vendredi 6 juin 2008

Throbbing gristle - Part Two The Endless Not

Genesis P. orridge était fatigué que l'on catalogue son oeuvre à quelque chose de glauque, destructeur, masochiste. C'est pour cette raison, pour éviter les erreurs journalistiques qu'il y a mis fin pour se lancer corps et âmes dans d'autres projets, dont Psychic TV, pour y insuffler l'autre âme du personnage, plus humaine, plus sensible. Pourtant, en 2007, la nouvelle tombe comme un couperet, TG est sans fin (endless) et leur reformation aurait un sens. Lequel? Pourquoi reformer un groupe qui "a fait son temps", qui est allé jusqu'au bout dans toutes ses formes artistiques, qui a incité à la réaction par tous les moyens? Surement parceque Throbbing Gristle était le seul moyen existant pour ses fondateurs de s'exprimer jusqu'au bout, que la marque de fabrique justifiait à elle seule tous les extrèmes possibles, et l'aboutissement des fantasmes musicaux les plus inavoués. Il y aura ceux qui ne comprendront pas, et qui cacheront cette incompréhension derriére des excuses plus qu'erronées. Non, malgré ce que vous avez pu lire, ce nouveau TG n'est pas un nouvel album de Coil camouflé, et il n'a pas à decevoir de ne pas être ce qu'il ne doit pas être, un énieme report anuel complétement perdu dans les âges, qui essayerait de raviver cette réaction haineuse qu'est l'industriel. TG est l'industriel, et cette nouvelle livraison fait office de piqure de rappel. Mais la réaction n'est plus la même, ce n'est plus de la Discipline qu'il nous faut. Le contexte s'étant extremisé, le vécu des musiciens aussi (Rip Lady Orridge), cette livraison pousse la musique dans ses retranchements les plus vicieux. Et ce n'est pas l'allure de calme que nous délivre les premiéres écoutes ou la pochette apaisée qu'il faut fantasmer. TG est de plus en plus effrayant, malsain, se glisse par tous les moyens dans les expérimentations soniques toujours plus diversifiées, du jazzy Rabit Snare au schizophrénique Lyre liar. Le combat moderne ne se joue plus avec les mêmes armes, et ça le groupe l'a bien compris, en jouant avec la richesse des agressions sonores, sous une ambiance feutrée bien plus intimiste. Pourtant il reste quelque chose, les rythmiques sont souvent plombées, sorte de facade ancestrale soutenant l'experimentation récente. La fameuse technique de cut up se fait plus moderne, à base de diversifications sonores, d'utilisation vocales plus poussées dans les échos, les effets. Virtuose sans chercher la démonstration throbbing gristle impressionne, laisse sans voix car encore une fois on subit leur son, ne pouvant pas choisir la façon d'utiliser ce totalitarisme sonore. Le sentiment de guerre totale moderne couvre le tout, possédé, hanté par ce désir de pousser encore plus loin dans ses retranchements la prestation artistique. Le but n'est plus de provoquer, de dégouter car le contexte l'accepte, mais de façon encore plus malsaine de s'immiscer pour créer ce sentiment d'agression sonore qui force à la réaction. Pour ceux qui ne se le sont pas dit, la guerre moderne est ouverte, et elle est sans fin...
[Macho)))]

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