samedi 9 mai 2009

SND-Atavism


Quand d'habitude je mets une photo avec une certaine mise en scène de l'objet, c'est que, tout simplement, je n'ai pas eu le choix, y'avait rien d'autres de dispo sur le web qui me paraissait utilisable. Celui ci pourra être l'exception: il me semble que cette photo met plus en valeur les qualités visuels de cette pochette qu'un simple scan de face.

SND est un groupe assez discret, et intrigant. Assez connu et respecté dans le milieu, ils sont pourtant parmis les plus discrets activistes de l'Electronique exigente et pointue -je devrais déposer cette appelation EEP...ou EPE...je sais pas. Quelques albums chez Mille Plateaux, puis Rob Hall, moitié du duo s'est occupé à d'autres projets. L'an dernier, ils ouvraient pour Autechre, et sortaient un maxi "4,5,6" aussi vite écouté qu'épuisé (et donc disponible sur ebay contre une rétine). Si j'avais trouvé leur musique sur scène un peu facile de par son hermétisme "tout au laptop", il y'avait néanmoins des agressions de maitrises sonores qui méritaient attention (le pasage de l'infrabasse qui retourne le boyau, foutrement bien planqué entre deux morceaux, rappelez vous!). Curiosité "on". Finalement, Raster Noton vient à la rescousse de l'auditeur désespéré et sort ce nouvel album. SND y fait ce qu'on pouvait attendre d'eux: une musique electronique...exigente et pointue! Minimalistes, les compositions s'articulent autour d'idées simples et progressent lentement vers d'autres formes, comme des glissements électroniques passant d'un plateau sonique à un luxuriant geyser digital. Froide, la musique l'est, mais propose une sorte de mélancolie presque impalpable tant elle apparait sous entendu derrière la rudesse des structures. Derrière un hermétisme évident, grouille en effet une sorte de plaisance auditive qui n'est pas sans appeler -excusez le raccourci- l'album amber d'autechre, ou encore un boards of canada mais qui aurait viré la chaleur analogique pour essayer de faire sonner un oscilloscope avec leurs propres règles. Ce qui se dégage c'est qu'au bout du compte, la formule fonctionne et que passé une première écoute qui peut dérouté, l'album amène l'auditeur loin de là où il pensait se rendre: vers un disque passionnant, extrêmement bien construit et obsédant, mais dans le bon sens du terme.

Si ce magnifique album vous tente, je ne peux que vous conseiller de vous le procurer via le label directement, car les magasins le revendent une fortune dûe au prix de l'import.

Curiosité "off".

3 commentaires:

inside a dit…

Pour info, on peut écouter des extraits cet album sur www.junodownload.com et l'acheter en mp3.

Macho))) a dit…

Super l'achat de mp3!

Paul Takahashi a dit…

très casse burnes en live, à tester j'imagine, même si Ikeda les déboite tous