mardi 6 avril 2010

Pop up the volume... sic!

Il y'a de ça un petit moment déjà, mon collègue soulignait qu'il avait tendance à ne parler que de choses convenues tandis que je m'efforçais, selon lui, à faire découvrir des choses plutôt obscures. Avec le déluge de chroniques de groupes dont vous n'entendrez plus jamais parler dans 6 mois qu'il réalise, la tendance s'inverse. Me voilà donc, en parfaite contradiction avec mon camarade, à faire dans le consensuel (mou, de surcroit). Et plutôt que de vous tartiner de longues chroniques vides, voilà une vue d'ensemble de grosses (énormes même) sorties "pop" de ces derniers temps, présentées dans ce billet au titre des plus lamentables.

Entre la folk expérimentale et l'electro hype, ou le stoner-space-rock-doom, c'est avec plaisir qu'on découvre Sade venir nous gratifier de son unique approche en 2010. La démarche de la dame reste remarquable: elle ne se force pas, reste totalement attachée à ses musiciens depuis 30 ans (si bien que Sade Adu fait parti du groupe Sade, comme Manson dans un autre style), et ne sort des disques uniquement quand elle en a envie (tous les 10 maintenant), elle ne répond à aucune pression de la part de sa maison de disque. Bref, tout cela est tout à son honneur, et on pourrait dire basta tant ce disque n'est qu'un disque de plus. Mais voilà, Sade c'est avant tout une voix. Et pas n'importe laquelle. LA voix. Celle qui file un frisson, de par son incroyable présence, sa chaleur que peu d'autres approchent ne serait-ce qu'un quart de seconde dans leur vie. Sans se forcer. Cette voie se languit sur disque et demeure le truc le plus sexuel qui parviendra à nos oreilles pour encore un bon bout de temps. Derrière, la musique est honorable, toujours cette pop/soul habité, ni pute ni avant-gardiste, impeccable -malgré quelques passages particulièrement niais. On retiendra surtout l'écrasant single, Soldier of love, avec ses guitares lourdes toute en retenue, ses rythmiques martiales et sa production imparable qui n'est pas sans rappeler le son de Peter Gabriel sur UP. C'est d'ailleurs totalement logique puisqu'en consultant le livret, on apprend que le monsieur a laissé clefs de son studio au groupe. Le résultat est, comme souvent, envoûtant.

D'ailleurs, en léguant pour quelques jours son studio à la dame, le chanteur de feu Genesis s'est dit que ça serait vraiment pas mal d'en terminer avec son projet personnel. Peter Gabriel fait parti des grands monsieur de la pop musique, de ceux qui ont constamment cherché à pousser le genre dans ses retranchements en ne boudant jamais les avancées technologique, bien au contraire. Entre des disques plus fades, voir complètement anecdotiques, Gabriel a pondu quelques pépites d'une musique riche, aventureuse, comme son 4ème album solo, la bande original de la dernière tentation du Christ, ou encore son dernier en date, "Up", projet ambitieux qui allait chasser sur le terrain d'un massive attack en son temps, y mêlant squelette pop et sonorité ambient, voir quasi-industrielles. Après 8 ans de silence (si on excepte quelques encartades, comme la BO de Wall-E) le nouvel album de Gabriel nous présente un homme qui va totalement à contre-sens de tout ce qu'il a fait jusque-là. Fini les formats presque expérimentales, les sonorités froides et tranchantes, les riffs de claviers mémorables (shock the monkey). Ici Gabriel ne compose rien mais ré-arrange ses contemporains en faisant face, tout seul, à un orchestre symphonique l'accompagnant dans son exploration. Il n'ya donc rien de vraiment neuf dans cet album, si ce n'est la possibilité de jouir de l'impeccable production, une habitude chez notre homme, de morceaux que l'on connait déja. L'orchestre donne ce coté vertigineux à la musique qui fait défaut parfois aux originaux, en approfondissant considérablement le champs d'expression musicale. Ainsi, de Bon Iver à radiohead, de Bowie aux Talking Heads, en passant par Elbow, Arcade Fire, Spektor ou Neil Young, Peter Gabriel dévore l'ensemble de ses pairs avec ses singulières relectures (Listening Wind prend des allures presque médiévales). Pas mémorable, mais pas raté, Scratch My Back n'est pas la porte d'entrée la plus interessante pour pénétrer dans l'univers de Peter Gabriel.

Début de printemps marqué du retour de Gorillaz également, pourtant vendu comme mort il me semble il n'y a pas si longtemps par Albarn. Le problème de Gorillaz, à mon sens, c'est qu'après avoir assuré un très bon premier album, l'iconographie du groupe est bien plus pertinente et aboutie que la musique elle-même. Et c'est dommage car le potentiel est là en permanence, notamment grâce à un casting qui frôle le sans faute (Mos Def, re-De la Soul, Bobby Womack, Des membres des Clash, et j'en passe...) mais (c'était déja le cas sur demon days) on a affaire à une compilation de bonnes chansons, sans pour autant que la compil soit bonne elle-même. Il manque ce truc qui en ferait un bon album. Certains se demandent pourquoi Albarn ne s'est pas entouré d'un producteur de première classe comme ce fut le cas auparavant: l'écoute de Plastic Beach nous rappel qu'il est loin le temps ou les premières esquisses de Gorillaz en studio prenaient forme sous Deltron 3030. Bref, c'est surtout dans son concept et son imagerie que Gorillaz se montre le plus solide. Avec un clip en béton et une promo au taquet, on suit avec plus d'entrain ce qui se passe au sein de ce groupe imaginaire (Murdoc aurait tué tous les autres...) que ce qui se raconte réellement sur disque, avec tous les délires mentaux qui vont avec. De bons morceaux éparpillés sur un album soi disant "sombre" mais qui manque cruellement de caractère.

3 commentaires:

Macho))) a dit…

Ptun elle a l'air belle la pochette de gabriel.
Le sade a l'air bon sinon (et ouais). Par contre le reste, j'ecouterais pas.

thelightcarrier a dit…

BOnjouRE, j'aim bi1 ske vou faites.


Sade : stoner-space-rock-doom? je vais peut être tenter alors...

Francky 01 a dit…

Hello.

Le first Gorillaz était bon. Le second, "Demon Days" était terrible. Celui-ci, je ne l'ai que vaguement écouté. Mais quel casting : Snoop Dog, Lou Reed, ...et surtout Mark e Smith de The Fall. Rien que pour sa collaboration, je serais caoable d'acheter le disque !
As-tu écouté le dernier The Fall ???
Enormissime, grandiose, du pur post-punk électro !!!
Ma critique ici : http://muziksetcultures.blog.sfr.fr/kultures_et_politiks/2010/05/-your-future-our-cluture-de-the-fall-2010.html

A + +