vendredi 7 octobre 2011

DRILLER KILLER d'Abel Ferrara

Et le sang coule à flot t'accroche l'affiche. Depuis on a vu pire, pour sur. Abel Ferrara, surtout connu pour Bad Lieutenant, tourne son deuxième long métrage et interprète le personnage principal - sous pseudonyme- de cette histoire très new yorkaise et au feeling très 70's/80's.
Driller Killer est un film qui pourrait être vu comme la réponse lugubre de Taxi Driver, de 3 ans son "ainé", puisque tournant autour d'une thématique très proche: Reno est un artiste vivant à New York (l'ambiance de cette ville est capitale, tout comme Ferrara le prouvera notamment dans Bad Lieutenant, qui aurait pu tout aussi bien trouver sa place dans ces pages pour ce mois) et qui, agacé (probablement de manière plus direct que Travis) par son environnement finit par sombrer dans la démence. La différence est le traitement, bien plus sauvage et direct que le film de Scorsese, le film à ce petit goût de ciné indépendant et cette crasse poisseuse et collante- le film a également été largement comparé à "Massacre à la tronçonneuse". Autre point et pas des moindres: le son. Il est conseillé au début du film d'écouter ce film le plus fort possible. Comme certains films obscurs 70's dont notre Mr Ciné raffole, Driller Killer est un film bruyant, qui hurle, et qui fatigue aussi par son comportement audio. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que parallèlement, un des principaux éléments faisant sombrer le personnage de Reno est l'inlassable répétition du groupe de punk partageant son immeuble et qui un moment donné ne cesse de jouer un morceau basé sur l'entêtante ligne de basse de Peter Gunn. Et si De Niro sombre définitivement dans les toutes dernières minutes de Taxi Driver, Ferrara se saisit de sa perceuse électrique dès la moitié du film et massacre bien plus qu'un ou deux clochards.

Driller Killer est un film direct et crade, proto slasher qui se débat dans un climat très singulier, tournée avec des moyens dérisoirs et des acteurs totalement inconnus (avant et après), mais s'avère un métrage discret mais à l'influence considérable et tenace (cf. les allusions au film en musique, puisque le groupe Driller Killer revendique l'influence du film dans le choix de leur nom) qui assura à la bobine une interdiction de diffusion totale pendant 20 ans en Angleterre.

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