mercredi 11 juillet 2012
JK FLESH - Posthuman
Ici on est pas méchant, ni compliqué. Un peut stupide même. On aime bien quand Broadrick piétine avec vigueur ce qu'il met en place depuis (trop) longtemps avec Jesu, à savoir un truc un peu chialeux, un peu pénible, et revient vers des choses soit totalement morte (Final) soit complètement belliqueuse. Seconde option donc pour ce JK Flesh, album planqué sous le pseudo que Broadrick utilisait au sein de Techno Animal. Et justement, de Techno Animal il est directement question, puisqu'entre le nom du projet et l'origine (visiblement) des esquisses de l'album, c'est bien du temps du duo Flesh/K-Mart qu'il faut revenir. Justin a finalement déterré les démos et idées qu'il avait alors accumulé pour un hypothétique successeur à Brotherhood of the Bomb (ultime album de 2001) probablement pour parfaire la lancée du 12" Seventh Heaven publié l'an dernier et signé Pale Sketcher. Broadrick se remet en solo sur un projet électronique, avec des envies, et celle de se rapprocher du duo qu'il formait avec Martin en évidence. Mêmes lignes de basses distordues et granuleuse, mêmes empilement de couches, mêmes rythmes écrasants, mêmes dissonnances aériennes. Posthuman, le morceau, se lézarde d'arpèges synthétiques progressifs, comme sur les longs développements de Re-Entry. Earthmover ressemble à une chute de Brotherhood of the Bomb, mais la voix n'est pas ici celle d'un prestigieux MC. Broadrick a aussi écouté de la musique depuis tout ce temps, et le dubstep a visiblement eu son impact-lui qui revendique surtout l'amour de la drum'n'bass. Idle Hands se construit sur un beat syncopé typique. Posthuman n'est pas seulement le nouveau disque de Broadrick se rapprochant le plus de TA, mais aussi de Godflesh. La guitare est omniprésente, parfois totalement méconnaissable, enfouie dans le mix. Mais toujours là. D'ailleurs les concerts que Broadrick a donné avec ce projet ressemblent plus à un Godflesh solo qu'autre chose. Si certaines notes, harmoniques et larsens font songer à "Us and them" ou "Pure", le travail tout en ambiances retenues fait aussi écho à la partition de Broadrick sur "Bad Blood" et "Under The Skin" d'Ice. JK Flesh fait office de compilation, tant il fait appel à de nombreux autres projets antérieurs, et propose depuis presque 10 ans le premier album vraiment excitant du bonhomme de bout en bout, en forme de bilan qui peut-être va déboucher sur une suite, si ce n'est sur une nouvelle étape dans la discographie de Broadrick.
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