Deuxième coup de latte du duo dynamique, déjà. Prolifique, il faut le souligner. La première production de cette association avait déjà largement séduit, de sa pochette étrange qu'on aurait plutôt imaginer pour un combo grindcore écolo en passant par le 12" en forme de scie circulaire, le genre d'objet qui impose toujours un peu le respect. Un casting soigné aussi: The Alchemist, homme de l'ombre aussi à l'aise avec Dilated People qu'avec les truands de Mobb Deep, collé aux pompes du frangin de Madlib, Oh No, créateur de quelques morceaux imparables (notamment le titre qui ouvrait le dernier Mos Def en date). L'association sous psychotrope se confirme et s'affirme sur ce second LP, véritable ode aux déambulations psychiques en tout genre et aux mélanges brumeux. Le visuel s'éloigne cette fois de la vision cauchemardesque du précédent album, et rappelle aussi bien les visuels d'Adam Jones que la pochette du seul album de Shape Of Broad Minds, "Craft of the lost art".
Il est déjà possible de mentionner quelques disques que l'on qualifierait volontier de hip hop psychédélique, mais Gangrene apporte avec aisance sa pierre à l'édifice. La production de l'album est d'une densité remarquable, incarné par des beats écrasant, comprimant l'espace sonore, tandis que les samples débordent de vie de toute part. Entre ses longues plages de phaser, ses boucles de guitares en roue libre et ses sons de sirènes noyés dans les effets et les accidents audio, on se retrouve dans une excursion au déroulement incertain et aux envolées parfois improbables, comme sur le titre éponyme qui mélange une progression totalement psychédélique pour déboucher brillamment sur une phrase de guitare type 13th Floor elevator se mélangeant au scratchs lapidaires dans une éruption sonore de possédés. Magie noire audio, les deux hémisphères malades des deux amateurs de perceptions modifiées s'accompagnent d'une floppée de MCs proche du groupe (Prodigy, Kool G rap, Evidence...), venus incarner vocalement cette cérémonie opaque. Si l'album brille par ses productions, on ne négligera alors pas la trame "vocale" de l'album, bien que ce "Vodka & Ayahuasca", dynamique et ramassé, s'avère verbeux sur la longueur. Du coup, cette association très réussie (me) rappelle aussi un album devenu classique et issu d'une rencontre entre deux MCs aux univers distinct: "Blackout !" de deux autres grands admirateurs d'herbes.
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