Les Marquises a le chic de ces formations séduisantes par leur aventure et leur propos indéniablement élégant et classieux. Piège certain de pop expérimentale sucrée et facile d’accès, Lost Lost Lost n’est qu’un concentré de légèreté, douceur et facéties servies par un savoir-faire de bibouilleur très contemporain. Apanage autrefois des fortunés et inaccessibles grands protégés des affres du music buiseness, toucher à tout est aujourd’hui populaire, à la portée de tous, à la portée des différences, des visées singulières et des sensibilités de chacun. La légèreté qui se dégage dès les premières secondes d’Only Ghosts inspire une confiance naïve, suivant le déroulé d’une mince batterie aboutissant à un bouillonnement de sonorités et d’instruments, à peine relevé par un discret chant nasillard volontairement élément sonore plus que lead maladroit. L’antre de Lost Lost Lost se fait plus tamisée, post-jazz concrètement bruitiste, electronica désabusée arguant sa perte en répétitions truffées de grésillements, carnaval dark-folk à la voix affranchie, balançant rythme et hauteur. Les Marquises créent, à défaut d’une grammaire, un univers concentré riche en influences, en beautés resucées et offrent un cocon éphémère, aux pièces peut-être trop détachées les unes des autres, ou au contraire trop semblables en timbres et structures, mais laissent entrevoir un potentiel qui place la formation, moderne jusqu’à dans son line-up international, une ambition honorable augurant probablement le meilleur et un art bien au-dessus de la mélasse habituelle, en mal d’une personnalité plus affirmée peut-être, le regard encore trop sur les côtés et derrière surement, mais pétillant d’envie et d’idées. Gardons Les Marquises en tête, et attendons mieux, ça viendra. (Lost Recordings)
vendredi 17 décembre 2010
Les Marquises - Lost Lost Lost
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