Après avoir multiplié les sorties schyzophéniques (viktor Vaughn, King Geedorah...), et les contributions en tout genre ( madvillain et dangermouse), Daniel Dumile est devenu assez discret. Pratiquement aucune nouvelle de Metal Face depuis 3 ans. MF Doom c'est ce mec, un peu seul, à la musique charmante et amusante mais qui, sous la couche de sucre évidente cache un gars traumatisé. Et toute sa discographie prend alors ce virage dramatique. Dumile après avoir fondé une première formation hip hop (KMD) interromp brutalement sa carrière lorsque son frêre (membre du posse) se fait tuer. Pause du MC qui revient finalement à la fin du dernier siècle, totalement anonymement, caché par un masque metallique. Alcoolique, abîmé, il s'avère cependant être un des meilleurs MCs en activité. Flow coulant et rapide, sure et fausement paresseux. Il articule ses rhymes et trouvailles vocales sur une musique qui emprunte aux vieux jingles pubs, génériques de dessins animés. Il y parle aussi bien d'urine que de bière, de science fiction origami et d'égo en dérive. Ce "mm...food" illustre le travail remarquablement particulier de Dumile. Riche en morceaux structurés et construits, l'album part complètement en roue libre à la moitié, laissant places aux instrumentaux ( Metal Finger) avant de se ressaisir dans un dernier élan. Le disque prend alors un aspect progressif, preque psychédélique totalement remarquable. Si ce second album de Doom est grand, c'est de la ré-edition qui nous interesse ici. Enrobée dans une pochette metallisée, elle est scellée d'un autocollant qui sent le chocolat lorsqu'il est frotté. On y trouve aussi un poster et un sticker. Chouette! le vrai truc en plus, c'est ce dvd qui retrace la tournée qui a suivie l'album. Dumile, incapable de sortir du territoire US (il serait soit disant clandéstin, donc impossible de quitter le pays si il veut y revenir... bon...), arpente les salles toute plus bondés ou vides les unes que les autres. Mais entre ses lives paresseux (typique hip hop) et efficaces malgré tout (re-typique hip hop) ce qu'il est donné de voir c'est la grande solitude de ce mec qui jamais ne quitte son masque devant la caméra, toujours un bière à la main, déambulant de salle en salle et de chambres d'hotels en chambre de motels. Soit l'illutration de la detresse terrassante d'un géni, ruiné physiquement et moralement. A voir!
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