mercredi 26 octobre 2011

THE RESIDENTS- Freak Show

C'est à peu près un des rares trucs qui peut être sur avec les Residents: ces braves gens feront toujours un peu plus peur que les autres. Je me demandais justement quel aspect des Residents étaient le plus terrifiant. Leurs premières sorties, à l'humour intolérable en jouant avec les codes du nazisme sans scrupules ou de la pop ? Leur albums instrumentaux, vastes songes auditifs et perturbant ? Leurs vidéos, totalement perturbantes, jouant avec des codes graphiques élémentaires mais avec une volonté de nuire à votre psyché avec une certaine aisance ? Ou leurs albums plus classique, composé de (presque) chansons comme ce classique Freak Show ?
Bien entendu, une écoute sommaire des Residents ne révèle rien, si ce n'est une bande de sociopathes se plongeant depuis 40 ans dans un anonymat obsessionnel et jouant une musique à la limite du kitch total et un peu vain, faisant penser aux genres de musique qu'on écoutait quand on était tout petit, voir à la Salsa du démon, sorte d'opéras étranges et nimbés de mystère. Freak Show est d'autant plus étrange aujourd'hui qu'il se situe au moment où la formation, encore ancrée dans les années 80 décide de se tourner de plus en plus vers le multimédia (3D, CD Rom...) et la musique électronique. C'est la foire aux claviers MIDI, aux sons FM, aux boites à rythmes bontempi. Freak Show est cependant un pur Residents: musique carnavalesque désintégrée, pianos totalement détruits essayant de jouer quelques accords mélodieux, rythmiques élémentaires surgissant au milieu de choeurs féminins, conteur Allemand articulant les morceaux et autres évidences propres à cette bande de furieux. Et puis cette voix. Celui qui n'aurait pas d'oeil à la place de la tête mais un crâne noir serait le vocaliste, ici présenté comme un écolier dans les visuels. La voix, toujours cette voix, immuable, identique avant et depuis, surgit de temps en temps, chante au centre du manège malsain, donnant parfois la réplique à une invitée féminine. Visuellement, les Residents ont soigné cette énième édition (celle de 2006), avec en plus d'un DVD cadeau, quatre histoires dessinées, dont une par Savage Pencil (Edwin Pouncey, collaborateur de Wire et de Dodgem Logic), ainsi qu'une autre par le grand Brian Bolland. Maintenant, si vous devez vous rendre à une soirée bon enfant, vous pouvez toujours tenter de passer ce Freak Show (ou un autre à vrai dire) pour saccager l'ambiance... ou pour révéler quelques problèmes psychologiques chez vos proches.

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