lundi 2 mars 2009

PORTISHEAD- Machine gun


Si le monde de la musique est blindé de frileux, voilà une poignée d'adeptes qui se sont pris la mornifle la plus brutale et constatablement étrange de ces dernières années. Du groupe de Bristol, on retenait une musique aux ambiances jazz de club enfumés mais polie, de musique de films langoureux mais appliquée, et d'une connaissance du hip hop qu'on aurait volontier plus rapproché de Guru que de Flavor Flav. 10 ans de silences (j'insiste sur le S à la fin) qui se retrouvaient saccagés en moins de 5 minutes* par ce martèlement sincèrement industriel et faussement organique (comprendre " ça ne suinte pas le 2.0") où la voix, seul fil conducteur commun de la brillante décénnie passé se retrouve blessé par balles entre cette ligne sèche et ses claviers agressifs-minimalisme allant jusqu'à la pochette représentant une capture visuelle du studio où l'on peut distinguer un mouvement obscur devant un synthé modulaire. Le tapis de scratch à laissé place à la puissance digitale du sampler, le film n'est plus un polar des 60's mais un film d'anticipation des 80's. Ils ont osé le sortir en single. Quand on voit comment peuvent se comporter les fans de Reznor quand celui ci ne sort pas sa guitare, il ne reste plus qu'a saluer l'audace de ces 3 anglais.

*Ce single 12" monoface était sorti en format classique avant l'album, mais se trouve aussi en édition limité, ainsi que dans la box qui accompagne l'album.

1 commentaire:

Macho))) a dit…

Jme disais, qui l'a achetée cette box ?