vendredi 4 décembre 2009

RAEKWON-Only built 4 cuban linx...part II


Oui, il l'a refait. L'album était attendu depuis des plombes, et bien que l'aura mythique et mystique du Wu demeure, la qualité des productions n'est plus celles des années 90. Raekwon n'a pas abattu de suite digne de Only built 4 cuban linx jusque là, comme incapable de faire mieux que son premier jet, album de gangster multi-pêté de thunes, le genre de gimmick qui peut être agaçant. Le bonhomme a bien compris que si il voulait cartonner à nouveau, il devait jouer la carte de la suite exact. Même iconographie (on notera le costard en satin violet, quand même), nom de l'album en forme de suite du premier, Raekwon s'est reconfigurer comme il y'a 10 ans quand il sortait une des pièces maitresses de la galaxie Wu. Au casting, RZA est nettement moins prédominant, et la production alterne missiles de Pete Rock, de Dr Dre (qui a trouvé le temps de bricoler quelques sons entre le design d'un casque et faire sa compta qui gonfle avec la réedition de son album culte), Erik Sermon (producteur de Redman et ça s'entend ici) et surtout J Dilla, qui semble n'avoir jamais été aussi productif que depuis son décès. On notera parmis les autres hommes de l'ombre la participation de Necro, l'homme qui faisait passer Eminem pour un enfant de coeur avant de le faire passer pour un gringalet. Le tout est relativement homogène, malgré les provenances des productions. On ne peut cependant par nier que RZA demeure le plus pertinent du lot. Ses morceaux sont comme souvent habités de cette chaleur si particulière, celle qui confère une vie inaliénable à chaque disque du monsieur, qui donne cette impression de richesse sonore, de maitrise d'une ambiance unique où les samples dépassent le bout de musique découpé et réarrangé pour devenir des entité soniques, des bouts de mémoires sonores. La preuve sur l'excellent Black Mozart, où RZA convoque une voix féminine sur fond de clavier opérationnel pour halloween, ou encore le magnifique premier extrait de l'album, New Wu, où les samples vocaux de vieux disques de soul habillent au mieux les flow du trio Meth/Ghostface/Raekwon. La partition vocale est impeccable. Les MC du Wu n'ont plus grand chose a prouver, fluidité et habileté vocale sont comme des marques de fabrique. L'alternance prédominante entre Raekwon et Ghostface fait des merveilles, et les interventions plus rares (encore Methodman, par exemple) mettent judicieusement les voix et flows de chacun en valeur. En somme, se dégage l'impression d'un gros travail sur l'ambiance générale des voix, comme si chaque intervention ne devait pas être qu'un simple remplissage de blanc, mais bien un moment clé. Et ce disque, au final, en regorge, de ces moments brillants, où tout semble idéalement orchestré. Raekwon, avec sa voix sifflé, qui semble parfois avoir du mal a trouver le coffre nécéssaire n'est cependant jamais à la traine, toujours impeccable, carrée. Un disque qui s'est fait désirer, mais qui tient ses promesses, peut être contre toute attente. They will rob you!

4 commentaires:

dayspring a dit…

je te trouve gentil (baltouz !) j'en attendais bien plus, je saute pas mal de morceaux quand je l'écoute.

Damodafoca a dit…

Il divise pas mal ce disque. Je trouve la première moitié très très réussi, avec surement les meilleurs morceaux du Wu depuis un bon moment. Après, Dre salope un peu le truc, c'est pas faux. Mais il se tient bien ce putain de disque!

dayspring a dit…

mouais je prefere ce que fait ghostface en fait.j'avais vraiment bien aimé more fish

gulo gulo a dit…

ouais, Ghostfish en force