samedi 13 février 2010
ULVER, La cigale
Première fois que je mets les pieds à la cigale. Un peu avant, Crimble Cabalaro (ex membre du groupe de Power Trash crust "Crimble Cabalaro & the dead commando", qui n'avait sorti qu'une cassette démo) m'avait fait l'historique de la salle: ancien cinéma qui s'était reconverti dans le film de Kung Fu uniquement avant de fermer jusqu'a ce que les Rita s'occupent de son cas un peu plus tard. Belle histoire pour une salle qui a de la gueule, avec ses sièges assis grand confort pour looser comme des gros.
Void Ov Voices c'est en fait juste le nom qu'a pris Attila Csihar (Mayhem, SunnO))), entre autres) pour jouer des vocalises de bavaroises avec sa loop station. Un peu chiant comme la pluie son truc, même si quand le tout prend forme, force est de reconnaitre que les grands coups martiaux de voix font leur effet. Au prix de la place, on croise juste les doigts pour qu'Ulver rentabilise tout ça.
Ulver fait parti des groupes facinants, qu'on aime ou pas le résultat. Formation très estimée du Black metal pour sa "trilogie", le groupe, obsédé par Future Sound Of London et Coil opéra un changement brutal de style à l'aube des années 2000 pour s'orienter vers une musique bien plus singulière, unique, qui après être passé par une rigoureuse recherche électronique s'est ré-enrichi du rock depuis Blood Inside pour conférer à sa musique une complexité telle qu'aujourd'hui, l'entité se situe aussi bien du coté du rock expérimentale que de l'électronique, de l'ambiant, du glitch (!) ou même d'une pop mutante et pastorale. Bref, Ulver ne s'écrit ni ne se raconte, Ulver s'écoute. Néanmoins, leur fanbase est solidement composé de metalleux comme nous avions pu le voir dans la longue queue qui s'était formée dehors ( 40 minutes de retard à faire attendre les gens par -5°C, sympa l'orga!): cheveux longs, vêtements noirs, bref, tout le monde s'était déguisé comme il fallait. D'ailleurs l'un d'eux, au premier rang, nous fera le possédé pendant quasiment tout le concert-tes parents peuvent être fiers de toi- en applaudissant tout seul, mimant les enfers l'inter-pénétrant, bref tout ça fut saisissant (et drôle, à ses dépends). On en oublierait presque de parler d'Ulver sur scène, qui redonne des concerts après une interruption de 15 ans. L'aspect mythique et unique de la soirée est confirmé dès les premières notes d'Eos qui ouvre. Ulver, augmenté d'O'Sullivan de Guapo, jouera largement de son répertoire (seconde époque): les morceaux sont aussi bien issu de Shadows of the sun que Perdition city, blood inside, Teahcing in silence ou même Svidd Neger qui est une bande originale allant ainsi d'un rock hybride a l'ambient religieuse, en faisant un détour par l'electro parfois quasiement hip hop (n'entends-je pas un scratch??). Derrière, les projections diffusent aussi bien des extraits de National geographic que des enfants regardant avec obsession la caméra, ou encore des camps nazis (ce qui semble poser problème au vu de certaines réaction sur les forums, ce qui m'amène a me demander si Arte reçoit des mails de contestations à chaque diffusion de "nuit et brouillard"). N'étant pas adepte des grandes citations musicales, je dois pourtant bien admettre que parler d'Ulver, c'est bien comme danser sur de l'architecture: il se passe évidemment quelque chose de très interessant sur scène car le groupe déploie en un seul concert bien plus d'idée que bien des groupes en toute une carrière-même si, encore une fois, on peut ne pas adhérer à cette musique. Mais voilà, Ulver ça s'écoute, ça se voit, mais ça ne se raconte pas vraiment. A tous les curieux, le seul mot d'ordre sera: n'hésitez pas.
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2 commentaires:
minérale la photo
Se regarde avec un monocle, bien entendu...
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