vendredi 23 avril 2010
Coil - Live Two
Retour à nos amours, fixations en tête. Dernièrement on citait trop le nom de Coil pour ne pas leur dédier un article (oui, même sur du autechre on entend du Coil maintenant). Le choix est difficile est abrupte. C'est ainsi que celui ci se porte vers ce troisième live d'une série de quatre, en mode compte à rebours. Les pochettes de ces quatre lives sont des photos/reproductions des vêtements portés parJohn Balance durant ces concerts (qui seront ensuite détournés en étui à DVD sur la nouvelle boîte que Christopheron vendait il y a peu sur son site). Ces concerts sont difficiles, rugueux, et sont les incarnations de performances qui ne devaient à la base pas avoir lieu, fruit des tensions dans le couple, mais aussi et surtout à cause des problèmes d'alcool de John Balance. Ce Live two est donc un concert de 2001 à Moscou (qui est d'aileurs si je ne me trompe pas visuellement disponible dans cette fameuse boîte, qui va surement devenir le nouvel objet coqueluche introuvable à moins de débourser un rein, un poumon, et surtout sa femme) où Balance entame les hostilités avec une ode à la folie, en dédicace de cette prestation, en introductif Something (Music to play in the dark 2). Le morceau à la base ambiant, mais surtout microscopique et tout en retenu, faisant guise de souffle se retrouve ici transformé en une charge électronique se voulant beaucoup plus frontale. Et c'est cette impression qui ressort de ce live. Là où les disques postérieurs à 2000 (pour caricaturer) avaient trouvé une voie différente pour la musique de Coil, lunaire, d'une rare beauté et surtout apaisante et nocturne, ce live est agressif, soniquement frontal, et agresse ses propres mélodies de charges bruitistes surproduites qui relèguent au second plan l'aspect romantique de leur musique. Amethyst deceiver en est l'exemple parfait, un morceau moultes fois interprété de manière différentes, chaque fois transformé (véritable fil conducteur de cette série de quatre live d'ailleurs), qui apparaitra dans une version studio sur Ape of Napples, n'est certes pas méconaissable, mais parsemé d'effets agressifs qui donnent un autre sens au morceau. La voix de Balance se fait elle aussi agressive, moins shamanique et plus possédée, rauque ou criée sur What kind of animal are you. Live two est hostile, loin des efforts studio, douloureux et électronique, industriel, presque plus proche des travaux de Throbbing Gristle finalement, se voulant un écho à la rage des machines. Grand retour aux synthés, époque Constant Shallowness leads to evil (les deux derniers morceaux du concert), en attaque musique métallique, comme une sorte de version noise de la musique dancefloor (dont les artisans de Coil ont toujours été friands). Christopherson joue avec sa Kaos Pad, et rend les attaque presque aléatoires. Le cadeau est cette version de blood from the air (Horse Rotorvator) ethérée, presque libératrice, scandée, prophétique (death is my friend, it promised me a quick end) sommet d'angoisse et de tension sur ce live cathartique, où les machines font parler la poudre (le schizophrénique et libéré dernier morceau d'un gros quart d'heure, où les instruments sont torturés sur cette nappe drone qui avance pour exploser en guerre digitale).
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