vendredi 11 juin 2010
Kaliayev - Solipsism
Si la vie était une journée, si l'on mourrait chaque jour et que l'on renaissait chaque matin, alors la vie serait une lutte constante. Et si c'était le cas? Et si effectivement la vie était une succession de journées harassantes et la nuit était le moment où l'on essayait d'aléger la fardeau du quotidien. Et si lorsque les lumières tombaient, on pouvait enfin essayer de tirer un trait. Alors le matin serait une renaissance, en forme de petite mort. Solipsism est l'histoire d'une journée. Une journée marquée par les changements de lumière. La lumière si positive du soleil serait alors synonyme de renouveau et donc de nouvelles galères. Le disque de Kaliayev, alias Sebastien Boess est une peinture, aussi réussie que son artwork d'ailleurs, où les formes n'ont au fond que peu d'interêt, quand le contenu surpasse le contenant. La musique de Kaliayev est marquée par le poids de la vie, naissant avec le soleil, "where you can see the color of light". L'enfance, matinée de notre vie, onirique et naive, pleines de sonorités de piano jouets, de xylophone et de divers instruments sucrés pour des mélodies pleines de nostalgie. Une musique synthétique, qui évolue au fil du disque vers quelque chose de plus en plus sombre, voyant l'espoir disparaitre au loin. Solipsism est le bilan d'une journée harassante, avec des samples d´écolier (Ces Tableaux vides) où les voix nous le disent : "lui en classe il écoute rien, il est ailleurs". Errant entre une pop aux arrangements fins, une electronica douceureuse, un rock énergique, lorgnant parfois presque dans des contrées dansantes (une version réussie des strokes sur lifestyle!) voire même synth pop, Solipsism est un condensé des musiques dont doit s'abreuver son compositeur/chanteur/interprete/parolier appuyé sur deux pistes par Marielle Martin de Playdoh, voix magnifique aux teintes femme-enfant qui atteint des sommmets sur ce tubesque don't snap me; mais aussi sur The Drowing par le violon du Chapelier fou (et oui, Metz c'est petit). Longue descente vers une nostalgie errante, trouvant la grâce dans l'énergie du désespoir, dans des arrangements parfois divins, dans des mélodies touchantes que ce disque qui se termine avec une force emotionelle hors du commun avec Everyone's Waiting où la voix atteint des sommmets, évoquant même Blonde Redhead. Sebastien Boess nous livre son coeur sur un plateau, exorcise certainement ses démons et tire un trait sur une jounée, les yeux fermés. Au creux du crépuscule, lorsque la nuit fait rage, le moment est idéal pour se remémorer la dureté de ce quotidien, et lorsque l'on se rend compte que même les larmes ne peuvent pas effacer un tableau vide, on prèfére se diriger langoureusement vers un profond sommeil, bercés par notre cécité. Magique, fragile, droit dans le mille: au coeur. (Le kit Corporation). Myspace
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire