Il y en a qui étaient venus voir un groupe de musique industrielle live. Ils seront déçus, car le concert de Throbbing Gristle était en début d'été. Ici, pour un groupe de rock (cf chronique correspondant aux deux derniers disques), rien de mieux qu'un concert de rock, psyché de surcroît. Ça sent le bien être alors qu'on pensait que ça sentirait le malaise, ça joue avec nos émotions en lançant un des débuts les plus tendus qu'il puisse être (trussed). Ça reste pas mal bloqué sur les deux derniers albums d'ailleurs, à part une incursion dans un morceau plus ancien, donc plus expérimental, donc plus martial, donc plus prenant, et surtout plus libre, plus axé sur les grandes étendues. Libre, pourtant ce concert de rock l'aura été. Genesis se permet d'improviser des vocaux un peu partout, de modifier les tons pour modifier complétement un morceau. Je pense notemment à Hookah Chalice, morceau catchy à souhait se transformant en une sordide comptine boiteuse et maladive. Ils s'amusent les bougres, se foutent de nos gueules, rigolent entre eux, ont des trips de junkies pas encore décrassés, puis toujours ce ton légèrement hautain, reflétant l'égo surdimensionné de Genesis P Orridge, voulant s'imposer plus de l'ordre du gourou/rock star que du frontman nevrosé. Et ça prend. De grands moments de gloire, avec un higher and higher deglingué, un Maximum Swing plus groovy que n'importe quel morceau de funkadelic.
Les énergies se décuplent petit à petit, le son se fait moins hésitant, le volume et le ton montent pour rentrer dans certaines escapades bruitistes où Orridge utilisera son fameux violon (le break de hookah chalice entre autres, majestueux).
Puis les chansons du dernier album, tout en couleurs, en délires visuels, avec un No good trying sur la brèche, un Pickles and jam qui prend aux tripes et un papal breakdance qui ravage tout sur son passage.
Rien de bien prévisible en somme, qu'un groupe de rock n roll qui s'amuse comme jamais, joue d'une manière trés libre, décuple certaines énergies ou en réduit d'autres. Puis j'oubliais le double rappel (j'oubliais pas, je le gardais pour la fin en fait) où durant une vingtaine de minutes, la trés velvetienne foggy nation se transforme peu à peu en un sister ray (reprise du velvet underground donc), on le savait que ce monologue (Andy says to candy...) nous rappelait Lou reed!
Enfin, c'est genesis et le guitaristequi reviennent pour nous interpréter un Milk Baba incantatoire, au delà des hauteurs et finir de transcender un retour dans le temps palpable.
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