Music has the right to children n'est peut être pas le meilleur Boards Of Canada, car Geoggadi est sorti après. Mais music has the right to children est surement celui qui s'approche le plus d'un idéal musical que l'on croyait impensable. Allier la deshumanisation de la musique électronique la plus sauvage (ces gars là sont quand même signés sur Warp, label qui même s'il n'est plus aussi interessant qu'avant a quand même eu ses heures de gloires) à la chaleur et le psychedelisme de sonorités claviers. Le résultat est détonnant, on obtient le disque psychedélique le plus contemplateur jamais écouté allié à une rythmique hip hop qui garde son quota de construction. Boards Of Canada, c'est tout d'abord un hommage à la nature. Un groupe fan des éléments, et de la contemplation de leur beauté. C'est pour ça que le groupe joue avec les détails, joue avec les éléments de leur musique avec une intelligence peut être jamais égalée, sans jamais trop en faire, en laissant toujours vivre les sons, tout comme le silence et les cassures. Peu de groupes ont autant pu laisser vivre leur musique pour en arriver à l'objectif final d'un rendu aussi maitrisé. La nature à la fois chaleureuse accueillante, pleine de beauté, temple d'une enfance reculée, lieu de folies et de fantasmes liées aux contes peut aussi devenir quelque chose d'horrifique, avec certains claviers d'une lourdeur proche d'un Goblin, ou des loops éreintantes (smokes quantity). Boards of Canada livre ici son album le plus fantastique au niveau des sons, des mélodies et surtout assume complétement son amour pour le hip hop à travers des rythmiques toujours plus séches.
L'idéal musical incarné sur ce disque est une sorte d'idéal seventies, ou gaieté et folie des mélodies formaient un panel d´émotions toujours plus diverses, rendant une musique vivante et proche des sentiments, couplé à une chaleur rythmique robotisée complétement moderne.
C'est aussi pour ça que le groupe se permet toute licence artistique en lachant des morceaux d'une minute avant une épopée tribale, ou se permet de laiser de côté un moment l´électronique pour se concentrer sur l'esthétique de ses claviers.
Le duo a en plus toujours brillé par sa discrétion, sans jamais en faire de trop, se consacrant d'abord à sa musique, avec une liberté artistique toujours au rendez vous, et la réussite toujours là (un peu moins sur The Campfire headphase peut être). Il aura inspiré énormément de vocations, sera une passerelle pour beaucoup de monde vers des musiques plus ambiantes, une passerelle vers les musiques électroniques pour d'autres, mais restera à un carrefour où personne n'arrivera à se placer aussi centralement, et surtout à ne pas ennuyer dans la longueur.
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2 commentaires:
...fait partie de ces disques qu'on ne veut pas écouter trop souvent de peur d'en épuiser la mélancolie.
Et cette pochette menthe à l'eau ! :)
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