mercredi 1 août 2012

THE MELVINS - Freak Puke

Les Melvins ont cette particularité, au moins, de ne pas publier 20 fois le même disque, bien que la dernière "trilogie" enregistré en compagnie de Big Business pourrait s'apparenter à un gros triple album tronçonné, et qu'on en retiendra surtout le tout premier, Senile Animal. Je crois que le dernier segment n'a même pas eu droit à quelques mots ici. Bref, c'est quand ils commencent un peu à nous emmerder qu'ils arrivent par surprise, publiant des disques intéressants sinon audacieux - Bootlicker, Prick, Honky, Electroretard, Colossus of Destiny. Freak Puke aurait pu sortir courant 2005-06, lorsque le duo fraichement épuré de son psychopathe de bassiste Rutmanis enregistrait une version impériale et faussement live de son Houdini en compagnie de Trevor Dunn, pote et bassiste d'un millier de projets louches, dont Mr Bungle, puisque ce nouvel album se présente avec le même casting pour une série de compositions originales (et une reprise) à ceci près que le groupe signe cette sortie officiellement en tant que "Melvins (lite)" et que Dunn y joue surtout de la contrebasse. Ce qui ne change pas, en revanche, c'est l'esthétique Melvins, reconnaissable, même si les cordes de Dunn apporte une touche inédite et il faut le dire (paresse), assez... cinématographique. Sinon, même sens du riff parfait, avec envolé en solo quasi mauvais goût, du matraquage bestiale de la batterie et voix multiple. Chose admirable et sur désormais chez le groupe : ces choix de production. Alors que tout le monde les célèbre comme les grands patrons de la lourdeur, les gars s'amusent à sonner assez singulièrement sur album, avec une production pas du tout clinquante, mais mat, sèche et vivante. Les guitares sonnent presque stridentes, Gang of Four-esque quelque part. La batterie est parfois très en retrait, on se dit que Crover est un peu seul-forcément, même si en théorie ça ne change strictement rien. Tu arrives à la fin de cet album en ayant eu l'impression d'entendre un disque d'une autre époque dans sa production, avec son lot de moments épiques et ses lignes de basses coulantes, ses petites surprises comme Holy Barbarians, écho groovy aux délires goût Residents, pour récolter une reprise, presque dans le ton, des Wings. Un de plus, pas le meilleur, pas le plus affreux.

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