mardi 8 juin 2010

Wu Tang Clan - Wu Tang Forever

Wu Tang Forever est le disque mégalomane au possible d'un crew qui n'a plus grand chose à dire en 1997. Tout y est présenté dans la démesure. La campagne de pub virale qui nous présentait ce disque comme le retour du crew le plus important du hip hop, le format en lui même, un double disque fleuve (du presque jamais vu, voire du jamais revu dans le milieu), un artwork complètement autocentré aux couleurs du Wu, nous présentant le shop WU wear, bardé de goodies, de t shirts, de pulls overs comme un catalogue de la Redoute. C'est aussi chacun des 9 gaziers sur une photo catalogue dans un versant du livret, posant de manière inamicale (ils sont méchants les vilains gangsters). Forever est un disque qui n'apporte clairement rien, mais qui est une conclusion démesurée d'une hégémonie des artistes sur le hip hop américain. Après le premier disque sans aucun défauts, et la sortie de quantités d'albums solos, le business plan concocté par RZA arrive a maturité. Voici le disque en forme de réussite de l'entreprise que cherchaient les gaillards depuis le début: la réussite et l'argent. Ils en font trop, du début à la fin. Ce disque est rempli, à ras bord, il nous donne à boire et à manger, et tire un trait sur les velléités initiales du crew. On tire un trait sur les samples de kung fu, sur les productions sales et crépitantes qui puent la marie jeanne. Bienvenue aux grosses productions qui tapent, bienvenue au nouveau hip hop, celui des grosses voitures, celui des productions FM, celui qui tape au lieu de tacher. RZA y va de ses productions sur la quasi totalité du double disque (une habitude). Pourtant, ses productions cognent fort, ne sont plus du tout en retrait, elles sont immédiates et bardées de violons, de chants soul, de tubes même. Sur deux cds, la moitié des morceaux est jetable, et même si certaines chansons sont toujours bonnes, car la qualité des flows est toujours au rendez vous (les 8 sont toujours bons, voire excellents pour Method Man ou GZA et toujours aussi inutile pour U-God). La ou ce disque nous présente le retour des rois, on assiste en fait à la mort de celui ci et au passage de couronne. Forever certes, car le crew a marqué de grandes lettres la musique, mais aussi "and never again" car plus jamais le WU tang n'atteindra les sommets passées en tant qu'entité et ce qui saute aux oreilles c'est le manque de cohérence du tout et le manque d'impact d'un disque qui aurait pu (et du) être historique. Étrangement, certaines bonnes productions sont signées 4th disciple (c'est qui, c'est quoi?), à qui le style sied mieux qu'à RZA finalement. Forever est avant tout une immense déception, loin d'etre mauvais (8 diagrams se suffit à lui tout seul), mais loin aussi d'être le meilleur des mauvais (The W est quand même supérieur). Le Wu tang est mort et ce disque, comme les suivants s'apparentent plus à une vulgaire tentative de nous faire croire à un retour qui ne peut pas et ne doit pas exister, celui d'un groupe qui a eu son moment de magie et qui devra uniquement briller par ses individualités dans le futur.

3 commentaires:

Damodafoca a dit…

10 ans que j'essaie, mais non, je n'arrive pas à crocher sur ce disque. En revanche, non seulement the W est mieux, mais Iron Flag est même un bon disque! Le meilleur après le premier.

Macho))) a dit…

Et c'est qui derrière 4th disciple??
SInon c'est mon premier disque de hip hop acheté, j'ai quelque chose d'affectif avec ce disque quand meme.

Francky 01 a dit…

Je n'écoute presque plus de rap depuis........au moins. Mis à part ce que je nomme le hip hop mutant, électro et novateur : les cLOUDDEAD, Why, Day One, Is Whath !?, Beans, Antipop Consortium, etc...

De ce double disque, j'en garde un bon souvenir. De gros beats, des samples novateurs (violons,..) !

Mais sur celui que je kiffe le plus, c'est un RZA solo, la B.O de "Ghost Dog". Un régal, inégalé depuis...

A + +