
Le coup du parapluie serait un excellent film de Woody Allen. Un film que l'on n'aurait aucune envie de voir, qui nous parlerait choucroute quand on aurait envie d'un thé, mais un film qui aurait quelque chose d'historique. Une ambiance qui tisse sa toile au fil de morceaux consistants et qui nous amène à un endroit qui était prévu d'avance. Pas de syncope rythmique pour le plaisir de la démonstration ici, le coup du parapluie fait dans la finesse. On ne parle pas non plus d'arpèges cristallins lisses qui se rencontrent au bout d'une dizaine de minutes pour terminer un disque chiant comme la mort. Issu du punk, du post rock (les héritiers de Bastärd, à comprendre zëro, Marvin, binaire et un peu tout ça à la fois, assommés par une version noise métallisés comme si Unsane avait pondu des œufs). LCDP est un mammouth qui rencontre la progression intelligente d'un noise rock redécoré en version 2.0. Un raffinement dans l'assaut, avec une propension à toujours garder de l'humour et d e la distance, même quand l'ambiance se fait pesante (Colonel Mustard with an AK47 in the library). Un disque digeste tout autant qu'il est complet, avec ses morceaux de bravoure :le loup dans la bergerie et la chasse à la baleine, deux morceaux lorgnant vers la dizaine de minute à la structure dyslexique mais littéraire. Un disque aux confluents de plusieurs scènes en déclin, une sorte de synthèse de la scène punk moderne, un post hardcore qui aurait comme parent l'écurie dischord, un noise rock qui aurait coupé la queue au lézard, un post rock qui aurait fumé des cigares avec la scène française et quelques excursions en virée métalliques progressives qui permettent de lier le tout. Pourtant le ragoût est ragoutant (production impeccable aidant), et on sent que l'on tient un objet qui a quelque chose d'historique et qui met un point final à une époque qui semble en passe de se terminer. Et comme ils le disent eux même, ''there are no accidents''. (Myspace)
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