Ca va faire 10 ans que j'ai vu Deftones, la seule et unique fois jusque là - d'ailleurs, la première fois où j'ai réalisé le laps de temps écoulé, j'en parlais justement avec notre Monsieur Cinéma en chef. Non pas que le concert fut mauvais, loin de là, mais la suite de la discographie du groupe m'a moins passionné, et a donc moins attiré ma curiosité vers leurs concerts. Si l'éponyme m'avait beaucoup plu, j'ai toujours trouvé que le suivant, "Saturday night...", était l'album un peu fade qui s'oublie vite, traduisant aussi la fatigue d'un groupe qui se désintégrait progressivement. Mon collègue de plume a déjà expliqué le trajet récent du groupe, je ne vous ferait pas l'affront de vous rediriger vers One Love For Chi etc... Diamond Eye est un album qui a fière allure, peut-être celui qui peut faire face à l'indépassable White Pony tant la cohésion, l'énergie, la puissance du groupe est éclatante. Même Chino, le sujet favori des moqueries depuis 10 ans du à son poids étrangement variable semble aujourd'hui retrouver la forme olympienne de la fin des années 90. Il peut à nouveau hurler sans avoir l'air d'une autruche qui met bas.
Le Trianon est une magnifique salle, qui rappelle un peu le casino de Paris ou l' Olympia. L'ancien théâtre, fraichement ouvert, accueil de nombreux groupes depuis quelques jours, Tricky 15 jours plus tôt ou MIA 48 heures avant le posse de Sacramento. Comme pour de nombreux groupes, voir le quintet fouler les planches d'une salle de taille restreinte est nettement plus agréable que les voir se débattre sur la scène gigantesque d'un Zénith trop grand (sans parler de l'affreux POPB, mais c'est pas le "Routard Paris", arrêtons-nous là). Le public, majoritairement trentenaire semble avoir grandit avec le groupe, peu de jeunes gens déambulent dans la salle. Un single du petit dernier en ouverture, le temps de régler les derniers détails dans le son, Deftones s'impose immédiatement comme un groupe qui maîtrise la scène. Les ingés assurent un son baveux et à la dynamique douteuse: surprésence des infras et du kick de Cunningham,guitare en retrait. Pourtant la suite semble améliorer tout: le son se précise (étonnament, la qualité du son n'est pas la même selon son emplacement dans la salle, tout peut se jouer à quelques pas !) et le public devient beaucoup plus réceptif. Around the fur installe son rythme sur le morceau précédent et le groupe décuple son énergie. Le morceau confirme ce qui m'avait semblé évident une décade plus tôt: en seconde position ce morceau trouve une place idéale, mené par sa rythmique solide et improbable. S'ensuit une ballade entre White Pony et Around the fur (l'album), écartant les 4 (5?) autres albums du groupe pendant une grosse demi heure- je ne suis d'ailleurs pas sur que le groupe avait d'ailleurs joué Elite en 2001, les archivistes peuvent me répondre dans les commentaires; toujorus est-il que désormais je suis sur que le morceau a pris vie devant moi, sans regret, ce coup bas est un délicieux plaisir.
Sergio Vega, bassiste de feu quicksand amène une fraicheur qu'on espère provisoire, toute punk dans le groupe, pendant que le noyau de Deftones s'affirme aujourd'hui entre 3 identités qui conduisent le groupe: Moreno, la voix, le frontman et sa mise en scène cathartique en carton mais redoutable; Cunningham, l'impérial batteur qui dresse le solide et superbe squelette rythmique en tenant de sa frappe faussement épuré, rayonnante de créativité et de complexité (Digital bath, Passenger) et Delgado, l'un des atouts négligés du groupe, à mon avis un des plus important influenceurs moderne avec Noah Landis dans l'exercice du sound designer pour groupe de grosses guitares, dans l'ombre, discret, et pourtant essentiel qui n'hésite pas à s'absenter quand le climat ne le convie pas. Carpenter apparait presque, du moins à mes yeux, comme l'énigme du groupe, celui qui s'apparente le plus à un enracinement continu dans le "metal", qui continue de jouer de la guitare comme si il avait 16 ans, sur un attirail de matériel vomitif. Pour aller vite, celui qui fait tache, aussi bien d'un point de vue instrumentale que sur les photos promos. Pourtant son rôle dans Deftones demeure primordial, quoique complètement relégué quand Moreno s'empare d'une guitare pour Minerva. Passant donc par un improbable passenger, magnifiquement exécuté (on se pose tous la question au moment opportun: le détestable vigneron serait-il présent? Bien sur que non) le quintet s'aventure dans son répertoire le plus frais, puis finalement, propose 2 morceaux de l'époque (révolue?) où le groupe accoucha d'album qui avait des allures d' adieu: l'éponyme avec l'insupportable Minerva (paradoxalement, le son est superbe sur ce passage, la seconde guitare donne une ampleur jouissive à l'ensemble) donc et Saturday Night Wrist. Alors que je me dis que tout ça commence à trainer en longueur, le gang de Sacto revient vers White Pony en proposant Change et l'immonde Back To School, considéré par le groupe comme une erreur, pourtant toujours défendu sur scène - comme quoi cette carrière ne s'est pas intégralement faite sans compromis. Ce qui s'apparente à un rappel est bien évidemment orienté autour de 3 morceaux du premier album, le même que le groupe lui-même, tout comme BTS donc, aime moins au sein d'une discographie qui commence sérieusement à s'étoffer. Chino incite les téméraires à faire un circle pit, on se rappelle de l'amour de Moreno pour les Bad Brains puis le groupe se retire, laissant les superbes lights s'éteindre.
