lundi 29 novembre 2010

Brian Eno - Small Craft on a milk sea

Warp est mort. Vive Warp. Le label n'a plus le monopole du bon goût et des trouvailles folles. Il paraitrait même (selon un dealer de disque toulousain), qu'ils pressent à moins d'exemplaires. Serait-ce une esbrouffe pour m'expliquer que j'arrive trop tard pour toper le Move on ten d'Autechre en LP ? Ou alors un choix commercial qui privilégie l'édition de t shirts boards of canada (foutrement moins risqué, on leur accorde). Pourtant 2010 aura été un bon cru pour le label. D'abord deux Autechre, et d'excellente factures. Ensuite un PVT qui il faut l'avouer était magique. Et pour couronner le tout, on apprend que Brian Eno sort son nouveau disque chez eux. Événement en soi. Du coup j'ai voulu éviter de me spoiler à tout prix. Ne rien lire, ne pas écouter les teasers en tous genres. J'avais envie d'être surpris par ce grand Monsieur. Pour la surprise, on repassera. Par contre, pour le reste, on atteint la dose requise de plaisir sonore en tous genres. Brian Eno a abandonné l'expérimentation depuis quelques temps, c'est chose sure. Mais sur cet album, il a aussi abandonné le mauvais goût pop, mais aussi les différentes collaborations ennuyeuses avec des branleurs de manches hyperactifs. Brian Eno revient à l'essence de ce qui le caractérise:triturer les sons et les agencer de manière à créer une ambiance. Le parrain de l'ambiant music reprend son leg en quelque sorte. Et avec panache. La dose minimale :un bidouilleur de génie, un piano et une guitare. Ce qui chez d'autres artistes me hérisserait au plus haut point, de naïveté contemplative répugnante de mauvais goût, arrive ici en plein cœur de la cible. Eno semble naviguer dans plusieurs terrains dont il est friand, de l'ambiant la plus pure jusqu'à l'electronica dont il a défriche le paysage, en passant par le goût des sonorités dissonantes mais pas trop. Small craft on a Milk sea est un disque en mouvement, qui avance clairement sans regarder derrière lui. Eno retrouve l'alchimie qui a fait de sa musique simpliste quelque chose de sophistiqué. L'agencement des boucles, la reprise de sons, le choix des rythmiques (purement moderne sur cet effort, comme s'il se décidait à entrer dans une nouvelle ère) et son héritage rock n roll/pop forment un tout cohérent qui permet à Eno de livrer un de ses tous meilleurs disques. (Warp)

2 commentaires:

Damien a dit…

Bonne chronique, je suis tout à fait d'accord avec toi à quelques détails prêts.
Quand tu parles des collaboration d'Eno que tu n'as pas apprécié, fais tu allusion aux excellents disques, que tu as certainement pseudo-écoutés, enregistrés avec un véritable génie de la musique ?
Si c'est bien le cas, j'attends avec impatience une chronique détaillée du somptueux No Pussyfooting
Bises

MachO))) a dit…

Ahah, et toi t'es passé à coté d'Oversteps.
Toute façon je ne fais que pseudo écouter ce que je chronique. Donc pourquoi pas aussi chroniquer de la merde pseudo écoutée à y être.
La bise en direct.