jeudi 24 juin 2010

GODFLESH à la fête des enfers!


L'an dernier, j'avais demandé à JJ, guitariste de feu Golden district, et actuellement en train de laminer sa 6 cordes au sein de DIE DIE DIE, de causer du grand retour de Vision Of Disorder dans ces pages. Il fut excellent dans l'exercice. Cette année, la mission 2010 a été renouvelée, autre groupe, autre mercenaire. Parmis les 72 000 cheveulus qui se sont pressés au hellfest cette année, j'ai sélectionné le meilleur: A. Laffillé. Ce nom te dis quelque chose? J'espère, lecteur, que tu ne fais pas que dépenser ton argent dans ton abonnement internet, mais que parfois tu te payes de saines lectures, comme le magazine avec lequelle nous partageons partiellement une similitude dans le nom. A. Laffillé sait communiquer son enthousiasme pour les groupes qu'il affectionne, parfois trop (Gaza) avec des termes journalistiques pointues (cf."ça lave des culs"). Aussi, si il fallait une seule personne pour conter le come back improbable de Godflesh (due, je le rappel, au départ de Green qui en avait raz le bol du biz et qui n'a pas donné signe de vie pendant presque 10 ans). Ressortez "Streetcleaner", mettez le son à un niveau insoutenable, et délectez vous de la prose de notre invité:

"Entendu que Justin K. Broadrick est aussi génial que casse-couille, que n’importe quel Parigot présent se souvient encore de sa crise de guitare lors du concert avorté de Jesu, à la Loco, que cette reformation de Godflesh dans son élément primal (soit Justin et son vieux pote Ben Green) avait de quoi faire fliper autant qu’enthousiasmer, on se doute qu’aucun amateur du groupe n’était prêt à pardonner quoi que ce soit. Quand Broadrick passe 20 minutes (sur les 40 qui lui sont allouées) à faire des réglages de son, ça commence à doucement s’agacer. Doucement, parce qu’il ne faut pas déconner, même le plus mécontent n’aurait osé lui rentrer dans le lard à cet instant et risquer de définitivement condamner le show. Et peut-être parce que le même mécontent oublie un détail, majeur : une heure plus tôt, après 15 minutes de set des Young Gods, le courant saute. Fin du set, 40 minutes sans électricité. Entendu que pour un concert de Godflesh, on ne peut se permettre d’avoir le son d’un concert de grindcore, le réglage improvisé devient indispensable. 20 minutes donc, puis l’entame, sur « Like Rats », avec un son sale et faible. Carnage, qui ose foutre en l’air l’opener de Streetcleaner ? Réglages, bis. 5 minutes, il en reste 30. « Christbait Rising » sonne, cette fois dans un son massif, un assemblage de nappes sonores étourdissantes. Peu importe les projections qui rament, face à Ben Green et le son de basse titanesque, transporté par l’amas de samples bouillonnant, étourdissant, abrutissant, dangereusement démuni de protections pour mieux laisser cette masse sonore me malmener, gonflé par une set-list affolante (les deux suscités, puis, de mémoire et dans le désordre, « Streetcleaner », « Avalanche Master Song », « Spite », « Weak Flesh », « Tiny Tears » et « Crush My Soul » en final), je suis dans une rare transe. Le chanceux qui aura vu Godflesh en 1991 et blablabla pourra toujours cracher sur cette prestation et rappeler que c’était mieux avant (et encore, certains parmi ceux-ci semblent plutôt surpris d’avoir apprécié une partie du show, si ce n’est l’intégralité). Bravo, il gagne une médaille. Toujours est-il que ce Godflesh là, avec les pépins électriques du jour, avec l’absence de concert depuis une paire d’années (C'est pas plutôt 4 paires d'années?-ndlr.), aura su faire cracher la boîte à rythme, faire écraser la guitare et faire hurler la basse, ou l’inverse. Difficile de bouder son plaisir, surtout s’il s’agit d’un dépucelage. Cette fusion entre rythmiques mécaniques, masses électroniques et amas électriques a de quoi te faire péter les plombs. Ça aurait pu être mieux, ça aurait pu être pire, mais de telles transes, j’en veux bien tous les jours."


'Nuff said. Parait qu'il y'a eu d'autres groupes à ce rassemblement... 'pas au courant.
Merci Mr Laffillé!

ps: La photo est, comme l'an dernier, tirée d'une vidéo tu tube.

ps2: Vous avez intérêt à être content, lecteurs: cette pige nous a couté 5000€, et le mec sur la photo veut des royalties...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est tout a fait ca. En arrivant devant je me demandais si ca avait pas étè annulé. Gros son, metallique et puissant mais difficile de rentrer dedans, surtout pour un fan de la dernière minute.
Tant pis, on en aura quand même pris plein la gueule.