, les clips et visuels promos/pochette allant dans la continuité de Cuntry Boner. On y voit un Keenan ventripotent, moustachu et coiffé d'un mulet de champion dans sa caravane ou en prison. Technique marketing pour faire fuir le metalleux ? On se souvient de son goût pour les costumes affreux, de sa volonté presque maladive à garder l'anonymat (même si pour la première fois de sa carrière, il apparaît sur la pochette d'un de ses albums) et de cette anecdote qui veut qu'un soir, en sortant d'une séance de ciné avec Adam Jones, celui ci se fait abordé par une poignée de fanatiques de Tool une fois séparé de son camarade qui lui demandent l'air ébahis "tu connais le guitariste de Tool ?", n'ayant alors pas été identifié comme le chanteur du quatuor par la horde.
Coté casting, encore une grosse sélection: épaulé par Carina Round sur la plupart des morceaux, il convie également son fils Devo à jouer sur un morceau (contrebasse), Josh Eustis de Telefon TelAviv aux claviers et à la programmation, Tim Alexander, Gil Sharone de Dillinger Escape Plan ainsi que Jon Theodore de One Day As A Lion et Mars Volta à la batterie, Alessandro Cortini de NIN au Buchla (synthé modulaire ésotérique) et Juliette Commagere au chant qui avait largement contribué à la première tournée live du groupe. Et cette fois, le surplus d'invités ne débouchent pas que sur une grosse blague assortie de quelques bons morceaux, mais plutôt d'un disque étonnamment réussi. Ce Puscifer ressemble au disque de pop indus que Perfect Circle n'a jamais enregistré. A la production massive s'ajoute une série de morceaux sérieux, imparables. Dynamiques et intelligentes, les compositions voient Maynard chanter de son impressionnante voix sur des chansons toutes arrangées avec soin, offrant une puissance et une rigueur qu'on ignorait de la part de ce projet. C'est la grande force de ce second album: plutôt que de récolter des ébauches et idées en tout genre, ce nouveau disque se compose de chansons, d'un réel travail d'écriture et couplé à un souci du détail et de la création inventive. On saluera particulièrement les apports de Mitchell, Eustis et Cortini aux claviers, venant truffer ici et là les chansons de trouvailles sonores, de petits sons étranges apportant une dimension nouvelle aux compositions sans aller ni dans la facilité ni dans le dépotoir à sons. Tous se plient au jeu de l'orchestre, personne ne vient faire de la figuration en faisant mumuse, mais sert un projet musicale qui se tient de bout en bout. Le tout, en quelques 12 morceaux et en totale inadéquation avec l'emballage, se présente comme un disque de pop rock malin et créatif, disposant d'une insoupçonnable puissance.
mercredi 21 décembre 2011
MOBB DEEP- Black Cocaine

mardi 20 décembre 2011
KICKBACK-Et le diable rit avec nous

Et le diable rit avec nous chante la mélodie et l'amour de bout en bout, on en vient à regretter qu'il ne se soit pas nommé "accolade dans les coquelicots". Logiquement, il se pose comme la suite logique et inévitable de No Surrender (d'ailleurs la pochette reprend le visuel de la première page du livret de l'album précédent), qui avait vu une mutation de la musique du groupe tout en asseyant paradoxalement son identité. Kickback ne ressemble plus qu'à lui même, et son affirmation dégueule de chaque note, chaque coup, chaque hurlements. Certain se précipitèrent pour affirmer un virage black, et si il faut relativiser cette affirmation, la musique du groupe s'est noirci, s'est méchamment salie avec l'arrivée de l'architecte du riff en chef, tête pensante de Diapsiquir. Mais cette suite, expéditive (une grosse demi heure), entame aussi un virage qui semble s'éloigner du groove omniprésent depuis Cornered. Le triple K s'est associé pour ce nouvel enregistrement à un batteur plus sobre que précédemment, et le rythme en devient moins chargé, perdant au passage une dose de groove. Le son des 10 morceaux va d'ailleurs dans ce sens. La production est tranchante, sèche, agressive, et ne déborde pas de basses, manquant légèrement de rondeur. Et le diable rit avec nous est le disque le plus froid de Kickback, le plus austère, et a des allures de punk vénéneux. Une agression glaciale d'une demi heure, remuant dans le crâne puis se retirant sans prévenir. Ce constat serait cependant renforcé sans les deux reprises finales cloturant l'album- une des Geto Boys et une seconde des Brainbombs. On se penchera surtout sur celle des Geto Boys, la plus surprenante. Pendant quelques minutes, Kickback multiplie les sons inédits dans leur mixtures: passages presque claires, samples, saturations absentes pour respirer, mais mixé au denses sonorités âpre de la production. Le rythme est assuré par une BaR, elle aussi glaciale et monomaniaque, puis la reprise se finit sur une longue sortie calme et noire, larsen de machines ravagées.
vendredi 16 décembre 2011
THE WASHINGTONIANS-Severed Heads

