Le budget maigrit année après année: y'a deux ans je déboursais fièrement pour 3 soirs du (meilleur?) festival français, l'an dernier on passait à une seule soirée, et là on se pose dans l'herbe pour assister au concert gratuit. L'an prochain? Un report Toi-tube!
King Midas Sound, on en parle depuis les tous débuts ici. Malgré tout, on appréhendait sévèrement, parce que Martin n'a pas extrêmement bonne réputation sur scène. The Bug? "foutage de gueule". Techno Animal? "rien. Un mur de son et c'est tout". Sans parler des anecdotes hallucinantes. On se rend sur place avec l'impression d'aller voir un spectacle médiocre, mais qui ne coûte rien. Et grosse erreur: Martin donne tout dans KMS, les basses monstrueuses dont il est si friand prennent ici toute leur ampleur, enterrant parfois le son timide de ces fréquences sur disque. Robinson se fait moins androgyne vocalement, et assure sereinement ses lignes, plus proches de ces premiers essais avec T.A. que des lignes envoûtantes qui apparaissaient au détour d'un essai chez SoulJazz il y'a déja plus de deux ans. Enfin Hitomi, nouvelle source d'inspiration sans fond pour KMART n'en fait pas trop, legging du cosmos et maquillage vulgaire en prime. Le dub lourd de King Midas Sound devient sur scène plus malsain et poisseux que sur disque, alliant nouveautés, classiques et remixs, pour déboucher sur l'impressionnante conclusion, quasi noise, hypnotique, lourd. Ne reste plus qu'à espérer un passage dans une salle qui pourra rendre justice à la guerre selon Martin.
Derrière, Fuck Buttons semble un peu fade, voir complètement amateur malgré un rendu agréable et efficace. On vend le duo comme un mix d'électronique et de noise/drone, pourtant depuis leur second album, Fuck Buttons ressemble ni plus ni moins qu'a un simple groupe de techno. Leurs nappes de guitare ne sont pas aussi impressionnantes que ce que tout le monde veut bien y entendre, on reste dans le domaine du gentil et de l'agréable. Et le véritable problème du groupe c'est d'être de bien piètres compositeurs: le duo conçoit sa techno comme du mauvais post rock peu habile: tout y est balancé au bout de quelques temps, et les morceaux ne deviennent plus que des boucles répétées. De plus, passé le premier morceau, le groupe s'éternise sur deux/trois morceaux dénués de rythme, et l'impression de flottement se transforme rapidement en impression que le groupe essaie de gagner du temps, ne sachant quoi faire. En somme, ce qui est efficace sur disque devient assez embarassant sur scène. Pourtant, force est de constater qu'avec une somme de défauts assez considérables, la formule Fuck Buttons a du charme. "Sympa".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire