On The Ellipse est l’exact opposé de Khanate, mais en poursuivant le même objectif final. On the Ellipse est peut être le meilleur bardo Pond avec Amanita, peut être le plus massif et celui dans lequel le son se fait le plus présent. La science du son, l’occupation de l’espace physique par les fréquences sonores. On the Ellipse en est surement la plus frêle expérience poursuivant cet idéal. Le traumatisme que Earth 2 avait crée chez moi, où le son pouvait être physique, ou les fréquences sonores pouvaient être palpées n’était qu’une introduction à l’importance que certains groupes donnent à cet aspect synesthesique. On the Ellipse poursuit clairement ce tout, ce remplissage du moindre recoin de la pièce par leur son. Il est frappant de voir à quel point la violence n’est pas l’outil utilisé, vu que ce disque est peut être le plus triste, le plus mélancolique de Bardo Pond, porteurs de mélodies enfantines, nostalgiques et rêveuses. Un aspect onirique renforcé par cette flûte, qui tapisse l’effort de sa grâce divine, par cette voix d’Isobel toujours fantomatique mais bien plus présente que par le passé. On the Ellipse est ce rêve éveillé, les yeux hagards, exorbités, ce rêve champêtre haut en couleurs, rempli de formes arrondies, toujours lisses, douces. Bardo Pond n’attaque plus du tout, laisse l’auditeur se balader au gré de cette rêverie, en prenant bien soin de peupler tous les recoins de l’espace de couches sonores bien agencées, chacune à leur place dans une omniprésence totale. On pourrait croire que ce qui donne cet aspect si physique à la musique de Bardo Pond est la surenchère d’effets, l’aspect bruitiste si venimeux. Pourtant même dans les passages acoustiques, complètement acoustiques , le son se fait porteur, dans cette façon d’attaquer les cordes, de sentir la corde vibrer, de laisser le son pénétrer l’espace et vivre, pour laisser flotter les mélodies, les laisser pénétrer l’imaginaire. Tout en douceur donc, pour cet aspect langoureux au xanax, mais aussi tout en force brute dans certaines parties bien plus chouinantes, au bord d’une rupture que l’on n’attend pas vraiment, et qui ne viendra pas vraiment car Bardo Pond additionne les couches calmement, sans jamais vouloir atteindre un point de rupture. L’ omniprésence de certains sons qui sont les fondements d’ un édifice sonique haut en couleurs sont maintenus tout le long de morceaux qui évoluent calmement. Les moments les plus agressifs sont amenés calmement (on pense à ce dernier morceau construit de la même manière qu’un I can see you de Neurosis, à comprendre introduction acoustique suivie d’un riff beaucoup plus métallique maintenu), sans jamais couper court à ce voyage initiatique. On the Ellipse c’est un voyage ardu, toujours sur la corde. Pourtant, jamais le groupe ne laisse s’effondrer ce fragile chemin et préfère nous maintenir sur la route du début à la fin, tout en suggestion.
mercredi 24 février 2010
Bardo Pond - On the Ellipse
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10 commentaires:
'shrooms
Pistrerie
Ouais, donc jdisais, j'suis d'acc pour dire que BP essaie d'occuper l'espace, mais à la différence de Earth, j'ai jamais compris le groupe comme une tentative de saturation de l'espace. Ça occupe ok, mais ils laissent de grosses portes ouvertes, des passages, avec un coté aéré et bullesque, oui. Un des groupes les plus shroomesque de ma disco, car ils arrivent toucher l'Intouchable, ce moment de grâce tryptaminique sacrée ou l'instant devient infini, ou les notes se transforment en soupir divins. (on peut meme pas choisir son pseudo OULALA)
Ce qui m'a frappé avec ce disque justement c'est ce souffle présent au niveau sonique, qui est clairement PARTOUT, a gauche a droite, au fond de ta chambre, dans ton dos. Après oui, le son est aeré mais la comparaison avec earth s'arretait au coté toucher du son, et earth2 fut le premier disque a me faire cet effet.
on clique sur nom/url et hop : on choisit son pseudo ^^
ouh pinaise!
Le record de commentaires pour l'instant était gulo Vs eugene à Oxbow. Record Battu!
y a pas plus vendeur que moi
Allez je participe.
T'étais mort toi??
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