mardi 1 octobre 2013

THE BUG - Filthy

Après avoir persévéré le temps de trois 7" un exercice de style réussi (Acid Ragga), Kevin Martin revient au pur son Bug, sans limite ni contrainte. C'est Zeke Clough qui encore une fois s'occupe de signer le visuel du disque et le mélange chaotique de gris, noir et rouge fonctionne parfaitement : l'objet est superbe, bordélique mais plaisant. Le son suit. J'ai l'impression de me répéter tant la trajectoire de The Bug suit celle de King Midas Sound. Après le point de rupture que fut le second enregistrement de Curse OF The Golden Vampire, Martin est reparti sur des projets plus calmes, plus beaux. Progressivement, le son s'est renforcé. 10 ans après le disque le plus teigneux de son oeuvre, voilà que KMART, tout en restant dans les territoires étendus d'un dancehall mutant, ne cesse de dessiner les courbes d'une musique de plus en plus méchante, bruyante. Après l'excellent Aroo de KMS, voilà donc un double 10" particulièrement agressif. The Bug est en configuration connu. Flowdan, le MC belliqueux du crew Roll Deep, fidèle, s'impose sur 2 morceaux. Daddy Freddy, la légende, lui aussi habitué au studio de l'insecte pointe pour une piste qui montre les chicos. Kiki Hitomi, la voix hypnotisante de King Midas Sound vient se poser comme un fantôme sur les échos du premier morceau. Au premier plan, c'est là la plus grosse surprise, Danny Brown, sorte de Ol'Dirty Bastard version 3.0, personnage fascinant les blogs du monde entier déverse son flow hystérique qui semble difficilement en place donne un ton enfumé au disque dès ses premières secondes. Vocalement, le disque est marquant car particulièrement agressif. Des paroles ("kill'em", "louder")  au thématiques, tout empeste la haine. Le son The Bug est d'une brutalité inouïe, et le propos est à la guerre. Les basses de Martin perturbent le climat, les roulements de caisse claire sont soit épileptiques, soit d'imposanst coups résonnant. Pas besoin de guitare pour le dieu Bruit. Toujours dans la logique du maxi reggae, le disque se compose en fait de 2 morceaux déclinés chacun en 2 versions. On adhère facilement à ses 2 déclinaisons, addictives, obnubilantes, et même si de fait, Martin est très prolifique, on attend de pied ferme la suite de London Zoo, qui se dirige désormais lentement vers son sixième printemps.

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

Pochette hommage à Morbid Angel ?

Zane a dit…

I enjooyed reading your post