Je me souviens d’une discussion avec mon collègue, sur l’intérêt du sample, son évolution et sa place dans le hip hop. Je crois bien que l’on parlait de dalek, en pionniers novateurs dans la manière de se défaire des influences hip hop passéistes, samplant la Motown jusqu’à plus faim. Pourtant, il ne faudra pas le nier, le hip hop se nourrit de ces dites black music depuis sa naissance, que ce soit le funk, la soul voire le jazz. D’ailleurs c’est souvent ce qui donne ces sonorités old school à un effort, dénicher LE son fatal, LA ligne de basse qui fait mouche et l’accoler à un beat plus que jamais « cool ». Et c’est aussi ça qui fait mouche dans le hip hop, cette capacité à recycler pour sublimer, à transformer pour reconstruire. Au pays des Puzzle hip hop, bardés de ses influences black music, clairement ancré dans ses habitudes old school et aucune honte à assumer ses influences, ce premier effort entièrement auto produit se situe bien. Il apporte même un gros vent d’air frais. Il n’évitera pas certains défauts dans le choix des sons, certaines décisions de production peut être parfois un brin naïves(le parti pris du choix du tout informatisé se ressent parfois, inconvénient comme c’est aussi une force), une utilisation parfois un brin ulcérante des scratches, mais ça serait trop facile de les blâmer la dessus.
Avant tout, cet effort est frais, bardé de tubes immédiats qui font mouche, avec notamment ce Soul Survivor qui rappelle le Mobb Deep des débuts avec son beat froid et clinique tout en mélodie, ses interludes finaux intercalés, son côté estivant du choix des samples, qui rappelle presque certains instrumentaux des Beastie Boys. Quelque chose au niveau des flows qui frôle la condescendance classieuse, sans aucun larmoiement ou apitoiement . Un passage de micro qui s’enchaine toujours bien, avec fluidité et quelques samples meurtriers (je pense à cette piste 7 donc je n’arrive pas à déchiffrer le nom sur la pochette). Pourtant jamais aucun beat n’irrite par son côté putassier qui déborde, qui tape trop fort ou rappelle les pires moments de ce que le hip hop peut nous amener. Les FPP ne sombrent pas dans la collection de beats fades, en gardant toujours une musique de fond comme une fresque latente à leurs morceaux, qui garderaient une ossature et une cohérence sans paroles.
Ensoleillé, festif, amical dans cette façon d’inviter the Bums, de faire signer des instrus par des amis sans tomber dans le prout/beat/proutprout/je te beate encore plus fort/blingbling/baf/ prout, hommage aux écoles de hip hops grandies aux musiques noires, hommage à l’instrumental comme ornement et satisfaction de l’appétit de composition, l’effort est plus que recommandable. (Téléchargeable içi: http://frontporchpoets.bandcamp.com/, myspute içi.)
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