Tout a été largement dit et redit sur ce disque, buzz, pas buzz, déception, convainquant. En parler est juste un respect pour nos lecteurs (qui a dit lesquels?), vu qu'il se situe en tête de nos classements de l'an dernier. Cherchez le trip hop, vous le trouverez pas. Cherchez ces ambiances jazzy enfumées, cherchez ces beats sexuels, il n'y sont pas.
Third est différent, pas forcément moins accessible, portishead a toujours cette patte mélodieuse propre à eux, mais jouent beaucoup moins propre sur eux. J'ai peu de mots clés, mes chroniques tournent souvent autour des mêmes, c'est le moment de ressortir mon favori: angoisse. Third est le disque le plus angoissé de portishead, le plus urgent, clinique, froid dans les émotions. Beth gibbons y livre une prestation vocale habitée, proche de la rupture, des larmes, de la peur incontrolée. Le tout sur des ambiances musicales aux confins d'une électronique industrielle, où samples de fin du monde (machine gun, le single) se mélangent a des guitares menaçantes. La rythmique délaisse les ambiances hip hop pour quelque chose de plus martial, jouant sur la répétition sortie droit de la hype krautrock. On a même droit à une pause au ukulélé en milieu d'album (deep water), sorte de comptine qui passe inaperçue mais déleste un peu du poids de l'album, rugueux. Ruguosité accentuée sur une fin d'album en chapeau de roue, où les moments de bravoure s'enchainent (small et son final psychédélique). Portishead revient plus de dix ans aprés son live a roseland, sorte de manifeste et de conclusion au trip hop. Ce n'est plus le même groupe, rien ne sert de reformer des moments contextuels de l'art. Dix ans pour penser sans penser à sa musique. Le groupe aurait pu revenir avec un autre nom, ce retour aurait été encore plus flamboyant. Indispensable.
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