Autant les précédentes livraisons de Boduf songsportaient bien le nom de leur géniteur, Mathew Sweets. Autant celle ci est un bonbon empoisonné. Si l'approche minimale et acoustique était en partie ratée par le passé, l'approche de ce nouvel effort se révèle être bien plus handicapante pour l'auditeur. Boduf Songs ne ressemble à rien et ne rattache son son à aucune paroi. La musique folk, voire pop se trouve amputée et brûlée, et son squelette s'en trouve remanié pour en faire des osselets. Dur constat que cette dé-construction minimaliste en règle des valeurs de la musique pop ou indie.
Il semble qu'aucune perte de cohérence ne semble titiller ce disque poignant, comme rarement des oeuvres atypiques peuvent l'être. Un ressenti poétique et contemplatif, un parti pris sonore radical et une inspiration musicale qui semble couler de source, voilà les différents ingrédients d'un disque bien personnel, cotoyant un ambiant squelettique, une pop langoureuse et anorexique, une esthétique distordue frontale anémique et une joie de vivre absente. Boduf Songs livre ce disque onirique conscient et bel et bien eveillé, de ce rêveur qui a encore les yeux ouverts, ou qui guide ses propres déambulations dans un labyrinthe de son propre tourment. On y retrouve ce que l'on préfère à la fois chez Steve Von till et Scott kelly en solo (pourtant si différents), mais aussi ce coté fantomatique de Marlone de Kill the Petty Bourgeoise et cette consistance qui parsème le song writing de Fennesz pour le côté cathédrale qui se construit au fil des morceaux. A l'arrivée, un trou noir béant et une épopée moderne sous Xanax, au désespoir criant et pourtant si addictif. Si Pornography avait été écrit en 2010, il aurait ressemblé à cette dose de came. (Kranky Records)
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1 commentaire:
Il faut que je me le procure celui-là...
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