L'influence Benümb me semble moins parlante pour ce nouveau disque, le son y étant moins magmatique, respirant davantage et les Washingtonians jouant définitivement une musique plus entrainante, possèdant un coté aussi terriblement festif. De fait, le groupe me semble aujourd'hui jouer dans la cour hardcore (ou grind, à vrai dire on s'en tape) comme Entombed joue du death: en y incluant une dose évidente de rock'n'roll et de groove. Sans redéfinir les contours de musiques sauvages et ultra balisés, les 4 jouent avec cette conviction poisseuse et cette énergie impeccablement gérée: chaque break, chaque mesure, chaque plan semble bannir la molesse, même quand ils calment sévèrement le jeu. Techniquement, les membres semblent tous en place, et le travail rythmique est remarquables: entre blasts et ralentissement, chaque coup à l'air teigneux, ça rouste dans tous les coins, cymbales en guerre et peaux de chèvres en ruine. Fait(devenu) rarissime, la voix possède un vrai grain singulier, qui n'est pas sans rappeler Scott Angelacos, hurleur possédé de Bloodlet, Hope & Suicide et désormais dans Junior Bruce. Au bout des courses, le groupe distord complètement sa musique sur deux titres totalement opposés: un morceaux ou tout y est lent et écrasant, puis une dernière rafale tout en vitesse ramassée en quelques secondes. Le dernier titre fait une dernière fois les comptes avant de fermer la porte, mais celui d'avant permet au disque de se reposer et de montrer que si le genre lourd et lent est en surpoids grâce à un nombre de groupes incalculables tentant leur chance dans ce style, il reste un exercice souvent convainquant quand il est est (bien) exécuté par des gens dont ce n'est pas la spécialité. On se souvient d'ailleurs de Cephalic Carnage qui assurait totalement dans ce genre de tentatives. Un Severed Heads soigné de bout en bout, qui se finit comme il se découvre: en imposant une taloche qui rend heureux.
mardi 6 décembre 2011
TOM WAITS- Bad As ME

La famille Waits se fait fidèle lorsque le maître passe en studio: Brennan soutient encore son étrange mari dans ses délires, alors que le fiston se pose derrière la batterie de manière plus importante que jadis puisqu'il frappe sur une bonne partie des titres. Ribot est un fidèle, un habitué tout comme Claypool, toujours présent lorsqu'il peut passer quelques notes de sa 4 cordes mutante au patron du cabaret. Pour la photo, on notera également la présence de Flea, qui prouve encore que les mecs des Red Hot ne sont jamais aussi bons que losqu'ils s'évadent de leur machine à remplir du stade, et également celle plus surprenante et pourtant plus légitime de Keith Richards. On en oublie beaucoup d'autres.
Bad As ME ne porte donc pas vraiment bien son titre. Le cinglé effrayant du blues déglingué ne sort pas ses visages les plus terrifiants, laissant ça au premier tiers d'Orphans ou de Real Gone. Il n'est pourtant pas dans le registre d'un bluesman sobre: la voix mutante continue de se transformer d'une pièce l'autre, et c'est le grain qui assure le fil rouge de l'album; mais sans habitudes, l'auditeur pourrait s'y perdre: Waits est multiple... en plus d'être ravagé. L'instrument vocale de Waits est si complexe et fascinant qu'il pourrait écrire des paroles totalement déplorables qu'on s'en contenterait. Mais en plus d'insulter les cordes vocales de dizaines de troubadours en lichen, il les humilie en s'imposant encore comme un brillant parolier.
Et puis Waits à la classe mais aussi les façons des bruts. Il vous attrape violemment par le bras et vous force à le suivre dans ses déboires de poètes aux carnets sales et aux notes éparses, amenant cohérence dans la folie, la diversité dans sa vision musicale. Blues bâtard ici, folk triste par là, rock poisseux plus loin. Un traversée plurielle du bilan MMXI, entre incantation au rythmiques de bidons rouillés, guitares aux cordes saignantes, orgues enroués et confession plus intime sans importuner les artisans vicieux exécutant les délires et requêtes du taulier. Fanfare macabre et fin de spectacle, ambiance alcoolique pour l'amour de la bonne goutte plutôt que l'opulence du baril. A l'image de sa discographie.
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