Malgré un dernier quart d'heure, très fun mais qui montre que le groupe a conscience de ses obligations tacites envers son public, on ressort du superbe théâtre en se disant que même 10 ans plus tard le groupe au poney blanc s'affirme encore comme une formation unique et à l'identité forte, proposant toujours cette musique passionnante que l'on chérie encore, mais pas comme un amour de jeunesse, plus comme une rencontre perpétuelle avec laquelle on n'en finit jamais. A l'heure où j'écris ces lignes, le groupe vient de prendre place suite aux affreux Coheed & Cambria, et je ne peux m'empêcher de penser que les gens enfermés dans le Trianon ce soir encore sont en train de passer une excellente soirée.
Sergio Vega, bassiste de feu quicksand amène une fraicheur qu'on espère provisoire, toute punk dans le groupe, pendant que le noyau de Deftones s'affirme aujourd'hui entre 3 identités qui conduisent le groupe: Moreno, la voix, le frontman et sa mise en scène cathartique en carton mais redoutable; Cunningham, l'impérial batteur qui dresse le solide et superbe squelette rythmique en tenant de sa frappe faussement épuré, rayonnante de créativité et de complexité (Digital bath, Passenger) et Delgado, l'un des atouts négligés du groupe, à mon avis un des plus important influenceurs moderne avec Noah Landis dans l'exercice du sound designer pour groupe de grosses guitares, dans l'ombre, discret, et pourtant essentiel qui n'hésite pas à s'absenter quand le climat ne le convie pas. Carpenter apparait presque, du moins à mes yeux, comme l'énigme du groupe, celui qui s'apparente le plus à un enracinement continu dans le "metal", qui continue de jouer de la guitare comme si il avait 16 ans, sur un attirail de matériel vomitif. Pour aller vite, celui qui fait tache, aussi bien d'un point de vue instrumentale que sur les photos promos. Pourtant son rôle dans Deftones demeure primordial, quoique complètement relégué quand Moreno s'empare d'une guitare pour Minerva. Passant donc par un improbable passenger, magnifiquement exécuté (on se pose tous la question au moment opportun: le détestable vigneron serait-il présent? Bien sur que non) le quintet s'aventure dans son répertoire le plus frais, puis finalement, propose 2 morceaux de l'époque (révolue?) où le groupe accoucha d'album qui avait des allures d' adieu: l'éponyme avec l'insupportable Minerva (paradoxalement, le son est superbe sur ce passage, la seconde guitare donne une ampleur jouissive à l'ensemble) donc et Saturday Night Wrist. Alors que je me dis que tout ça commence à trainer en longueur, le gang de Sacto revient vers White Pony en proposant Change et l'immonde Back To School, considéré par le groupe comme une erreur, pourtant toujours défendu sur scène - comme quoi cette carrière ne s'est pas intégralement faite sans compromis. Ce qui s'apparente à un rappel est bien évidemment orienté autour de 3 morceaux du premier album, le même que le groupe lui-même, tout comme BTS donc, aime moins au sein d'une discographie qui commence sérieusement à s'étoffer. Chino incite les téméraires à faire un circle pit, on se rappelle de l'amour de Moreno pour les Bad Brains puis le groupe se retire, laissant les superbes lights s'éteindre.
Malgré un dernier quart d'heure, très fun mais qui montre que le groupe a conscience de ses obligations tacites envers son public, on ressort du superbe théâtre en se disant que même 10 ans plus tard le groupe au poney blanc s'affirme encore comme une formation unique et à l'identité forte, proposant toujours cette musique passionnante que l'on chérie encore, mais pas comme un amour de jeunesse, plus comme une rencontre perpétuelle avec laquelle on n'en finit jamais. A l'heure où j'écris ces lignes, le groupe vient de prendre place suite aux affreux Coheed & Cambria, et je ne peux m'empêcher de penser que les gens enfermés dans le Trianon ce soir encore sont en train de passer une excellente soirée.
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