Après l'affiche Locust / Warsaw Was Raw (et Sonic Boom Six + MAP) il y a quelques années, voilà ce qu'il reste de cette soirée en 2013 : The Locust ne semble plus être, tandis que Warsaw Was Raw a encore épuré ses rangs depuis. Et cette fois on s'éloigne de la maro pour se diriger vers le CBGB's de Montreuil, à savoir les instants chavirés, la seule salle de France où les gens viennent pour la salle plus que pour l'affiche (la preuve, il y a un système d'abonnement) - c'est pas un reproche, cette salle aligne tellement de bonnes soirées que ça serait malvenu.
Bref, le groupe au nom palindrome qui ne nous avait pas franchement passionné jadis ouvre à nouveau pour leur potes de label (c'était pas le cas à l'époque), puisque signé sur Three One G, maison de Justin Pearson. En duo, le groupe reste toujours aussi virulent et on se surprend surtout à admirer la technique des deux. Le guitariste à un son de porc hyper ample. Son pote batteur donne absolument tout ce qu'il a, il en est presque inquiétant. Je ne crois pas avoir déjà vu un type mettre autant d'énergie dans son jeu, tout comme je ne suis pas sur d'avoir déjà observer un frappeur lever les bras aussi haut pendant un roulement. Je crois savoir que le mec était à 2 doigts du malaise lorsqu'ils ont ouvert pour Comity en début d'année à l'espace Barbara (on en a pas parlé mais en deux mots: c'était super bien. Voilà, ça fait quatre mots et de rien pour le report express). Calme toi, ton jeu et ta technique sont suffisamment impressionnant pour t'éviter de te donner tout ce mal. Pas de souci pour Warsaw, sans me fasciner c'est assez bien foutu pour être captivant, et je préfère maintenant qu'auparavant.
Retox a perdu Gabe Serbian, l'autre sauterelle avec Pearson qui composait ce groupe de hardcore. Le petit nouveau, sans avoir le génie du batteur fou de Locust n'est pas manchot et est assez carré et solide pour ne pas tirer le groupe vers le bas. D'ailleurs il joue sur une caisse claire assez tendue, un truc qui me semblait de plus en plus rare. Chaque coup résonne. Son copilote de section rythmique est un jeune mec qui semble assez nerveux, et joue un peu comme Dave Curran, en plus vigoureux. Il a un son absolument dégueulasse et gras, à la limite de l'incompréhension, mais à la présence indispensable. Les nouveaux morceaux (puisqu'ils sortent un nouvel album, après le premier paru chez Ipecac) publié ces jours-ci sur Epitaph (logique !) & Three One G sont un peu plus aérés que les précédents et le guitariste, gominé et avec un portrait de Sade tatoué dans le cou, est le grand vainqueur du match. Le groupe s'éloigne du punk hardcore bas du front pour aller chercher des plans plus post punk, avec du delay et de la whammy dans tous les sens. Bon, c'est pas non plus PIL avec qui ils ont tourné récemment pour autant. Retox reste une version plus punk direct de Locust (désolé), moins hystérique, tout en étant singulièrement sauvage. Fini les sons aliens (quoique, le fan de Sade fait un bon boulot de ce côté), Retox se concentre sur l'efficacité, sur les plans et riffs de patron. Devant, Pearson est un chanteur nerveux et communicatif ("thank you, i d'ont speak french" et une autre phrase, ça sera tout pour ce soir) comme à son habitude, qui finira dans le public pas trop réceptif. Un rappel plus tard et les fanatiques de soirée noise-expe de la salle finissent en pogo maladroit récréatif. 30 minutes entre le premier coup de caisse claire et le dernier écho de guitare. Plié. Expéditif et administré avec le savoir des grands.
Ps: Merci à C pour la photo.
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