dimanche 4 avril 2010

Kito Sounds 2 (CKK004)

On se souvient tous de cette époque où celui qui avait un graveur (oui c'était le riche de la bande) fournissait des compilation de ce qu'il avait découvert (téléchargé). C'était souvent des compils à thèmes où il indiquait la thématique au gros stylo noir sur le CDR, parfois avec une police se voulant artistique. C'était une manière sûre de faire des découvertes. Il y avait souvent de tout et de rien à se mettre sous la dent, et son commerce de "mixtapes" prenait son essor passés la cinquiéme édition (oui, la fameuse Number five, comme Lou Bega). Içi, cette compil numéro 2 de Chez Kito kat se prête au jeu, en voulant aller plus loin et surtout de manière beaucoup plus passionante. La première fois que tu la survoles, t'as la sensation d'avoir à faire à autre chose qu'un vulgaire disque compilé entre deux repas avec papa/maman ou deux lignes de la dissertation pour lundi. Cette sensation que dans les mêmes locaux de chez les Kito, ils ont réunis une quinzaine d'artistes gravitant autour de leur structures, ou même pas, ayant à voir avec leur choix artistiques. Cette sensation que cette compilation est un essai en soi de définition des objectifs du label. Ces artistes réunis auraient eu du matos à leur disposition, qui leur permettait de fournir un morceau à l'entité pour qu'il apparaisse ici bas. Alors on navigue entre plusieurs genres, comme si CHez Kito Kat s'était inspiré de ses labels phares (oui, je rèpète, Constellation, Warp, je suis sur que ça en fait partie) pour définir avec ces compilations leurs choix. Pour le connu, on a ici le Every tear is a pray de Thirteen Dead Trees, avec le chapelier fou au violon (Metz ressemble de plus en plus à une secte!), ou encore Cap Chat de Filiamotsa. Pour le reste, c'est une grosse amicale des travailleurs, pour une compilation qui navigue entre folk (Trippy Eden, Niandra Lades avec son yoyo poignant tous violons sortis qui rappelerait presque Neutral Milk hotel si on voulait être putassiers), electronica, no wave (das bunch et son morceau presque pere ubusque), hip hop (diaporama, et surtout ce morceau de Dog Bless you qui ressucite presque le boards of canada de Geoggadi) ou encore funk moderne (oui, l'épopée de Dr hood, aux forts accents de Cofee Shop amsterdamien). Cette grosse amicale des travailleurs révèle une grosse consistance au niveau du choix des morceaux, et de l'évolution de la compilation (le final de felicity mangan dark ambiant, un marasme en eaux troubles évoquant le Kammarheit meilleure époque). On passe en majorité par de grands morceaux de bravoure, notamment ce morceau de Komparce (back to Monkland, une reprise d'un théme, ou une suite de l'ep à venir dans ces pages) à tomber, qui t'arrache le coeur sur sa mélodie triste et sa rythmique d'une simplicité rassurante. Alors si en plus cette compil te coute moins cher qu'un paquet de clopes, il te reste plus qu' à laisser tomber ton dealer attitré et te la procurer. (Chez Kito Kat)

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