Dans le cahier des charges de ce disque, il était clairement indiqué: ''Faire du Nick cave sans écrire Nick Cave sur la pochette''. Le premier opus il y a une paire d'années remplissait ce constat navrant: le disque était bon, voire trés bon, mais ne justifiait pas réellement l'éclosion d'un nouveau projet suite au retour des bads seeds avec Nick Cave sur l'excellent Dig Lazarus Dig. Pendant que Blixa Bargeld s'amuse avec Neubauten dans diverses tournées, ou structure son nouveau projet avec Alva noto avec la sortie d'un nouvel objet chez Raster Noton, Nick Cave et les Bads seeds (moins un donc) reviennent avec ce Grinderman deuxième du nom. Un clip en mise en bouche (Pour Heathen Child, visonnable ici) qui laissait augurer le meilleur de la part du Monsieur, avec ses constructions éclatées musicalement, cette production directe et surtout ces images psychédéliques décalées en guise de support visuel. Là où le premier opus était un peu consensuel, sans réellement de mordant, et ennuyait peut être sur la durée, du moins suffisamment pour qu'il ne soit pas considéré comme essentiel, cette suite signe enfin une grosse demi heure inspirée. Grinderman 2 possède cette fougue, cette folie qu'il manquait au premier opus. Nick Cave est ce catalyseur d'inspiration qui permet de libérer les compositions de ses mauvaises graines qui cette fois ci s'éloignent du melting pot ardu d'influences que leur ancien projet leur imposait.
C'est d'ailleurs bien là l'essence de ce projet, qui prend forme peu à peu sous nos yeux. Nick Cave et sa bande de potes avaient besoin de se libérer d'un nom étouffant, d'un projet exigent pour revenir aux racines de leur rock n roll, éclater leurs structures, faire crisser les instruments mais aussi les caresser. Grinderman 2 est le pot pourri musical sans but ni origine. Des guitares apparaissent et scient la commodité pour repartir mollement, voire d'un coup et sombrer dans l'oubli. Grinderman est un projet qui n'a au final aucun réel objectif, ni aucune aspiration autre que le son brut pour l'amour du son. Nick Cave peut alors s'envoler et s'éloigner de son devoir de maitre de cérémonie, pour laisser ses amis aux backing vocals, pour laisser s'insinuer le coté tribal et dansant de When my baby comes, pour laisser les instruments vivre. C'est finalement à l'écoute de ce Grinderman 2 que l'on se rend compte que Dig Lazarus n'était qu'une tentative d'aboutir à quelque chose, qui se dessine ici même, loin du costume engoncé des murder ballads.
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