mardi 24 novembre 2009

HYPERDUB- 5 years of hyperdub


Encore une fois, si le dubstep a un gout de crasse sale qui se répand sur la musique électronique des années 2000, Hyperdub semble bien être le représentant le plus fier aujourd'hui en activité. Peut-être même un des labels les plus excitants de musique électronique-tout court. Et la musique délivré par le label est loin des jeunes gens en fluo, tout content, tout heureux qui pullulent et polluent une musique qui ne cesse de sombrer. Chez Hyperdub, on sent comme un héritage de Basic channel, comme une suite logique à ce que fut la techno, avec ces sortis sans concessions, ces artistes qui réclament l'anonymat et qui fuient toute forme médiatique. La preuve? Quand libé veut faire un papier sur eux, la rencontre se fait après un périple laborieux, dans une cave d'un club en fin de vie. Pas à la "fabric" ou au rex club en somme. La crasse, elle est liée à la géographie-même du label: Brixton. Le sud de Londres. Je ne sais pas si elle y'est encore, mais il y'a quelques années, à la sortie de la bouche du metro de Brixton, un pick up dévasté servait de socle pour un panneaux à LED indiquant un message rassurant du type "si vous vous faites agresser, donnez tout, ne résistez pas, ne soyez pas une victime de la rue". Il n'y a probablement pas d'autres images plus claire pour envisager le quartier sud de Londres. Et comme un périple nocturne au coeur du quartier, les disques Hyperdub sont sombres, sinueux, grouillants, lourds. Les inédits de King Midas Sound, de Burial, de Kode9 promettent des jours pires encore. K Mart et sa nouvelle muse asiatique promettent aussi une jolie collaboration, tout en sonorités 8bit sur fond de beats dévastés et lacérés de strates de claviers. Les classiques qui sont exposés sur la seconde galette sont aussi bons. La reprise fantômatique de Ghost Town par Kode9 est une terrible expérience, gavé de basses profondes, tout comme l'excellent 9 Samouraï; Burial extirpe de ses albums les morceaux les plus émblématiques avec ses beats craquants et ses samples qui s'évaporent. Entre ses grands représentants, se cache de plus obscurs pépites encore. Un objet qui retrace au mieux un label bourré de réjouissances tout en s'éloignant du genre qui la vu naitre.

1 commentaire:

ArnoldB a dit…

Jolie chronique. J'ai hate de poser l'oreille dessus.