lundi 5 août 2013
CANNIBAL OX - Gotham
Si les années 90 demeurent aujourd'hui encore un coffre a chef d'oeuvre hip hop, les années 2000 se sont avérées bien plus radines en la matière. Aussi, si on en finit jamais de compter les chef d'oeuvres, toute chapelles et sous genre confondus, de la décennie clôturant le XXè siècle, les disques indispensables produits depuis 13 ans sont nettement moins nombreux. Pourtant, le millénaire s'est ouvert avec un des disques les plus incroyables, novateurs et influents - en théorie, ceci dit, car la vérité c'est que les suiveurs ont été peu nombreux. Tous ceux qui ont posé le diamant sur The Cold Vein savent à quel point ce disque est important, riche, puissant, profond et d'une qualité rare. Aussi, le groupe implosa avant d'enregistrer le moindre soupçon de suite et même si une reformation quelques temps plus tard semblait envisageable, le producteur dudit premier enregistrement clarifia les choses assez vite : El-P balança en interview que malgré toute la volonté derrière le projet, le futur de Cannibal Ox s'avérait difficilement envisageable, laissant les fanatiques en larme et devant se rabattre sur les albums solo de Vordul Mega et Vast Aire. Annonce de retour en 2012, concerts, kickstarter et single, voilà le truc on ne peut plus classique pour le retour d'un groupe dont la sortie d'un nouveau disque semblait plus tenir du rêve impossible pour quelques égarés que de la réalité. Trois morceaux, sans Jaime Meline, trop occupé à enregistrer et à trainer avec Killer Mike, c'est court mais raisonnable. Pochette affreuse (c'est l'histoire de Can Ox, pochette aussi moche que la musique est bonne) dans un 12" comprenant 6 morceaux (les instrus en face B) et peu de surprise. Climat lourd et futuriste, le propos reste sensiblement le même. Mais on apprécie d'entendre le duo ensemble, sur ce qu'on devine être la suite absolument logique de l'inépuisable Cold Vein. Gotham et ses choeurs type BO d'anticipation ramènent à une époque qui semble révolue. Gases in hell est un peu plus direct, brutal, mais se plante avec un refrain creux qui semble se chercher et son sampling moins délicat. Psalm 82 est plus mesquin, rampant, Mega et Air s'y répondant avec efficacité. Un titre clôturant un disque promettant de belles choses pour la suite, mais qui ne possède pas la force d'un "Iron Galaxy" ou d'un "F-Word".
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