Comme il en a maintenant l'habitude, Alexandre Aja remake à tour de bras les classiques des années 80, tantôt en tant que producteur (Maniac, donc), tantôt en tant que réalisateur (La colline a des yeux). Il délègue donc la reprise du classique de William Lustig à son comparse Franck Khalfoun, dont il avait déjà produit le précédent film, à savoir le très mauvais 2e sous-sol. On retrouve au casting de cette "redite", Elijah Wood, qu'on aurait eu plaisir à voir autrement qu'en Hobbit si le film nous avait donné l'occasion de le voir, et Nora Arnezeder, que l'on avait vu, mais pas retenu, dans Faubourg 36 de Christophe Barratier (Les Choristes).
Gageons que le pari était doublement audacieux. Aja et Khalfoun se mesuraient là à un monument du film d'angoisse, devenu légendaire et, pour les puristes, intouchable. Il fallait donc proposer une relecture audacieuse du thriller de l'époque, et c'est vers une mise en scène sophistiquée que les deux hommes se sont tournés. Ils ont choisi, et c'est tout à leur honneur, de passer la quasi totalité du récit à l'intérieur de la tête du serial killer. Presque tout le film, est vu à travers les yeux d'Elijah Wood, qui apparaît donc très rarement à l'écran et par le biais de système de miroirs parfois bien tirés par les cheveux.
Toutefois, notons la souplesse de la réalisation. Les plans séquences proposés par le duo sont amples et particulièrement travaillés, offrant de belles prises de vue, et se jouant de l'espace avec finesse. Las, le film tourne malheureusement, et c'est la faute de son système, à une démonstration sans âme et sans chaleur, dont la froideur n'a d'égal que l'absence souveraine d'angoisse. Emprisonné dans le regard de Wood, la caméra est dénuée de toute capacité émotive. Les frissons n'existent pas car l'absence-présence du serial killer tourne toujours à vide : en se privant du tueur à l'écran, c'est toute la peur et les possibilités qui l'entourent qui sont annihilées.
D'autre part, les réalisateurs-producteurs sont très souvent confrontés à d'autres limites de leur dispositif. Comment justifier ainsi, les quelques sorties que se permet la caméra ? Car oui, le film est "quasi" ou "presque" entièrement en visée subjective. A certains moments, nous ne sommes plus dans la tête de Wood mais bien à côté de lui, la caméra retrouvant une fonction accompagnatrice qui ne sert absolument pas une quelconque idée de schizophrénie latente. Car cette idée de dédoublement, Aja et Khalfoun ont décidé de la transmettre par l'omniprésente voix off, terriblement surchargée de didactisme. C'est par son biais, et par le biais des hallucinations du tueur, que l'on apprend les motivations de ce dernier. Voilà encore une belle déconvenue. Empressés à vouloir tout justifier, les deux hommes n'ont rien trouvé de plus stupide qu'un racoleur complexe d'Œdipe mal digéré...
On retiendra un plan, beau et bien fait, celui du parking, où Elijah Wood, planqué sous une voiture sectionne le tendon d'une jeune femme qui passe. Le reste n'est qu'une démonstration de conduite de plan en steady cam ou en dolly, dépourvue d'humanité mais chargé d'un énervant et ridicule apitoiement d'impuissance.
Gageons que le pari était doublement audacieux. Aja et Khalfoun se mesuraient là à un monument du film d'angoisse, devenu légendaire et, pour les puristes, intouchable. Il fallait donc proposer une relecture audacieuse du thriller de l'époque, et c'est vers une mise en scène sophistiquée que les deux hommes se sont tournés. Ils ont choisi, et c'est tout à leur honneur, de passer la quasi totalité du récit à l'intérieur de la tête du serial killer. Presque tout le film, est vu à travers les yeux d'Elijah Wood, qui apparaît donc très rarement à l'écran et par le biais de système de miroirs parfois bien tirés par les cheveux.
Toutefois, notons la souplesse de la réalisation. Les plans séquences proposés par le duo sont amples et particulièrement travaillés, offrant de belles prises de vue, et se jouant de l'espace avec finesse. Las, le film tourne malheureusement, et c'est la faute de son système, à une démonstration sans âme et sans chaleur, dont la froideur n'a d'égal que l'absence souveraine d'angoisse. Emprisonné dans le regard de Wood, la caméra est dénuée de toute capacité émotive. Les frissons n'existent pas car l'absence-présence du serial killer tourne toujours à vide : en se privant du tueur à l'écran, c'est toute la peur et les possibilités qui l'entourent qui sont annihilées.
D'autre part, les réalisateurs-producteurs sont très souvent confrontés à d'autres limites de leur dispositif. Comment justifier ainsi, les quelques sorties que se permet la caméra ? Car oui, le film est "quasi" ou "presque" entièrement en visée subjective. A certains moments, nous ne sommes plus dans la tête de Wood mais bien à côté de lui, la caméra retrouvant une fonction accompagnatrice qui ne sert absolument pas une quelconque idée de schizophrénie latente. Car cette idée de dédoublement, Aja et Khalfoun ont décidé de la transmettre par l'omniprésente voix off, terriblement surchargée de didactisme. C'est par son biais, et par le biais des hallucinations du tueur, que l'on apprend les motivations de ce dernier. Voilà encore une belle déconvenue. Empressés à vouloir tout justifier, les deux hommes n'ont rien trouvé de plus stupide qu'un racoleur complexe d'Œdipe mal digéré...
On retiendra un plan, beau et bien fait, celui du parking, où Elijah Wood, planqué sous une voiture sectionne le tendon d'une jeune femme qui passe. Le reste n'est qu'une démonstration de conduite de plan en steady cam ou en dolly, dépourvue d'humanité mais chargé d'un énervant et ridicule apitoiement d'impuissance.
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