Les Happys Mondays, une sorte de batârd complétement à part dans la scéne de la fin des années 80, début des années 90. Signés sur Factory Records, sorte de groupe intemporel livrant une musique ne s'intégrant réellement dans aucune époque. Ramenés à la scéne post punk/new wave surement plus dus au contexte et au label, à leur statut de nouveaux protégés de Tony Wilson, mais le cul assis entre une scéne électronique emergeante, et une scéne dite acid house en découlant. On pense assez fort à certains efforts de Psychic TV de cette période, à A Certain Ratio, mais on ne pense clairement à rien. Car les Happy Mondays sont avant tout une bande de drogués, une bande de dégénérés de ce que l'on appele le Madchester, scéne folle de Manchester, Hacienda en tête, apparition du DJ comme nouvelle égérie, MDMA, samples. Et les Happy mondays sont un peu ce groupe en dehors des modes, apparus pourtant dans un contexte propice à l'explosion d'une certaine mode. Mais les gars ont préféré le suicide, par le je m'en foutisme. Les Happy Mondays c'est aussi Bez, un gars inscrit dans le Line Up, dans les photos promos, un type du groupe en somme. Mais Bez ne sert proprement à pas grand chose (un entertaineur, un dancer, un gars defoncé qui traine dans les parages). Et ce disque est leur meilleur, leur plus digeste, leur plus tubesque, et celui qui synthétise à lui seul un esprit artistique, une fusion de genres complétement indigeste aux premières écoutes, avec des rythmiques aux confins du funk, du hip hop, des guitares typiquement rock qui seront le son typique des années 90 d'ailleurs, mais qui s'ancrent dans une mentalité punk encore vivace. Puis les Mondays ce sont des chants d'un irritant qui les rend bien sentis, des choeurs féminins enrobant la voix d'un Shaun Ryder qui n'en est pas vraiment une, usant et re usant de son côté halluciné.
Pour cerner ce feeling, leurs aspirations, il faut d'abord admettre le fait qu'il n'en ont aucunes. Un joli bordel organisé débordant de joie, débordant de gaieté et d'amour. Car les Mondays se sont eux même tués, et en usant trop la verve du "nous sommes des surdoués et toute façon quoi qu'il advienne on va vous gaver en tubes, faire danser les chaumières". Cet effort est pourtant visionnaire, bardé d'idées, irritant de maitrise, et surtout gonflé de tubes. Absolument rien n'y est à jeter. Ils arrivent à faire passer la pilule du kitsh et du ridicule dans un tout aveuglant de couleurs et ravagé par la décadence propre à ce genre d'efforts. Quelque chose d'acide se dégage des Mondays, de toute cette liesse et de toute cette dance attitude. Ca pue la descente à plein nez en quelque sorte, la fin de civilisation. Ces types là sont arrivés trop tard mais à la fois trop tôt, dans une démarche à la fois proche du contexte, mais complétement ringarde quand même. Et c'est bien pour cela que ce disque est devenu un tableau d'époque encore d'actualité, qui rappele parfois la démarche d'un Prodigy époque Music for The Jilted generation. Les Happy Mondays c'est la teuf où tout le monde est trop bourré pour comprendre qu´il écoute de la merde, où tout le monde est trop defoncé pour capter que la musique est désagréable, que le chanteur chante faux et mal; mais surtout tout le monde s'en branle parceque l'important c'est qu'ils dansent tous comme des décérébrés et s'amusent comme des demeurés sans penser à demain, car il n'y aura pas de lendemain, les Happy Mondays sont les 24 hours party people, jamais cela ne s'arrete.
Quant à la version en ma possession, elle est en hommage de Tony Wilson et est agrémentée d'un DVD avec les vidéos promos de pas mal de tubes des mondays, où les visuels sont complétement en accord avec la musique et tout ce qui a été dit: c'est moche, c'est irritant, c'est inutile mais ça en devient indispensable. Rave on.
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1 commentaire:
Hé hé... Mauvais disque, bon papier. A moins que ce ne soit l'inverse ?
A plus.
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