mardi 20 septembre 2011

DÄLEK- Untilted (Latitudes)

Presque l'arlésienne pour le duo, alors en pleine période de tournées européennes incessantes à l'époque: nous sommes en 2005, Dälek & Oktopus sont en train de s'inscrire comme un des groupes les plus décisifs et important de l'ère en cours. Le hip hop indé est en train de se désagréger en pleine course, Anticon ressemblant plus à une amicale de post rockeur en manque de beat et Def Jux étant incapable de retrouver sa superbe, égaré avec les indépassables Cannibal Ox. Dans ce climat le duo Américain sort un second LP, mémorable, fou, "absence", se sépare de son DJ (quoiqu'on en dise, quel dommage pour leurs prestations live même si le groupe n'a jamais été décevant par la suite) s'engage dans des collaborations prometteuses avec Zu et promet un disque pour la série, des "Latitudes", micro label de Southern (tout court, UK), tout en sillonant l'europe, et surtout la France- 4 passages parisiens en moins de 6 mois, à croire que Will Brooks et Alap Momin avaient une maison du coté de Melun.

Si le projet avec Zu n'a toujours pas vu le jour (il semblerait bien que ce ne soit pas pour tout de suite puisque Oktopus se concentre désormais sur MRC Riddims, et Dälek sur IconAclass) l'enregistrement pour Latitudes voit enfin le jour, 6 ans après son enregistrement, en juillet 2005 à Londres (à lire, d'ailleurs, la petite histoire allant avec le disque et mettant en relation la gestation du disque et les attentats du métro à l'époque). La série a déjà vu un nombre respectables de formations importantes oeuvrer pour elle: Shit & Shine, Miasma, Grails, Ginnungagap, Alexander Tucker, Master Musicians of Bukkake, Blood & Time, Circle et d'autres.

L'essai de Dälek est concluant. Le duo s'est laissé aller à une seule longue composition, se déroulant lentement, passant d'un minimalisme drone à quelques élans rythmique discrets, abstraits, se démarquant en roue libre, alors que les larsens lointains et les samples se chevauchent et se répondent continuellement. C'est finalement un rythme quasi martial qui s'impose et accompagne un semblant de riff, donnant à la composition, lezardée de voix rares un aspect Godflesh-ien qui se serait muté en fanatique de Muslimgauze. Le climax du titre est principalement orienté autour de cette marche improbable, où échos lointains et guitares s'organisent autour des timbales abïmées. Le premier jet s'éteint sur une descente, piano et samples de voix refaisant surface comme autour d'un souvenir, d'un paysage abandonnée. L'orchestre se relance sous une pluie de guitares distordues, de samples méconnaissables, et mené par une batterie nette, rappelant l'excellent Forever Close My Eyes du premier album pour à nouveau se disloquer lentement, la voix se manifestant une ultime fois au milieu de samples et de sons agonisants. Si cet enregistrement pour Southern restera un disque "secondaire " (cf. sa discrète sortie, sa disponibilité limitée...) Dälek propose, au même titres que de nombreux participants, une longue composition qui restera comme une audace bien menée par le duo, moins frontal que leur production habituel mais intelligente et préfigurant partiellement Abandoned Language.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

cool chronics ! pas de petit bouton pour s'abonner ?
merci.