mardi 27 septembre 2011

GROUP HOME- Livin' proof

Alors on en est là. Exercice quasi imposé par commerçant de proximité, une sorte de rançon à payer, type, on cause mais ça se paye: un bifton dans ton salon de thé, entre report d'un concert de metal et une critique d'un obscur film. Au son du beat on est au milieu de New York, dans les batîments rouges qui bordent "Money Making" Manhattan, qu'on voit sous le pont direction Brooklyn. Pas de repos jusque là. Primo à la prod, l'improbable beat maker fou qui orne avec talent les longs du Damaja et de Gangstarr. Pourquoi fou me demande-t-on ? Parce que comme le soulignait DJ Mehdi (RIP), Primo fait la musique de la même manière qu'il y a 20 piges. On a inventé des tas de trucs pour lui simplifier la vie. Primo pourrait avoir la main pleine de bagouzes en train de cliquer sur son mac pour créer son beat mais non, Primo découpe ses vinyles à la MPC, et fait son rythme en frappant les pads. C'est quoi le rapport ? Quand Livin proof est sorti, l'ordi le plus remarquablement à la mode fonctionnait sous windows 95. Retour, era bonnet vissé sur la trogne, baggy et pompe de rando (en plein NYC, quoi de plus normal). Une traversée des rues de Paris pourrait s'apparenter à une sortie du coté de l'east Village sauf qu'il est plus simple de voir la lumière du jour à Paris qu'a New York passé 16 heures (en moyenne). C'est la refléxion que je me faisais en allant donc un jour chez un petit dealer de livre Parisien. Ce dealer lanceur de défi donc, me parle d'un disque, mieux que "the sun rises in the east". Le meilleur. Ok, je note. Mais je traine. Un jour que je suis encore en train de fouler les planches de son parquet imbibé, il me relance sans nommer le truc. Un type, accoudé sur le zinc (enfin presque) demande de quoi on cause, le dealer et moi. Le dealer précise et le type ironise "un truc neuf quoi". Merde. Je me rend compte que sur les quelques centaines ou milliers de disques qui trainent dans mon domicile fixe, je ne pourrais pas tout connaitre. Jamais. J'aurais du demander "toi l'indien, as tu écouté le dernier album de MoHa! ?". Mais je me suis abstenu. Après tout, moi non plus je n'ai pas écouté le dernier MoHa! et c'est toujours pas prévu. On en était où ? Ah oui, on balance des bonnes idées et en revanche on paye son petit mot. J'aurais donc aimé mettre la main sur une copie vinylique dudit objet, mais c'est pas le genre évident et certainement pas couplé à la qualité de la noire matière qu'on est en droit d'attendre. On se contente du CD. Triste. Le laser lance la découverte, puis te pousse à rappuyer sur "play". Le beat est brumeux, la caisse claire sur le premier vrai morceau est étouffée, y a un peu de fumée entre les doigts de Primo et les pads de sa MPC. Comme souvent au cour de ce trop court album. Enfin ramassé, du moins. A part un morceau qui fait penser à du Mantronix ralenti, ça sonne hip hop classique qualité certifié par les plus acharnés diggers du monde. Pianos monotouche en répétition, synthés discrets et optimisés sur basses profondes. Bêtement, on pense à Nas et Illmatic pour l'ambiance général. Comme dirait un ami, ça a un "p'tit goût de reviens-y". De toute évidence mon dealer a de bons conseils à offrir.

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