mercredi 20 janvier 2010

RAS G & THE AFRIKAN SPACE PROGRAM-Destination there EP


Ras G et tout son barda fait partie de la galaxie Flying Lotus et donc fan de feu Jay Dee, imitateur de Madlib, obsédé par Sun Ra et Coltrane. Musicalement ça ressemble beaucoup à Flying Lotus avec ses beats énormes qui semble s'écraser dans le sillon, ses bruits cosmiques qui rythment le rythme et ses samples extra-stellaires renforçant la confusion: on est où bordel? Ras G est en fait un mec tout seul, mais son obsession pour Ra semble être passé par là, et malgré toute la sympathie que j'ai pour la musique du monsieur, l'identification à une idole, passé 15 ans, c'est douteux, si bien qu'il n'y a pas de groupe se cachant derrière "afrikan space program". D'ailleurs, Ras G n'arrivera pas, à l'inverse de Flying Lotus, à nous faire croire qu'ils sont nombreux. Si "L.A." aurait pu faire croire que parfois, il y'avait 15 illuminés levant les bras au ciel dans le studio, Destnation There échoue dans cette tentative. Les premiers missiles spaciaux de la face A sont dans la droite lignée de ce qu'aurait pondu l'allumé pianiste s'il avait eu le temps de se mettre sérieusement au sampler: des bruitages qui se téléscopent dans tous les sens. La face B, légèrement plus longues mais tout de même concise s'ouvre sur un "time will heal" bien approximatif dans sa production, les basses bavent littéralement sur le reste des éléments constituant le morceau, tandis que plus précis, Lisa Bonet aurait presque des allures de Nurse With Wound avec son cri féminin impromptu venant cisailler les samples vocaux éthérés. Spacewayz ressemble à s'y méprendre à du Madlib en articulant son beat plus classique sur les notes oscillantes d'un vibraphone (ou metalophone... ou ce que vous voulez dans le genre) samplé qu'on devine ne pas être de première jeunesse. Un beat maker de plus donc dans la grande cour que forme les "foutraques affectés par 2006" et qui s'en sort bien tant sa musique semble sincèrement habité mais manquant encore légèrement de pertinence de par une admiration trop apparente derrière un travail correctement produit. En espérant que le LP ne soit pas une décéption.

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