Ce premier Wu tang est un passage à tabac hip hop, mettant en exergue quantités de samples divers, génie créatif dépoussiérant quantités de disques de soul, voire même de rock (les rolling stones), de jazz (thelonious Monk) pour une cohésion finale assez folle et des morceaux fleuves ne s'arrétant jamais à un vulgaire beat accolé sur deux trois flows. C'est aussi une production géniale, avec un rendu sale et enfumé, comme si toute l'herbe qui a du être le quotidien lors du mastering de ce disque était encore incrustée dans le studio et que la fumée s'était incrustée dans le mix final. Le rendu sonne old school et limite crasseux, et prend une ampleur assez folle à haut volume (cette phrase peut paraitre niaise, dans le sens qu'en général les disques ne s'écoutent pas en sourdine, mais assertion qui prend encore une autre dimension pour ce disque ou les flows semblent supplanter la production et la richesse des sons). Enter the Wu tang est un combat à l'épée, un jeu stratégique ou l'importance des échecs est mise en exergue, ou l'agencement des sons et des phrases musicales n'a d'égal que les passages au micro flamboyants. Parlons en de ces passages de micro. EN effet, pour coordonner tous les lurons, se dégage un réel feeling de groupe, ou chacun est à sa place et le seul égo trip est à l'honneur de l'équipe, avec des interludes nous rappelant qui est qui, dans une ambiance plutôt fun. Pas évident en plus de réunir autant de personnalités et de flows différents, comme si chacun avait son école. Certains sublimeront des couplets, notamment inspectah deck trop mésestimé qui possède un des tous meilleurs flows du crew, un ol dirty bastard allumé et cramé, ou un method man d'une rare tristesse (qui a d'ailleurs SON morceau). RZA à la production, autant dire le monsieur "j'ai les clés de la barraque" livre des instrus détonantes et surtout une leçon de savoir faire qui inspirera quantités de producteurs et lancera des vocations (l'école du micro d'argent d'IAM par exemple n'est il pas un hommage à ce disque, à ce clan?).
Enter the Wu tang est clairement un disque qui fait date, intelligent et qui ratisse plus large que ce qu'il n'y parait. C'est aussi et surtout un disque qui restera inégalé par le crew en entier, le seul ou celui ci semble vraiment au complet, et ce n'est ni Forever, ni The WU (quand même pas horrible, mais loin de cette alchimie complète), ni Iron flags, ni 8 diagrams qui l'égaleront et il vaudra mieux chercher cette joie et cette richesse dans les albums solos cités au dessus.
1 commentaire:
Détail qui tue: Wu tang clan ain' nothin to fuk wit a tout simplement la meilleur ligne de basse de tous les temps; sinon, t'as raison sur toute la ligne poto!
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