mardi 18 septembre 2012

ENOB-Sucks

Les mecs d'Enob, déjà, placent des points d'entrée de jeu en calant un joli 10", le genre d'objet discret mais toujours bienvenu. Ce qui est encore mieux, c'est que très peu d'indices filtrent à travers le visuel. Non, ça n'est pas  une formation metal, c'est bien plus complexe que ça d'ailleurs. Avec une signature/production sur une structure comme "la ferme de la justice" et sa bouillie trans-genre, j'ai l'impression à l'écoute de ces 4 morceaux qu'Enob raconte un truc, un peu singulier, probablement qu'eux seuls comprennent mais vu le coeur qu'ils semblent y mettre, on adhère. Les gentlemen d'Enob ont probablement bouffer du rock par palettes entières dans les années 90 et leur travail semble être une grosse mixture efficace. Le batteur les place toutes biens, la basse ronfle copieusement, et la guitare oscille entre riffs de patrons et envolées stridentes. Le rythme, généralement soutenu et la guitare triturée jusqu'au bruit épuisant pointe du doigt la noise des 90's, celle de Skin Graft, d'Arab on Radar, mais aussi celle plus locale de Bästard. Les invectives puissantes sur les 6 cordes rouillées de Krank, refilent un tétanos qu'on a déjà attrapé à l'écoute de Gang Of Four. Mais la grande force d'Enob c'est d'avoir su éviter les pièges pénibles de ce type d'exercice, s'écartant du post-punk/noise pur en allant greffer des moments plus punk, plus rock, plus groovy, plus "autre", les rapprochant un peu de leurs collègues de label You Do Right. En ce sens, le travail sur la basse est remarquable, tout comme certaines parties de guitares. Mais là où Enob marque une réelle différence, c'est dans l'utilisation des voix. Multiples, elles ne font pas le coup du groupe qui aimerait avoir Yow au premier rang mais qui se retrouve avec un fatigant sosie de la chèvre Biafra. Elles jouent ensemble, se mèlent, crient, causent et savent aussi chanter. Sur 4 morceaux on écoute alors une double partition vocale et musicale chaotique, signée dans l'élégance des gens qui s'amusent avec plaisir. Trop court !

Infos et écoute ici.

1 commentaire:

Guillaume Electric Mist a dit…

Enfin un critique musical avec des oreilles!!!! Bravo et merci pour eux, belle analyse...
ENOB SUCKS! ne sera pas réédité donc courez vous procurer un exemplaire...dispos à Paris chez Music Fear Satan, Bimbo Tower, Born Bad, Publico, Ground Zéro, Souffle Continu et les amis des Balades Sonores...