jeudi 30 juin 2011

ATARI TEENAGE RIOT- Is this hyperreal?

Plaisir coupable de l'été, je sens une curiosité adolescente se concrétiser en ce mois de juin. Je me souviens d' Atari Teenage Riot prenant en otage tous les journaux musicaux en été 99, à l'occasion de la sortie de leur album "60 seconds wipeout". Rage, Rock'n'Folk et ainsi de suite. Tout cela me semblait certes amusant mais vain, et se dire politiser à excès me paraissait un peu facile pour justifier une crétinerie musicale discutable. Je me contentais de quelques morceaux éparpillés sur des samplers, des cassettes, des CDr et des BOF. Depuis j'ai découvert Alec Empire dans d'autres configurations, et certaines valent largement le détour. On mentionnera rapidement Low On Ice, son disque de jazz moderne, sa collaboration avec Techno Animal, celle avec Merzbow, son dernier solo ou son mix pour Staubgold.
ATR s'était éteint avec le décès du MC historique du groupe, Carl Crack, et la séparation avec Hanin Elias semblait déjà bien entamée (cf. les interviews récents). C'est donc avec sa muse Nic Endo, maîtresse du bruit qu'il réactive ATR, complété par Cx Kidtronik, signé chez Stones Throw et responsable de quelques coups fumant avec Reznor et Saul Williams. Dès les premières secondes, pas d'erreur, Atari Teenage Riot sonne comme il y a 10 piges et la formule "tr 909, sample de guitare, hurlements" reste la même. Plus débile que subversif, de fait. Mais Empire, seul rescapé de la formation première s'est acharné à faire sonner ce disque comme si il avait 15 ans, alors le charme désuet et gentiment balisé du champs d'action fonctionne correctement, jusqu'à ce final totalement grossier au refrain qui ressemble à un chant de stade de foot. Pourtant, entre les premières mesures type Rave Party glauque en Bavière et le final de supporter, malgré quelques coup de BaR digne d'une animation de fête foraine et des samples de guitares parfois aussi charmants qu'une démo bontempi, l'album s'égare parfois dans une sorte de chaos obscur et instable où Endo semble tiré le tout vers le haut- à l'image de la pochette: le groupe semble s'éloigner de son visuel pochette en .gif et ninja hystérique pour quelque chose d'un poil plus sobre, sinon de plus esthétique. De timides mélodies esquissées ici et là, guidées par la voix de la dame permettent au disque de surnager au delà de sa vulgarité pour offrir quelques moments brillants. Une sorte de musique compacte mais opaque se forme, et les pauses et accalmies viennent enrichir le tout. Musique inepte, certes, mais pas totalement stérile. Plaisir coupable jusqu'au bout.

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

on peut peut-être continuer de se contenter du solo de Nic Endo ?

King Lear a dit…

Vue en concert il y à une semaine à Evreux, j'ai été très déçu par leurs performance, une heure de bruit et de hurlements inaudible, des spectateurs quittant la scène par dizaine pour mettre leurs oreilles à l'abris de l'agression, bref, très mauvaise impression, j'avais pourtant été plutôt séduit par leurs dernier album studio