mercredi 11 août 2010

M.I.A. -/\/\/\Y/\


MIA est devenue l'icône en puissance de la hype casse couille, la fille qui amuse de loin et qui fatigue de près. Je me rappel de l'engouement à la sortie de son premier album pour cette étrangeté sonore entre mauvais gouts absolu (du visuel aux fringues -le leg in fluo en 2005 c'est proscrit, en 2010 c'est impeccable) et cheap revendiqué dans la façon de faire son album. les médias s'en était totalement accomodé, trouvant excuse dans l'origine de la damoiselle, genre la guerre, toussa toussa. Trop bien. Pourtant, l'album Arular, était impeccable, accrocheur sans être pute, audacieux, sauvage et malin. Elle récidiva rapidement pour son second LP, "kala", qui s'orentait vers la techno hindou en perruque bleue, plus propre, plus brillant, plus casse couille, et plus carton dans les charts. Depuis, Santogold est passée par là et l'égérie shake ton booty s'est effacée, la presse s'est lassé des Tees waikiki et des visuels qui font mal aux yeux. Aussi, Mia a discrètement préparé son retour, enlevé sa perruque et orienta son 3ème tir sous le signe de la guerre. Et elle sera totale. Qui dit hype dit thune, et le mode de vie de la sri-lankaise s'ets considérablement amélioré. Une journaliste du NY Time s'est questionnée sur cette dychotomie. Résultat! Mia publie sur son twitter le numéro de portable perso de la journaliste. Teigneuse. La pochette fait mal au crane, et le nom de l'album a spécialement été conçu pour irriter ceux qui se risqueraient à le copier. Le clip bande annonce étire un sample de Suicide mis en boucle sur 8 minute sur fond de chasse aux roux. Sur la TV américaine, Mia se pointe entouré de sosies et invite Martin Rev himself a rejouer sa musique.
A quelques exceptions près, ce nouvel album est particulièrement méchant, au propre comme au figuré. Outre Born Free qui ressemble à un cauchemar audio ici largement épluché et rabougri, les morceaux de l'album ont une puissance de compression du cerveau rarement entendu dans la musique grand public ces dernières années. Mia ouvre son album sur un beat énorme, fréquence canibalisant les autres, le ton est donné. Si rapidement Miss Arulpragasam pose aussi la démonstration de son admiration pour Madonna-comme une réponse a l'encombrante idiote femme d'affaire gaga- l'ensemble reste quand même sévèrement sauvage et sauvagement sévère. Mathangi sait désormais parfaitement faire sa propre musique, s'affranchissant des codes et limites d'un style, son oeuvre est trans-genre, et ne s'enferme dans aucune mode pointable du doigt. Dance hall des enfers, dub mesquin, punk à paillette, pop cancérigène, toutes les écoles s'accouplent salement et posent une quinzaine de rejetons tous plus turbulents les uns que les autres. Etonnament, la critique juge cet album mal produit. A l'écoute du son massivement orchestré par le commandant en chef, je dirais que le manque de variation joue surtout sur la capacité de concentration de l'auditeur. Mais suffit de resortir une obscur production sludge ou un album de noise pur pour voir le fossé qui existe en terme de production. Brutal et dense (à excès?), cette folie de la boule à facette sous mescaline est essencielle.

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