mercredi 16 mars 2011

Erik Friedlander - 50 Miniatures for improvising quintet

On vous rassure d'entrée, le disque ne comporte pas 50 pièces, mais sept grands axes qui rassemblent sept compositions microscopiques (+1 donc pour la pièce finale, on voit venir les râleurs). Le quintet est composé de quelques têtes plus ou moins connues de l'entourage de Zorn et de Tzadik. Erik friedlander au violoncelle, Sylvie Courvoisier au piano, Trevor Dunn à la basse, Mike Sarin aux percussions et Jennifer Choi au violon. Pour ceux qui suivent les Book of angels, ils ont du prendre l'habitude de voir venir ces noms. Ces improvisations ont toutes été crée pour un projet en partenariat avec le musée contemporain juif et John Zorn, comme quoi, le monde est petit. L'interêt de ces pièces c'est qu'elles sont construites autour de d'embryons de compositions que les musiciens détruisent dans l'œuf. Frustrant et à la fois très vivifiant, ces morceaux sont en fait la somme de quantités d'idées qui s'acheminent petit à petit. Le projet est bien entendu basé sur une histoire biblique, et sur les jours antérieurs à la réception des dix commandements (au cinquantième donc, si vous suivez). Pas forcément de cohérence donc à l'intérieur même d'une journée, et pas forcément de jeu de quintet à proprement parler. On navigue entre différentes ambiances allant du très mélancolique au expérimentations sur les instruments eux même. Le poids du silence est exacerbé sur des pièces où le piano disparaît et violon et violoncelles se font nos pires ennemis car refusant toute continuations aux amorces de structures mélodiques. Les quelques envolées de basse permettent au son de trouver le corps et la respiration qu'il refuse le reste du temps. L'intérêt réside justement dans cette capacité à jouer avec leur propre musique sans jamais laisser libre cours à leurs habitudes de composition. Ces miniatures en sont vraiment et ce projet de Friedlander est avant tout un nid à idées où les musiciens évitent l'écueil de leur propre savoir faire (la piste 4 qui tue une porte de sortie klezmer au moment où on la voyait arriver). Une bien belle prestation, qui gagnait surement de l'intérêt à être vue live, et où on aurait aimé voir Joey Baron à la batterie. (Skipstone Records)

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